vigilance

Glycopyrrolate et indacatérol dans la BPCO

La FDA des États-Unis a approuvé deux nouveaux inhibiteurs pour le traitement d’entretien à long terme de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), et la revue The Medical Letter On Drugs and Therapeutics commente leurs données d’efficacité et de sécurité.1

Le Seebri™ Neohaler® (Seebri® Breezhaler® en France) contient du glycopyrrolate (glycopyrronium), un anticholinergique à longue durée d’action. L’Utibron™ Neohaler® (Utibro® Breezhaler® en France) contient du glycopyrrolate et de l’indacatérol, un agoniste bêta2-adrénergique à longue durée d’action (BALA). L’association glycopyrrolate/indacatérol est la troisième combinaison à doses fixes d’un anticholinergique à longue durée d’action et d’un BALA commercialisée aux États-Unis ; les combinaisons uméclidinium/vilantérol et tiotropium/olodatérol ont été homologuées antérieurement par la FDA.

Essais cliniques — Selon The Medical Letter, le glycopyrrolate a notamment été testé dans deux études en double aveugle non publiées sur 867 patients avec une BPCO modérée à sévère qui ont été randomisés pour recevoir deux doses quotidiennes de glycopyrrolate inhalé ou un placebo. Après 12 semaines, les patients traités avec le glycopyrrolate ont présenté des augmentations moyennes de l’aire sous la courbe du VEMS (aire sous la courbe de 0 à 12 heures du volume expiratoire maximal par seconde) significativement plus importantes ; la différence entre le glycopyrrolate et le placebo était de 139 ml dans la première étude et de 123 ml dans la seconde.

Concernant le glycopyrrolate/indacatérol, The Medical Letter cite deux études en double aveugle (FLIGHT1 et FLIGHT2), portant sur un total de 2 038 patients atteints d’une BPCO modérée à sévère. Ils ont été randomisés pour recevoir deux fois par jour une combinaison de glycopyrrolate/indacatérol, du glycopyrrolate ou de l’indacatérol seuls, ou un placebo. Après 12 semaines, la combinaison avait augmenté l’aire sous la courbe du VEMS de façon significativement plus marquée que le glycopyrrolate ou l’indacatérol seuls : de 98 et 94 ml dans la première étude et de 79 et 112 ml dans la seconde. Les patients traités avec l’association glycopyrrolate/indacatérol ont significativement moins utilisé l’inhalateur de secours en comparaison de ceux du groupe placebo. La combinaison a amélioré de façon significativement plus marquée les scores d’un questionnaire de qualité de vie liée à la santé par rapport au placebo.

Effets indésirables — Les effets indésirables les plus souvent rapportés dans des études cliniques ont été des infections des voies respiratoires supérieures et des rhinopharyngites avec le glycopyrrolate seul et des rhinopharyngites et une hypertension avec la combinaison glycopyrrolate/indacatérol.

L’absorption systémique des anticholinergiques inhalés peut provoquer une rétention urinaire et augmenter la pression intraoculaire, mais la biodisponibilité du glycopyrrolate est très faible, et il est peu probable que des effets indésirables systémiques surviennent lorsqu’il est administré en inhalation. Les effets indésirables systémiques des agonistes bêta2-adrénergiques incluent des palpitations, une tachycardie, des douleurs thoraciques, des tremblements, une nervosité, des insomnies, une prolongation de l’intervalle QTc, une hypokaliémie et une hyperglycémie.

Interactions médicamenteuses — Les effets hypokaliémiants de l’indacatérol peuvent être potentialisés par l’utilisation concomitante d’un corticostéroïde, d’un diurétique non épargneur de potassium ou d’un dérivé des xanthines comme la théophylline. L’utilisation de l’indacatérol avec les inhibiteurs de la monoamine oxydase (imao), les antidépresseurs tricycliques ou d’autres médicaments prolongeant l’intervalle QTc peut induire des effets additifs. L’utilisation concomitante de bêtabloquants peut diminuer l’efficacité de l’indacatérol, commente The Medical Letter.

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Info Respiration N°133– juin 2016

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Toxicité et effets indésirables des e-cigarettes : toujours rien de grave à l’horizon

Les cigarettes électroniques, aussi appelées e-cigarettes, font souvent l’objet d’une promotion publicitaire comme une alternative plus sûre, plus pratique et socialement acceptable à la cigarette classique. Allégations mensongères ? Elles n’ont pas été homologuées par la FDA comme outil d’aide au sevrage tabagique. Les autorités françaises restent également frileuses, à part le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) qui vient de les qualifier «d’outil d’aide à l’arrêt du tabac» (avis du 22 février 2016). Les réserves portent notamment sur les inconnues de sécurité des e-cigarettes. C’est l’occasion de lire la mise au point que vient de faire The Medical Letter On Drugs and Therapeutics que nous citons ci-après en détaillant les articles sources.1

Effets indésirables — Il n’y a pas d’évidence à ce jour que l’utilisation à court terme d’e-cigarette provoque des effets indésirables graves.2

Les effets indésirables les plus fréquemment observés dans le cadre des études cliniques avec l’e-cigarette ont été une irritation buccale et pharyngée et une toux sèche. Des pneumonies lipoïdes ont été rapportées. 3

Chez les non-fumeurs, l’exposition répétée à la nicotine des e-cigarettes pourrait conduire au développement d’une dépendance.

Substances toxiques — Une analyse de deux marques différentes de cartouches d’e-cigarettes par la FDA a montré qu’elles contenaient de nombreuses impuretés, y compris des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des nitrosamines spécifiques au tabac, qui sont carcinogènes.4  La vapeur des e-cigarettes peut contenir une certaine quantité de substances potentiellement toxiques et carcinogènes, certes plus faible que dans la fumée de cigarettes classiques, mais néanmoins plus élevée que dans l’air ambiant.5 ,6

Grossesse — Les conseils sont préférables pour les femmes enceintes qui fument. La nicotine appartient à la catégorie D (évidence positive de risque) pour une utilisation pendant la grossesse. Toutefois, l’utilisation de TSN pendant la grossesse est probablement plus sûre pour le fœtus que le tabagisme, qui augmente l’incidence des naissances de bébés de petit poids et est associée à des complications périnatales et postnatales. Un TSN peut augmenter le taux d’abstinence à la fin de la grossesse d’environ 40 % et, dans une étude ayant suivi les nouveau-nés après la naissance, ce traitement a eu une influence positive sur le développement postnatal.7 Le bupropion et la varénicline appartiennent à la catégorie C (pas d’études adéquates chez les femmes enceintes ; toxicité fœtale chez les animaux) pour une utilisation pendant la grossesse.

Au total, nous en restons aujourd’hui à l’absence de signe d’alarme pour les e-cigarettes. Ce n’est pas le cas pour les « vraies » cigarettes qui continuent de tuer à petit feu leurs consommateurs. Comme le dit le HCSP « la lutte contre le tabagisme est la priorité. Il ne faut pas se tromper d’ennemi » 8

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Benfluorex (Médiator) : bilan du suivi de pharmacovigilance

Benfluorex (Médiator) : bilan du suivi de pharmacovigilance

Dans le cadre du suivi de pharmacovigilance des produits de santé qu’elle effectue, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) actualise régulièrement les données de pharmacovigilance des médicaments à base de benfluorex.

Parmi les études réalisées, une analyse rétrospective globale du profil de sécurité, ainsi qu’une nouvelle enquête de pharmacovigilance ont identifié la prise de benfluorex comme une cause médicamenteuse possible mais rare de fibrose pleurale. Toutefois, selon les recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française (SPLF), que l’ANSM a consultée, cet effet indésirable très rare ne nécessite pas d’être dépisté systématiquement

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[themify_box style=”download purple rounded” ]Télécharger  le point information ANSM (mai 2016)[/themify_box] [themify_box style=”download purple rounded” ]Lien direct site internet de l’ansm  (avril 2016)[/themify_box]

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Produits d’allergologie du laboratoire Stallergenes : remise à disposition progressive des spécialités Alyostal® Venins

The Medical Letter On Drug and Therapeutics nous informe de la mise sur le marché nord-américain, d’un nouvel inhibiteur d’albutérol pour
traiter l’asthme.1 Le sulfate d’albutérol est un bêta2-agoniste à courte durée d’action, maintenant disponible sous forme d’un inhalateur de poudre sèche (ProAir®RespiClick — États-Unis ; non commercialisé en France), pour la prévention et le traitement du bronchospasme chez les patients âgés de 12 ans et plus. Le ProAir®RespiClick est le seul bêta2-agoniste à courte durée d’action disponible en inhalateur de poudre sèche aux États-Unis. Les inhalateurs de poudre sèche, comme le ProAir®RespiClick, qui sont actionnés par la respiration, ne nécessitent pas de gaz propulseur et n’ont pas besoin d’être amorcés avant l’utilisation. Ils ne nécessitent pas non plus de coordonner l’inspiration et l’actionnement, mais les patients doivent être capables d’effectuer une inspiration rapide et profonde, qui peut être difficile durant les crises d’asthme sévères. Le ProAir®RespiClick peut contenir des traces de protéines du lait, et son utilisation est contre-indiquée chez les patients ayant des antécédents d’hypersensibilité sévères aux protéines du lait.

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Info-Respiration n°131 – Février 2016

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Nouveau aux États-Unis : un nouvel inhibiteur d’albutérol pour traiter l’asthme

The Medical Letter On Drug and Therapeutics nous informe de la mise sur le marché nord-américain, d’un nouvel inhibiteur d’albutérol pour
traiter l’asthme.1 Le sulfate d’albutérol est un bêta2-agoniste à courte durée d’action, maintenant disponible sous forme d’un inhalateur de poudre sèche (ProAir®RespiClick — États-Unis ; non commercialisé en France), pour la prévention et le traitement du bronchospasme chez les patients âgés de 12 ans et plus. Le ProAir®RespiClick est le seul bêta2-agoniste à courte durée d’action disponible en inhalateur de poudre sèche aux États-Unis. Les inhalateurs de poudre sèche, comme le ProAir®RespiClick, qui sont actionnés par la respiration, ne nécessitent pas de gaz propulseur et n’ont pas besoin d’être amorcés avant l’utilisation. Ils ne nécessitent pas non plus de coordonner l’inspiration et l’actionnement, mais les patients doivent être capables d’effectuer une inspiration rapide et profonde, qui peut être difficile durant les crises d’asthme sévères. Le ProAir®RespiClick peut contenir des traces de protéines du lait, et son utilisation est contre-indiquée chez les patients ayant des antécédents d’hypersensibilité sévères aux protéines du lait.

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Info-Respiration n°131 – Février 2016

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Alternative à la pseudo-éphédrine contre la congestion nasale ? La phényléphrine orale mieux tolérée, mais… inefficace

Un comité consultatif de la FDA des États-Unis a demandé des études de détermination de dose contrôlées par placebo pour établir l’efficacité du décongestionnant oral phényléphrine (non commercialisé en France), en vente libre (OTC) seul ou en combinaison avec d’autres médicaments pour le traitement des refroidissements et des symptômes allergiques. Le but étant de remplacer la pseudo-éphédrine, certes efficace pour diminuer la congestion nasale, mais source d’effets indésirables tels qu’insomnies, excitabilité, céphalées, nervosité, anorexie, palpitations, tachycardie, arythmies, hypertension artérielle, nausées, vomissements et rétention urinaire. De plus, la pseudoéphédrine doit être utilisée avec précaution chez les patients ayant une maladie cardiovasculaire, une hypertension artérielle, un diabète, une hyperthyroïdie, un glaucome à angle étroit ou une obstruction du col vésical.
Hélas ! comme le rapporte The Medical Letter On Drug and Therapeutics, la phényléphrine orale est inefficace pour réduire la congestion nasale.1  Plusieurs travaux le montrent : dans une étude ouverte et randomisée
de détermination de dose portant sur 539 patients présentant une rhinite allergique saisonnière, des doses de phényléphrine allant jusqu’à 4 fois la posologie recommandée de 10 mg ne se sont pas montrées plus efficaces qu’un placebo pour diminuer les symptômes  de congestion nasale.2 D’autres études récentes ont aussi montré que la phényléphrine par voie orale n’était pas plus efficace qu’un placebo.34 5

En conclusion, The Medical Letter suggère l’emploi des décongestionnants appliqués par voie intranasale, comme l’oxymétazoline (Aturgyl® et autres en France) qui sont efficaces et moins enclins que la pseudoéphédrine à induire des effets indésirables systémiques. Toutefois  ils peuvent provoquer des picotements, des brûlures, des éternuements, une sécheresse nasale et pharyngée et, s’ils sont utilisés plus de 3-5 jours consécutifs, une congestion nasale par effet rebond (rhinite médicamenteuse). Par ailleurs, les corticostéroïdes par voie intranasale sont les médicaments les plus efficaces pour prévenir et soulager la congestion nasale et les autres symptômes de la rhinite allergique saisonnière, précise The Medical Letter.

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Info-Respiration n°131 – Février 2016

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Médicaments avec date de péremption dépassée : jamais dangereux, juste parfois inefficaces ?

Globalement, il n’existe pas de signaux alarmants, notamment pour les médicaments solides conservés dans de bonnes conditions avec
leur emballage intact. Comme le remarque The Medical Letter On Drug and Therapeutics, on se demande souvent si les médicaments pourraient pas être utilisés après leur date de péremption.1 Un premier élément à savoir est que les fabricants ne condamnent pas une telle utilisation et n’émettent habituellement aucun commentaire relatif à la sécurité d’emploi ou à l’efficacité de leurs produits après la date inscrite sur l’emballage en raison de restrictions légales et de problèmes de responsabilité. La date de péremption est basée sur la stabilité du médicament dans son emballage scellé original. Cette date ne signifie pas forcément que le médicament s’est montré instable après une période plus longueprécise The Medical Letter ; elle signifie seulement que les données en temps réel ou les extrapolations issues d’études de dégradation accélérée indiquent que le médicament dans son emballage scellé sera toujours stable à cette date. La plupart des produits ont une durée de conservation de 1 à 5 ans, mais une fois que l’emballage original est ouvert, la date de péremption figurant sur celui-ci ne s’applique plus. Par ailleurs, aucun rapport faisant état d’une toxicité humaine due à l’ingestion, à l’injection ou à l’application topique d’un médicament actuel après sa date de péremption n’a été publié — en dehors de lésions tubulaires rénales rapportées après utilisation de tétracycline dégradée dont la formulation n’est maintenant plus disponible.
Stabilité, chaleur, humidité et stockage à long terme : les études ne montrent rien de très péjoratifs
Des données du programme d’extension de la période de conservation du Département américain de la défense, qui teste la stabilité des médicaments au-delà de leur date de péremption, ont montré que 2 650 lots sur 3 005 (~ 88 %) de 122 différents médicaments stockés dans leurs emballages originaux non ouverts étaient restés stables pendant une période moyenne de 66 mois après leur date de péremption. Parmi ceux-ci, 312 lots (~ 12 %) sont restés stables pendant plus de 4 ans après la date de péremption. Des anomalies au niveau de la puissance du pH, du contenu en eau, de la dissolution, de l’aspect physique ou de la présence d’impuretés ont été observées pour 479 lots (~ 18 %), mais jamais dans la première année. Le stockage dans des conditions de température et/ou d’humidité élevée peut accélérer la dégradation de certaines formes de médicaments, mais dans une étude, des comprimés de captopril, des comprimés de théophylline et de la poudre pour injection de céfoxitine sodique à 40 °C et 75 % d’humidité relative, sont restés stables pendant 1,5 à 9 ans après leur date de péremption.
Dans une autre étude, la théophylline avait conservé 90 % de sa puissance 30 ans après la date de péremption. Plus remarquable encore : une étude sur 8 produits qui avaient été conservés dans leurs emballages originaux intacts pendant 28 à 40 ans après la date de péremption, a montré que 12 des 14 ingrédients actifs avaient conservé 90 % et plus de leur puissance originale ; l’aspirine avait conservé moins de 5 % de sa puissance et l’amphétamine moins de 60 %.

Médicaments liquides
Les solutions et les suspensions sont généralement moins stables que les formes solides, mais un rapport indique que 4 échantillons de solution d’atropine périmés — dont trois périmés depuis une durée allant jusqu’à 12 ans et un périmé depuis > 50 ans — contenaient encore tous des quantités significatives du médicament. Les médicaments en solution devenue troubles ou décolorée, ou qui montrent des signes de précipitation, en particulier les médicaments injectables, ne doivent pas être utilisés. Les suspensions sont particulièrement sensibles au gel. Les facteurs limitatifs avec les médicaments ophtalmologiques incluent l’évaporation du solvant et le maintien de la capacité de l’agent de conservation à inhiber la croissance bactérienne.
Le cas de solutions d’adrénaline
Les solutions d’adrénaline dans les auto-injecteurs EpiPen peuvent perdre de leur puissance après la date de péremption. Dans une étude portant sur 34 stylos ayant dépassé leur date de péremption de 1 à 90 mois, la diminution du contenu en adrénaline était proportionnelle au nombre de mois après la date de péremption. Une étude a montré que des stylos périmés depuis 3 à 36 mois contenaient 84,2 à 101,5 % de la dose indiquée, mais une étude sur des stylos stockés dans des véhicules de services d’urgence avec une date de péremption dépassée de 1 à 11 ans avait précédemment montré qu’il restait seulement 12,6 à 31,3 % de la dose indiquée. Il n’existe aucune donnée concernant les autres auto-injecteurs d’adrénaline.
Conclusion
Lorsqu’il n’existe pas d’autres solutions, les médicaments ayant dépassé leur date de péremption peuvent être efficaces. La puissance résiduelle varie en fonction du médicament, du lot, des éventuels agents de conservation et des conditions de stockage, en particulier la chaleur et l’humidité ; de nombreuses formes solides conservées dans des conditions raisonnables et dans leurs emballages originaux intacts conservent 90 % et plus de leur puissance pendant au moins 5 ans après la date de péremption inscrite sur l’emballage, et parfois beaucoup plus longtemps. Les solutions et les suspensions sont en général moins stables.
Il n’existe pas de rapports signalant une toxicité liée aux produits de dégradation des médicaments actuels.

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Info-Respiration n°131 – Février 2016

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Extravasation de médicaments perfusés : faire une piqûre de rappel aux soignants pour prévenir les dégâts

Le centre régional de pharmacovigilance de Franche-Comté a analysé les notifications d’extravasations aux conséquences graves issues de la base de données françaises de pharmacovigilance jusqu’à octobre 2014 rapporte La Revue Prescrire. 1
2  Au total, 424 observations d’extravasations avec lésions ont été analysées. On retiendra ici que les principaux groupes médicamenteux impliqués ont été des produits de contraste radiographiques (233 fois), des anticancéreux (80 fois), des solutions de nutrition parentale (25 fois). Bien sûr, d’autres substances injectées ont aussi été en cause et, par exemple, des antibiotiques ou des solutions de fer. Pour éviter cela, on doit rappeler aux équipes soignantes qu’il peut toujours arriver qu’un médicament perfusé par voie intraveineuse périphérique ou centrale passe en dehors de la veine cathétérisée. Cette extravasation doit être évoquée devant une douleur, une rougeur, un empâtement ou un oedème apparaissant rapidement après le début de l’injection. La gravité des conséquences d’une extra- vasation dépend des substances administrées, allant d’une simple réaction inflammatoire jusqu’à une nécrose cutanée avec ulcération plus ou moins étendue. Aussi banal que soit ce geste, iI faut toujours surveiller une perfusion et pas seulement les anticancéreux. Tout médicament peut exposer à des dégâts importants en cas d’extravasation.

Nicolas Postel-Vinay

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Info Respiration N°130 – décembre 2015

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Vaccin BCG SSI® : un conditionnement mal conçu source de trop d’erreurs

Mi-2015, l’Agence française des produits de santé a publié le résumé d’une enquête nationale de pharmacovigilance concernant les erreurs avec le vaccin antituberculeux BCG SSI — souche vivante atténuée de Myocbacterium bovis — sur la période de juillet 2008 à octobre 2014 comme le rapporte La Revue Prescrire. 1
2 Le vaccin BCG SSI est présenté en flacon multidoses contenant l’équivalent de 10 à 20 doses. Au total, 431 notifications d’erreurs médicamenteuses dont 37 graves ont été analysées. Les effets indésirables
rapportés ont été des réactions locorégionales (82 cas), un abcès (51 cas), des adénopathies suppurées (4 cas), une ostéomyélite (1 cas), une ténosynovite à BCG (1 cas), des bécégites généralisées (4 cas). Pourquoi ces chiffres regrettables ? Car le conditionnement de BCG SSI® est mal conçu et expose à des erreurs avec parfois des conséquences graves. Selon Prescrire les défauts du conditionnement sont principalement : la présentation en flacon multidoses ; la nécessité d’une reconstitution et plusieurs manipulations avant injection ; la seringue de 1 mL fournie pour l’administration avec une contenance de 10 à 20 fois la dose à injecter. Et le fait que la technique d’injection intradermique est difficile à réaliser surtout chez les tout petits enfants.

Nicolas Postel-Vinay

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Info Respiration N°130 – décembre 2015

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Pneumopathies non identifiées en Corée du Sud…

Dans le cadre de sa veille l’Institut de veille sanitaire (InVS) a signalé que le 19 octobre 2015, quatre étudiants de l’université de Konkuk, faculté vétérinaire, ont été hospitalisés à Séoul avec un tableau de pneumonie atypique avec fièvre et toux 1 Une exposition commune à une foire agricole et une visite de ferme laitière ont été retrouvées. Au 3 novembre 2015, 50 cas radiologiquement confirmés et 26 autres cas suspects avec des symptômes grippaux ont été identifiés. Mille cinq cents personnes-contacts sont suivies. Après exclusion de diagnostics différentiels infectieux (fièvre Q, brucellose, légionellose, MERS-CoV, Mycoplasma, Chlamydia, coqueluche, diphtérie), les pistes environnementales et chimiques sont étudiées. Le CDC Coréen va instaurer une étude cas-témoins pour déterminer les facteurs ou sources d’infection. Pour le moment, tous les cas de pneumonies recensés ont fréquenté ou travaillé dans le bâtiment « animal life sciences building » et aucune transmission secondaire interhumaine n’a eu lieu. L’université a été provisoirement fermée.

Justine Frija-Masson

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Info Respiration N°130 – décembre 2015

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