La procédure actuelle de thermoplastie bronchique prévoit trois séances afin de traiter la totalité de l’arbre bronchique. Compte tenu de l’hétérogénéité des anomalies de l’arbre bronchique, le ciblage des zones mal ventilées pourrait permettre de réduire le nombre de séances.
Une équipe américaine a utilisé l’IRM thoracique de ventilation au 129Xe hyperpolarisé pour détecter les zones hypoventilées et a comparé, dans un essai randomisé, l’effet de la thermoplastie guidée par l’IRM à celui du traitement conventionnel non guidé.
Les deux groupes de 15 malades chacun étaient comparables. Le score ACT moyen était de 8,8 ± 3,6, la majorité (80 %) des patients avait eu plus de trois exacerbations dans l’année précédente.
La ventilation était évaluée selon quatre catégories : bien ventilée, ventilation normale, ventilation faible, pas de ventilation. La première séance du groupe « guidé par IRM » permettait de traiter les six segments les plus faiblement ventilés. Les autres segments étaient traités au cours des deux séances suivantes. Dans le groupe « conventionnel », on traitait le lobe supérieur droit, puis le lobe supérieur gauche, puis les deux lobes inférieurs.
Après la première séance, on observait une augmentation significative du nombre de zones bien ventilées dans le groupe « guidé » et pas de modifications dans le groupe conventionnel. Dans le groupe « guidé par IRM », le score de qualité de vie mesuré 3 mois après la première séance était comparable à celui observé à la fin des trois séances du groupe « conventionnel ». Pour les deux groupes, on notait une amélioration par rapport à l’inclusion. Le nombre d’effets secondaires était plus faible dans le groupe « guidé » (33 % versus 73 %).
Ces données suggèrent qu’une seule séance de thermoplastie ciblant les zones hypoventilées pourrait être aussi efficace que les trois séances conventionnelles. Si ces données sont confirmées, elles modifieraient l’appréhension du mode d’action de la thermoplastie.
Enfin, si réduire le nombre de séances est intéressant pour le patient, le bénéfice économique reste à évaluer, en prenant en compte le coût de l’IRM et du 129Xe hyperpolarisé à comparer à celui de deux cathéters.
[hr]Camille Taillé, service de pneumologie et Centre de référence-C des maladies pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris
D’après la session B14 : Late breaking clinical trials. Résumé A735
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