Télésuivi : quand la technique va plus vite que la médecine !

Diagnostiquer rapidement une exacerbation de BPCO (EA-BPCO) est un challenge quotidien pour le pneumologue et le patient. Cela permet de diminuer le nombre et la durée des hospitalisations, et ainsi la morbidité de chaque évènement. Les techniques de télémédecine ou de télésuivi pourraient aider.

C’est ainsi qu’une équipe de Boston a présenté ce matin un programme de télémédecine avec un capteur biométrique permettant l’enregistrement de paramètres respiratoires comme la fréquence respiratoire (FR), la variabilité de la FR (FR-V), le rapport inspiration/expiration (I/E), et sa variabilité (I/E – V) ainsi que le temps de repos. Cinquante patients atteints de BPCO (principalement stade III, n = 22 [44 %] et IV, n = 16 [32 %]) ont été équipés de tels capteurs (posés à proximité d’eux durant la nuit, enregistrant les paramètres précédents par l’intermédiaire d’ondes basse fréquence) pendant 12 semaines. Les différents paramètres ont été regardés le jour de l’EA, à J -1 et J -2.

Un nombre total de 452 EA tous patients confondus a pu être obtenu. Sans grande surprise, le jour de l’EA, on constate une modification significative de la FR et du I/E, ainsi qu’une plus grande variabilité de ces éléments. De façon plus intéressante, la FR et le I/E sont significativement différents deux jours avant l’EA et le temps de repos la veille. Cela est encore sensibilisé par un questionnaire quotidien spécifique de l’EA (COPD Co-Pilot™).

Ces résultats sont à rapprocher de résultats préliminaires sur le télémonitoring en VNI montrant une augmentation significative de la FR dans les cinq jours précédant une EA (Borel JC, et al. Thorax 2015).

Le télésuivi de différents paramètres de santé se développe de façon intéressante. Il reste maintenant de nombreuses études à faire afin d’en déterminer la place réelle, la faisabilité « dans la vraie vie » (adhérence des patients, gestion les alertes…) et l’impact réel sur les prescriptions et les hospitalisations.

Sandrine Pontier, service de pneumologie et unité des soins intensifs, clinique des voies respiratoires, CHU Larrey, Toulouse

D’après la session C24 : New technologies for managing COPD Duffy, et al. Am J Respir Crit Care Med 2018 ; 197 : A4552 So, et al. Am J Respir Crit Care Med 2018 ; 197 : A4550

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