Cette présentation s’est intéressée à la problématique de la dysphagie, tant d’un point de vue physiologique que physiopathologique, en lien avec les maladies neuromusculaires.
Physiologie de la déglutition
Dans la première partie de cette présentation l’orateur a rappelé les différentes phases de la déglutition. Après la phase préparatoire, qui consiste à mastiquer et former le bolus alimentaire, vont suivre trois phases distinctes.
- La phase orale
Elle vise à propulser ce bolus dans la bouche tout en assurant un « nettoyage » complet des sillons et des joues.
- La phase pharyngée
Elle fait progresser les aliments vers le pharynx et est dépendante de l’activité du larynx et de la contraction des muscles pharyngés. L’action des cordes vocales y est essentielle. Cette phase protège les voies aériennes.
- La phase œsophagienne
Elle correspond à la transition du bolus de la sphère oropharyngée vers l’estomac par péristaltisme.
Physiopathologie des interactions respiration-déglutition
Là où ça se complique encore c’est qu’en mangeant, la respiration et la déglutition doivent se coordonner et placer une apnée brève au bon moment pour éviter la fausse route. La zone de la déglutition est également une zone essentielle de la phonation. Comme plus de 1500 déglutitions quotidiennes sont notées en moyenne, le risque de dysphagie en cas de dysfonctionnement lors d’une de ces phases est donc important. La coordination de toutes les structures impliquées est capitale, tout comme l’efficacité des réflexes protecteurs. En cas de problème associé à l’une de ces structures, la dysphagie va se produire avec un risque d’aspiration résultante. Cette aspiration, à savoir le passage dans les voies aériennes basses, peut être à l’origine de pneumonies d’inhalation. Une prise en charge optimale de la dysphagie est donc nécessaire.
Les patients atteints de maladies neuromusculaires particulièrement concernés
Quel que soit l’âge, 35% à 80% des patients atteints de maladie neuromusculaire sont touchés par la dysphagie. La ventilation altérée (perte de volume, hypercapnie) est un facteur péjoratif pour la déglutition. On constate un allongement des temps de repas qui n’est pas sans poser problème. La ventilation non invasive peut contribuer à améliorer la situation pour ces patients, même s’il est nécessaire de vérifier la bonne coordination par le patient.
Pr Gregory Reychler, Service de pneumologie, Cliniques Universitaires Saint-Luc (CUSL)
D’après la présentation « Manger ou respirer, comment choisir ? Physiologie des interactions respiration déglutition » de Nicolas Audag (Bruxelles) – Session A45 « Au-dessus des cordes vocales, tout un monde… » du dimanche 28 janvier 2024