En 2017, le Centre de pharmacovigilance d’Upssala a analysé des notifications de prise de poids imputées à des antihistaminiques enregistrées dans la base de données de pharmacovigilance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte la revue Prescrire.1 Parmi ces notifications, 44 étaient imputées à la désloratadine (Aérius® ou autre) et 115 à la loratadine (Clarityne® ou autre). Une vingtaine concernaient des enfants âgés de moins de 12 ans exposés pour moitié à la désloratadine et l’autre moitié à la loratadine. Les récepteurs de l’histaminine sont impliqués dans la régulation du métabolisme énergétique, surtout les sous-récepteurs H1 et H3. Des augmentations du poids ont été rapportées avec d’autres antihistaminiques H1 tels que la flunarizine (Sibélium®) qui est aussi un neuroleptique, le kétotifène, ainsi que les dérivés des phénothiazines. Et Prescrire de rappeler que certains antihistaminiques H1 ont été utilisés pour stimuler l’appétit malgré une balance bénéfices-risques incertaine dans cette situation, par exemple la cyprohéptadine (Périactine®). Fin 2017, l’augmentation de l’appétit est mentionnée dans les résumés des caractéristiques (RCP) de spécialités à base de loratadine, mais pas de désloratadine. La prise de poids figure également dans les RCP de Virlix®, spécialité à base de cétirizine, un autre antihistaminique H1 dit non sédatif et non atropinique.En pratique, commente Prescrire, une cause médicamenteuse est à évoquer en cas de prise de poids. Soit, mais on aimerait cependant mieux connaître l’ampleur du phénomène ; vu la grande consommation de ces produits, à quelle fréquence observe-t-on des prises de poids préoccupantes ?
[hr]InfoRespiration N°143- Février 2018
- Prescrire, 2018 ; 38 (411) : 23. ↩