Congrès

Traitement de fond de la BPCO en 2023 : une mise au point

En 2023, le rapport Global Initiative for chronic Obstructive Lung Disease (GOLD) effectue une mise à jour sur la prise en charge de la bronchopneumopathie chronique obstructive, notamment sur le traitement de fond, qui est présenté par l’équipe du Maroc !

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est dorénavant définie comme une maladie hétérogène caractérisée par des symptômes respiratoires chroniques (dyspnée, toux, expectoration et/ou exacerbation) due à des anomalies des voies aériennes  et/ou des alvéoles qui engendrent une obstruction bronchique persistante et progressive 1. L’importance des exacerbations est reconnue comme prioritaire indépendamment de la sévérité des symptômes dans les principaux outils d’évaluation de la BPCO. Ainsi,  les groupes A et B du GOLD ont été inchangés, mais les groupes C et D ont été fusionnés en un seul groupe dorénavant appelé « E », dans lequel une seule exacerbation suffit, soulignant la pertinence des exacerbations dans l’évaluation clinique des patients.

Pour réduire la mortalité de la BPCO, des ajustements effectués sur le traitement de fond de la BPCO portent essentiellement sur les patients du groupe E. En effet, l’association β2 mimétiques de longue durée d’action (LABA) et les antimuscariniques de longue durée d’action (LAMA) est le meilleur traitement pour réduire les exacerbation par rapport aux monothérapies LABA ou LAMA 2. La trithérapie incluant un corticostéroïde inhalé (CSI) réduit le risque de décès toutes causes confondues et d’exacerbation modérée à sévère 3. Elle est réservée aux patients présentant les caractéristiques suivantes : histoire d’hospitalisation (s) pour exacerbations de BPCO, au moins 2 exacerbations modérées de BPCO par an, une éosinophilie sanguine ≥ 300 cellules par µl ou une histoire concomitante d’asthme.  L’usage des CSI est formellement déconseillé chez les patients présentant des pneumonies répétées, une éosinophilie sanguine < 100 cellules par µl ou une histoire d’infection à mycobactéries. 

Bien évidemment, il a été rappelé la place des mesures non pharmacologiques notamment le sevrage tabagique, la réhabilitation respiratoire, la vaccination selon les recommandations locales. Par ailleurs, du point de vue interventionnel, il a été proposé l’usage de la dénervation ciblée des poumons par radiofréquence, la réduction thermique de volume par vapeur d’eau dans les indications particulières et appropriées.

Virginie POKA-MAYAP Service de pneumologie A, Hôpital Jamot de Yaoundé, Cameroun

D’après la communication “Traitement de fond de la BPCO en 2023” présenté par Nahib Zaghba (Maroc), session “La bronchopneumopathie obstructive : Du cabinet de consultation aux urgences hospitalières”, le vendredi 05 mai 2023.


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Asthme de l’enfant pré-scolaire : toujours viro-induit ?

La définition du caractère viro-induit de l’asthme de l’enfant pré-scolaire est indispensable pour une prise en charge individualisée et appropriée. Le virus respiratoire syncytial n’est pas le plus fréquemment identifié dans ce contexte.

L’asthme de l’enfant préscolaire est caractérisée par la répétition de sifflements, essoufflement, difficultés à respirer de survenue aigue avec ou sans symptômes inter critiques, sans préjuger des mécanismes physiopathologiques sous-jacents, chez un enfant de moins de 6 ans 1.  La morbidité et le fardeau économique en sont élevés d’où l’intérêt de trouver des stratégies efficaces de prise en charge.

L’hétérogénéité des phénotypes est le reflet des différents endotypes  et il existe une instabilité dans le temps avec un passage d’un phénotype à l’autre 2. Les principaux phénotypes actuellement reconnus sont : (1) sifflements épisodiques viro-induits qui ont des symptômes intermittents souvent associés à une virose respiratoire, asymptomatiques entre les épisodes avec une faible probabilité d’asthme ; (2) sifflements récurrents  avec déclencheurs multiples  ayant plusieurs facteurs déclenchants (y compris les viroses) et des symptômes persistants inter critiques.

Une infection virale est retrouvée chez 50 à 80% des enfants en exacerbation d’asthme. Les virus les plus retrouvés sont le rhinovirus (50-80%) et le virus respiratoire syncytial (VRS)3 . En effet, la bronchiolite induite par le rhinovirus multiplie par 4 le risque de développer une respiration sifflante et de l’asthme chez l’enfant. Par ailleurs la bronchiolite à VRS multiplie par 2 le risque de développer l’asthme 4. Le mécanisme expliquant cette association est l’existence d’un lien entre l’altération de la réponse immune antivirale et la réponse inflammatoire exagérée de type 2.

Il est de nos jours recommandé de s’aider  du phénotype de l’asthme de  l’enfant préscolaire et l’index prédictif d’asthme (IPA) dans le choix de  la modalité thérapeutique ciblée individualisée (corticostéroïdes inhalés à la demande vs au long cours).

Au total, l’asthme de l’enfant préscolaire est fréquemment viro-induit et le rhinovirus est le virus le plus fréquemment impliqué. L’identification du phénotype d’asthme préscolaire viro induit permet d’effectuer un choix thérapeutique optimal et de prédire le pronostic évolutif favorable sur le moyen et le long terme.

Virginie POKA-MAYAP Service de pneumologie A, Hôpital Jamot de Yaoundé, Cameroun

D’après la communication “ Asthme de l’enfant pré-scolaire : toujours viro-induit ?” présentée par Rachida BOUKARI (Alger), session “Asthme en Pédiatrie”, le vendredi 05 mai 2023.


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