L’efficacité des programmes de réhabilitation respiratoire (RR) dans la prise en charge des patients porteurs d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est largement démontrée. Toutefois, le bénéfice de la RR reste limité entre six mois et un an si rien n’est proposé au patient au sortir de la RR. L’accompagnement à long terme des patients BPCO est donc un enjeu majeur. De nombreuses solutions sont proposées pour le maintien des acquis. Elles sont hétérogènes et d’efficacité variable mais elles reposent globalement sur la poursuite d’une activité physique et le suivi régulier des performances. L’éducation thérapeutique et le soutien psycho-social y sont classiquement associés pour renforcer l’adhésion du patient. L’équipe australienne d’AT Burge et coll. a réalisé une métanalyse pour juger l’intérêt de réaliser un second programme de RR chez les patients BPCO.
Huit études (dont un essai randomisé contrôlé et trois études prospectives) réalisées entre 1996 et 2013 ont été incluses dans l’analyse. Les données concernaient 717 patients (âge moyen de 68 à 70 ans, VEMS moyen de 36 à 58 % de la norme) dont 463 ont bénéficié de deux programmes de RR consécutifs, dans un délai allant de 4 mois à 5 ans. Le contenu des programmes de RR était classique, avec une durée allant de 6 à 12 semaines. Six étaient réalisés en ambulatoire.
L’amélioration des capacités fonctionnelles à l’exercice, mesurée par la distance de marche parcourue (test de marche des six minutes ou test de la navette) était identique d’un programme de RR à l’autre. La réduction des exacerbations était également significative (2,54 ± 0,90 exacerbations dans l’année qui précède la RR versus 1,02 ± 0,86 dans l’année qui suit la 1ère RR versus 0,81 ± 0,73 dans l’année qui suit la 2nde RR). L’amélioration de la qualité de vie n’est significative qu’après la réalisation du premier programme de RR.
Un second programme de RR semble efficace. L’hétérogénéité des résultats de cette méta-analyse est en partie liée à une progression différente de la gravité de la BPCO entre les deux sessions de RR puisqu’il s’écoule un délai très variable entre les deux programmes selon les études. Le moment le plus opportun pour une seconde RR reste à déterminer, tel qu’après une exacerbation par exemple. La construction et l’appropriation d’un programme individualisé post-RR sera un enjeu déterminant de la seconde RR, d’autant plus si l’on prend en compte les problématiques de coût et d’accessibilité des centres spécialisés en RR.
Marjolaine Georges, Service de Pneumologie et Soins Intensifs Respiratoires, CHU Dijon Bourgogne, Dijon
D’après le Poster :
AT Burge. Efficacy of repeat pulmonary rehabilitation in people with COPD : a systematic review. A4142
Session TP 103 : Advancing pulmonary rehabilitation : Innovations in design and delivery