De l’évaluation d’un nouveau vaccin contre le rhinovirus au développement de modèles pour le criblage d’antiviraux, des avancées se font jour dans la lutte contre les virus.
L’infection par le rhinovirus (RV) représente une charge importante pour les systèmes de santé à l’échelle mondiale. Bien que les infections soient généralement bénignes et auto-résolutives, elles peuvent entraîner des maladies respiratoires graves chez les nourrissons et contribuent à la majorité des exacerbations aiguës de l’asthme et de la BPCO. Le développement d’un vaccin efficace contre le RV s’est révélé difficile en raison de l’hétérogénéité antigénique entre les quelque 180 souches de rhinovirus.
L’étude présentée sous forme de poster par Stephen Shaw (Allemagne) vise à évaluer l’immunogénicité et l’efficacité d’un nouveau vaccin monovalent avec adjuvant basé sur la protéine VP0 du RV. Ce vaccin RV VP0 a démontré une forte immunogénicité et une réponse immunitaire antivirale améliorée contre plusieurs souches hétérotypiques de rhinovirus chez les souris et les primates. Ce candidat vaccin entrera prochainement en essais cliniques de phase 1.
D’après la présentation orale OA5461 « Pre-clinical development of a novel cross-protective rhinovirus vaccine » de Stephen Shaw (Cambridge, Royaume Uni) et coll. Session poster-discussion 504 « Acute respiratory infection: research at the cutting edge » du mardi 10 septembre.
Une autre étude a évalué l’utilisation de cellules épithéliales respiratoires humaines différenciées ex vivo, ainsi que des tranches de poumon (PCLS) de rat et de tissu pulmonaire humain pour le criblage d’antiviraux. L’inhibiteur de la neuraminidase BCX2798 a été testé contre le virus parainfluenza humain de type 3 (HPIV-3), responsable d’infections respiratoires sévères, notamment chez les personnes immunodéprimées et âgées. En raison de l’absence de traitements antiviraux ou de vaccins, HPIV-3 reste une cible de recherche majeure. Les résultats ont montré une réduction significative de la charge virale sans toxicité. Ces résultats encouragent le développement de ces modèles comme alternatives à l’expérimentation animale, tout en nécessitant des confirmations in vivo pour évaluer l’efficacité clinique de ce candidat antiviral.
D’après le poster PA5091 « Advanced in vitro and ex vivo models provide a suitable platform for the evaluation of antiviral small molecules against human parainfluenza virus 3” présenté par Fabian Röpken (Hanovre, Allemagne) et coll. Session de posters 475 « Developing and assessing treatments for respiratory infection” du mardi 10 septembre 2024.
Louise Bondeelle, département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse