La réponse cardiaque aux apnées : un biomarqueur innovant et automatique pour prédire les risques cardiaques chez les patients apnéiques.

La réponse cardiaque aux désaturations en oxygène est un biomarqueur prometteur dont le calcul nécessite une lecture manuelle des évènements. Un calcul automatique se basant exclusivement sur les désaturations pourrait-il faire aussi bien ?

La réponse cardiaque spécifique à l’apnée du sommeil (ΔHR) a été proposée comme biomarqueur pour évaluer le risque cardiovasculaire (CV) et prédire les bénéfices de la pression positive continue (PPC) chez les patients souffrant d’apnée obstructive du sommeil (SAHOS). Cependant, l’analyse manuelle des événements respiratoires, préalable à la mesure de ΔHR, limite son accessibilité. Cette étude vise à évaluer une méthode automatisée basée sur la réponse de la fréquence cardiaque aux désaturations en oxygène, appelée ΔHRoxi, pour stratifier les risques CV chez les patients SAHOS.

Mesure de la variation de fréquence cardiaque aux apnées du sommeil avec analyse manuelle des événements respiratoires versus automatisée

L’étude a utilisé des données provenant de la cohorte IRSR de sommeil des Pays de la Loire (IRSR) (5002 patients) et de la cohorte HypnoLaus (1307 patients). L’objectif principal était d’analyser les événements cardiovasculaires majeurs (MACE), comprenant la mortalité, les AVC et les maladies cardiaques. Les réponses ΔHR et ΔHRoxi ont été mesurées et classées en trois catégories : faible, intermédiaire et élevée. Les modèles de régression de Cox ont été utilisés pour évaluer l’association entre ΔHRoxi et MACE.

Un risque de MACE accru en cas de ΔHRoxi et de ΔHR plus élevés

Les résultats ont montré que 768 patients dans la cohorte IRSR et 87 dans la cohorte HypnoLaus ont présenté des MACE au cours d’un suivi médian de 8,0 et 7,5 ans respectivement. Les modèles de Cox multivariés ont révélé que les sujets ayant un ΔHRoxi élevé (par rapport à la catégorie intermédiaire) présentaient un risque accru de MACE dans la cohorte IRSR (risque relatif [RR] : 1,42 ; IC95% [1,19-1,71]) et dans HypnoLaus (RR : 1,75 [1,05-2,90]). Des résultats similaires ont été observés pour un ΔHR élevé.

Parmi les 2 718 patients de la cohorte IRSR traités par PPC, l’association entre l’adhérence à la PPC (utilisation ≥ 4h/nuit) et la survenue de MACE était modifiée par les valeurs de ΔHR et ΔHRoxi au départ (p pour interaction < 0,05). Cela suggère que ces réponses cardiaques pourraient aider à identifier les patients les plus à risque et à prédire les bénéfices CV du traitement par PPC.

En conclusion

ΔHRoxi, mesurée automatiquement via l’oxymétrie de pouls, pourrait constituer un biomarqueur fiable et facile à utiliser pour stratifier les risques cardiovasculaires chez les patients SAHOS et prédire les bénéfices de la PPC.


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