Drainage du pneumothorax : la prise en charge en ambulatoire fait-elle aussi bien que l’hospitalisation ?

Plusieurs études ont montré la faisabilité d’une prise en charge en ambulatoire des pneumothorax spontanés primaires de grande abondance. Pratique reprise par la suite dans les recommandations françaises.

L’étude AMBUTHORAX avait donc pour objectif de comparer le ratio coût/efficacité des 2 stratégies de prise en charge par drainage ambulatoire des pneumothorax au CHU de Toulouse, ambulatoire ou hospitalisation complète, en se plaçant du point de vue de l’Assurance Maladie. Il s’agissait du critère de jugement principal. Les critères de jugement secondaires étaient le nombre de consultations, le nombre d’examens d’imagerie et le nombre de jours d’arrêt de travail.

Comparer une prise en charge en ambulatoire versus hospitalisation complète

Pour réaliser cette étude, ils ont comparé une cohorte prospective de patient pris en charge au CHU de Toulouse, et une cohorte rétrospective historique de patients pris en charge en hospitalisation complète avant que les pratiques ne changent.

Au total, 40 patients ont été inclus dans l’analyse prospective et 121 dans l’analyse rétrospective. Les populations étaient comparables avec un phénotype d’homme jeune longiligne, fumeur dans environ 75% des cas et sans comorbidité pour la plupart. La radiographie initiale était similaire, en dehors d’un taux de persistance de pneumothorax de grande abondance après le drainage plus important dans le groupe ambulatoire (27,5% vs 5%, p < 0,001). Cette différence étant probablement expliquée par le protocole de suivi post-pose de drain à demeure qui ne permet pas un retrait précoce car la première réévaluation est à 48h.

Des résultats voisins en termes de coûts et de pronostic

En ambulatoire le drainage était plus long (6,3 jours vs 1,7 jours, p < 0,001). Par contre, il n’y avait pas de différence en termes de complications, de recours à la chirurgie ou de risques de récidive.

Concernant le critère de jugement principal, le coût global était diminué de 517 euros par patient (passant de 5494 à 4977, p < 0,01), mais si on prend en compte les comorbidités identifiées par l’Assurance Maladie, la différence devient non significative (p = 0,50). Cela étant probablement expliqué par un recueil plus exhaustif des comorbidités lors des passages en hospitalisation et donc une prise en compte asymétrique dans l’analyse du ratio coût/efficacité entre les 2 groupes.

Concernant les critères de jugement secondaires, il y avait davantage de consultations dans le groupe ambulatoire, plus de radiographies thoraciques aussi, mais pas de différence en termes d’arrêt de travail.

À retenir

Au final, cette étude confirme une nouvelle fois la faisabilité d’une prise en charge ambulatoire de patients avec un pneumothorax spontané primaire. Bien que les résultats sur le critère de jugement principal soient négatifs (possiblement en lien d’ailleurs avec des biais méthodologiques), éviter une hospitalisation et libérer un lit d’hospitalisation semble malgré tout un résultat parfaitement satisfaisant dans la prise en charge globale des patients.


D’après la communication orale « AMBUTHORAX : prise en charge par drainage ambulatoire des pneumothorax spontanés primaires, étude médico-économique » présentée par C. Galliot et coll. Session CO01 « Plèvre – appareillage » du vendredi 24 Janvier

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