Les pathologies interstitielles diffuses (PID) sont un effet indésirable rare (de 0,5 à 6 % selon les études), mais sévère, des inhibiteurs de tyrosine kinase (TKI) de l’EGF-R utilisés dans le traitement des cancers pulmonaires.
Le but de l’étude présentée était de déterminer l’incidence et les caractéristiques cliniques des PID médicamenteuses chez des patients coréens traités par TKI de première génération pour un cancer pulmonaire non à petites cellules afin d’identifier d’éventuels facteurs de risques de développer une telle toxicité.
Cette étude rétrospective observationnelle et monocentrique a inclus, entre janvier 2011 et décembre 2013, 1 894 patients sous gefinitib ou erlotinib en colligeant leurs tests fonctionnels respiratoires (VEMS, VEMS/CV et DLCO) et l’existence d’anomalies pulmonaires scanographiques. Mille cent trois patients étaient sous gefitinib, 547 sous erlotinib et 199 sous combinaison des deux TKI. Une PID médicamenteuse a été identifiée chez 36 patients soit 1,94 % de l’effectif total. Les principales manifestations cliniques liées à cette toxicité étaient la dyspnée et la toux même si de nombreux patients étaient asymptomatiques. Onze patients ont été pris en charge de façon ambulatoire, recevant pour la plupart des corticoïdes, et un a été admis en unité de soins intensifs. En comparant le groupe de patients présentant une toxicité interstitielle pulmonaire (36 patients) avec le reste de l’effectif (1 813 patients), les facteurs de risques indépendants de présenter une PID médicamenteuse induite par un TKI sont la réalisation d’une chimiothérapie préalable (p = 0,025), le sexe féminin (p = 0,02) et un antécédent de tabagisme (p = 0,09). En revanche, il n’y avait pas de corrélation entre la toxicité et l’existence d’une pathologie pulmonaire sous-jacente (emphysème, bronchectasies, pathologies interstitielles préexistantes), d’un trouble ventilatoire obstructif ou d’une anomalie de la diffusion.
Cette étude met en évidence des facteurs de risques associés au développement d’une PID médicamenteuse sous TKI de l’EGF-R. Aux pneumologues de rester particulièrement vigilants dans la surveillance de ces patients à risque.
[hr]Marion Ferreira, service de pneumologie, hôpital Bretonneau, CHRU de Tours
D’après le poster P724 : The prediction of risk factors of drug-induced lung complication in tyrosine kinase inhibitor therapy for non-small cell lung cancer. H. Kang (Corée)
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