La radiothérapie stéréotaxique (SBRT pour stereotactic body radiation therapy) et l’ablation thermique guidée par l’image (IGTA pour image-guided tumor ablation), par micro-ondes (MWA) ou radiofréquence (RFA), sont des options de traitement envisageables dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBPNC) primitif. Ces techniques sont même préférées pour le traitement de nodules chez des patients non éligibles ou refusant la chirurgie. Cependant, les données comparatives sur les résultats après ces traitements sont limitées. L’objectif de cette étude était d’évaluer la survie globale (SG) après IGTA (MWA, RFA) et SBRT chez des patients avec un CBNPC.
Une revue systématique de la littérature a été menée dans les bases de données MEDLINE®, Embase® et Cochrane, pour identifier les études publiées du 1er janvier 2005 au 31 mars 2021 qui ont rapporté des données sur la SG chez les patients traités par IGTA et/ou SBRT.
Les données de 42 074 patients comprenant 160 études ont été incluses. La SG pour les patients atteints de CBNPC traités par MWA, RFA et SBRT était de 89%, 84% et 86% à 1 an. Les données à 2 ans retrouvaient une SG de 84%, 65% et 69% respectivement. A 3 ans, la survie était respectivement de 69%, 50% et 57%. Les analyses univariées ont montré que la RFA (1, 2 et 3 ans) et la SBRT (à 2 ans) étaient associées à une SG significativement plus faible par rapport à la MWA. Les différences n’étaient pas statistiquement significatives lors de la comparaison globale de l’IGTA à la SBRT. Dans les analyses multivariées, aucune différence statistiquement significative de SG n’a été observée entre ces traitements. Certains facteurs étaient associés à une SG plus élevée, tels qu’une taille moyenne du nodule, le sexe féminin et l’origine ethnique asiatique.
Cette méta-analyse a permis de montrer que chez les patients atteints d’un CBNPC primitif, les taux de SG étaient similaires entre l’IGTA et la SBRT, avec une tendance à des taux de SG plus élevés pour MWA par rapport à RFA et SBRT. Cette étude ne s’intéresse qu’à la survie et aucune donnée de tolérance à moyen et long terme n’a été rapportée. En effet, les événements indésirables consécutifs à ces modalités thérapeutiques doivent probablement aussi entrer en compte dans la décision du type de prise en charge à proposer à ces patients.
Marion Ferreira, Service de pneumologie, CHRU Bretonneau Tours, Tours.
D’après la communication de P. Laeseke. The odyssey, no longer a tragedy: the continuum of lung cancer. Am J Respir Crit Care Med 2022; 205: A2354. Session A109.