Les options thérapeutiques tant attendues dans le domaine des antifongiques ont été présentées en rappelant les défis soulevés par ces infections particulières.
Les infections fongiques sont en augmentation, en raison de l’accroissement de la population à risque et du changement climatique 1. Les antifongiques actuellement disponibles ne comprennent que cinq classes, et leur utilité et leur efficacité dans le traitement antifongique sont limitées par une ou plusieurs des résistances innées ou acquises de certains champignons, une faible pénétration dans les sites “séquestrés”, et des effets secondaires spécifiques à l’agent qui nécessitent une réévaluation et un suivi fréquents du patient.
Un nombre d’options limité
Les possibilités de prescription d’antifongiques sont en outre entravées par les interactions médicamenteuses, la toxicité et les contraintes liées aux voies d’administration. Malgré la nécessité de disposer d’un plus grand nombre d’options thérapeutiques antifongiques, aucune nouvelle classe d’antifongiques n’a été mise sur le marché au cours des deux dernières décennies, et seul un nouvel agent d’une classe antifongique connue a été approuvé au cours de la dernière décennie.
De nouvelles molécules en cours de développement
Néanmoins, il y a de l’espoir à l’horizon, avec un certain nombre de nouvelles classes d’antifongiques en phase finale de développement clinique. Une revue décrit les mécanismes de résistance aux médicaments utilisés par les champignons et discute en détail des médicaments les plus prometteurs en cours de développement, notamment le fosmanogepix (un nouvel inhibiteur de l’enzyme Gwt1, qui sera disponible en 2027), l’ibrexafungerp (un triterpénoïde de première classe), l’olorofim (un nouvel inhibiteur de l‘enzyme dihyroorotate déshydrogénase, disponible en 2026), l’opelconazole (un nouveau triazolé optimisé pour l’inhalation) et la rézafungine (une échinocandine conçue pour être administrée une fois par semaine). Le mécanisme d’action et la pharmacocinétique ont été passés en revue, ainsi que le spectre d’activité et les étapes du développement clinique 2. Une revue complète des nouveaux agents antifongiques a été publiée en 2024 faisant état des nouvelles connaissances sur la physiologie de l’aspergillose invasive qui permettent d’envisager l’immunothérapie comme une thérapie complémentaire potentielle 3 .
Louise Bondeelle, département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse
D’après la session “ Antifungal therapeutic options and challenges » présentée par Martin Hoenigl (Graz, Austriche). Session 84 « State of the art : Respiratory infections » du dimanche 8 septembre 2024.
- Hoenigl M, Sprute R, Egger M, et al. The Antifungal Pipeline: Fosmanogepix, Ibrexafungerp, Olorofim, Opelconazole, and Rezafungin. Drugs. 2021;81(15):1703-1729. ↩
- Boyer J, Feys S, Zsifkovits I, Hoenigl M, Egger M. Treatment of Invasive Aspergillosis: How It’s Going, Where It’s Heading. Mycopathologia. 2023;188(5):667-681. ↩
- Hoenigl M, Arastehfar A, Arendrup MC, et al. Novel antifungals and treatment approaches to tackle resistance and improve outcomes of invasive fungal disease. Clin Microbiol Rev. 2024;37(2):e0007423. ↩