Journée allergologie respiratoire “pour les nuls” 29 novembre 2024 à Paris
Le nombre de places étant limité, il vous est demandé une caution d’un montant de 50€ pour valider votre inscription. Ce montant vous sera remboursé via un virement sous réserve de votre présence à la journée.
Les cas cliniques/discussion devront être envoyés avant le mercredi 16 juin 2021 sous forme d’un diaporama. Pour connaître les modalités et télécharger le template de soumission, voici le lien à suivre : http://www.jeas-g2a.com/Soumission-d%27un-cas-clinique
Les équipes dont le cas aura été sélectionné par le conseil scientifique seront informées par email.
Enfin, n’hésitez pas à re-visionner ou découvrir les sessions des JEAS 2020, disponibles en replay sur le site http://www.jeas-g2a.com/Replay-2020
La cohorte observationnelle américaine CHRONICLE regroupant des patients adultes atteints d’asthme sévère pour la plupart traités par biothérapies ou corticoïdes oraux constitue une base de données particulièrement intéressante pour étudier le devenir de ces patients. Plusieurs présentations émanant de cette cohorte ont été effectuées lors de ce congrès. L’une a particulièrement attiré notre attention puisqu’elle concernait la mortalité des patients inclus entre février 2018 et novembre 2023.
Les données présentées ont récemment été actualisées par rapport au résumé soumis par les auteurs. Ainsi, ils dénombrent désormais 3886 patients inclus, dont l’âge moyen est de 54,6 ans (69% de femmes). Parmi eux, 54% sont suivis par un pneumologue, 37% par un allergologue et 9% par les deux. On dénombre 89 décès, soit 2,3% de la cohorte. L’incidence de mortalité globale est de 8,7 pour 1000 personnes-années (IC 95% : 7,0-8,7). Les décès liés au COVID-19 étaient rares (1,1 pour 1000 personnes-années), de même que ceux directement liés à l’asthme (0,2 pour 1000 personnes-années).
De manière intéressante et assez logique, la mortalité était surtout élevée chez les 470 patients recevant une corticothérapie orale au long cours, avec ou sans biothérapie (22,3 pour 1000 personnes-années). Par comparaison, elle n’était que de 8,6 pour 1000 personnes-années (IC 95% : 6,5-11,2) chez les 2549 patients traités par biothérapie, et même de 7,0 pour 1000 personnes-années (IC 95% : 5,0-9,5) chez les 2242 patients sous biothérapie mais ne recevant pas de corticoïdes oraux au long cours. Les décès de cause cardiovasculaire étaient les plus nombreux : 1,9 pour 1000 personnes-années dans la cohorte globale, 1,4 pour 1000 personnes-années pour les patients sous biothérapie sans corticoïdes oraux et 6,1 pour 1000 personnes-années pour ceux traités à la fois par biothérapie et par corticoïdes oraux. Dans l’asthme sévère, il semble donc particulièrement crucial d’arriver à sevrer les patients de toute corticothérapie orale si l’on veut réduire le risque de décès. Il sera intéressant de voir si ces données sont confirmées ou non dans les années à venir par le registre français RAMSES…
François-Xavier Blanc, Université de Nantes, CHU de Nantes, l’institut du thorax, Hôpital G. et R. Laennec, Service de Pneumologie ; INSERM UMR 1087, CNRS UMR 6291, Nantes
D’après la communication de N.L. Lugogo et al. Mortality among US adults with severe asthma is increased with maintenance systemic corticosteroid treatment: results from the CHRONICLE study. Am J Respir Crit Care Med 2024;209:A5250.
Les exacerbations d’asthme constituent toujours un tournant dans le vécu de la maladie, surtout si elles conduisent à un passage aux urgences et à une hospitalisation. S’ils n’en avaient pas auparavant, il est habituel de prescrire au minimum des corticoïdes inhalés aux asthmatiques sortant de l’hôpital mais, chez les enfants, on ne sait pas très bien quelle dose recommander. Une équipe américaine a donc étudié le devenir de ces enfants au cours des 6 mois suivant leur hospitalisation pour exacerbation d’asthme en distinguant ceux qui avaient reçu de faibles doses de corticoïdes inhalés de ceux chez qui une plus forte dose avait été prescrite. Les résultats risquent d’en surprendre plus d’un…
L’étude rétrospective présentée par B. Momand et al. (Little Rock, Etats-Unis) s’est intéressée aux enfants de 6 à 17 ans hospitalisés pour une exacerbation d’asthme et qui n’avaient pas reçu de corticoïdes inhalés durant les 6 mois précédents. Après assortiment, ces enfants ont été séparés en 2 groupes : ceux chez qui une faible dose de corticoïdes inhalés avait été prescrite en sortie d’hospitalisation (n=34) et ceux chez qui une dose moyenne avait été initiée (n=49). Les auteurs ont dû exclure les enfants sortant sous forte dose de corticoïdes inhalés en raison de leur trop faible nombre. Ils ont pris l’exemple de la fluticasone pour illustrer leur classification : était considérée une faible dose un dosage à 44 µg, une dose moyenne un dosage à 110 µg et une forte dose un dosage à 220 µg.
Lors du suivi à 6 mois, les auteurs n’ont pas retrouvé de différence pour ce qui concernait les nouvelles visites aux urgences (moyenne de 0,29 pour le groupe faible dose vs. 0,63 pour le groupe dose moyenne ; p=0,8), les nouvelles hospitalisations (moyenne de 0,18 pour le groupe faible dose vs. 0,24 pour le groupe dose moyenne ; p=0,8), le recours aux corticoïdes oraux (moyenne de 0,35 pour le groupe faible dose vs. 0,37 pour le groupe dose moyenne ; p=0,3), ou le total de ces 3 événements (moyenne de 0,82 pour le groupe faible dose vs. 1,24 pour le groupe dose moyenne ; p=0,3). Il n’existait pas non plus de différence concernant la durée de survenue de la prochaine exacerbation au cours des 6 mois de suivi.
Ces données plaident donc plutôt en faveur de la prescription d’une faible dose de corticoïdes inhalés chez les enfants sortant d’hospitalisation après une exacerbation d’asthme, ce qui ne semblait pas intuitif de prime abord. Bien évidemment, ceci devra être confirmé par d’autres études, comme l’ont souligné de manière très honnête les auteurs de cette étude rétrospective.
François-Xavier Blanc, Université de Nantes, CHU de Nantes, l’institut du thorax, Hôpital G. et R. Laennec, Service de Pneumologie ; INSERM UMR 1087, CNRS UMR 6291, Nantes
D’après la communication de B. Momand et al. Acute asthma outcomes comparison: low and medium dose inhaled corticosteroids after hospitalization. Am J Respir Crit Care Med 2024;209:A5277.
Le sous diagnostic de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et de l’asthme concerne jusqu’à 70% des patients, principalement dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il en résulte une altération significative de la qualité de vie des patients ainsi qu’un impact socio-économique non négligeable avec un recours aux soins important et un absentéisme professionnel.
Dans l’essai canadien UCAP présenté ce jour, Aaron S et al. 1 avaient pour objectif principal d’identifier des patients atteints d’asthme ou de BPCO non diagnostiqués dans la population générale puis d’étudier l’intérêt d’une prise en charge spécialisée par un pneumologue sur le recours aux soins et sur les symptômes.
Les personnes vivant dans un rayon de 90 minutes autours des centres participant à l’étude ont été interrogés par téléphone sur la présence de symptômes respiratoires (toux, dyspnée, sifflement) dans les 6 moins précédents. En cas de symptômes, tous les participants répondaient à un questionnaire de dépistage de l’asthme 2 puis ceux âgés de plus de 60 ans ou ayant un score de dépistage de l’asthme inférieur à 6, répondaient à un questionnaire de dépistage de la BPCO 3. En cas de score de dépistage de l’asthme supérieur à 6 ou de score de dépistage de la BPCO supérieur à 20, une spirométrie était réalisée. Le diagnostic d’asthme était retenu en cas d’augmentation du volume exprimé maximal par seconde (VEMS) post bronchodilatateur de 200mL et 12% avec un rapport VEMS/ capacité vitale forcée (CVF) post bronchodilatateur supérieur à la limite inférieure de la normale. Le diagnostic de BPCO était retenu si le rapport VEMS/CVF post bronchodilatateur était inférieur à la limite inférieure de la normale.
Ensuite, les patients nouvellement diagnostiqués étaient randomisés en deux groupes : un groupe intervention comprenant une évaluation par un pneumologue et une éducation thérapeutique spécialisée ou un groupe soins habituels par leur médecin généraliste. Le critère de jugement principal était le taux annualisé de recours au soin pour une symptomatologie respiratoire. Les critères secondaires comprenaient l’étude de la qualité de vie par le questionnaire de Saint George (SGRQ), des symptômes par le questionnaire COPD Assessment Test (CAT) et du VEMS.
Parmi les 38 353 personnes interrogées, 595 des 2 857 patients symptomatiques présentaient une BPCO ou un asthme non diagnostiqué et 508 ont été randomisées : 253 dans le groupe intervention et 255 dans le groupe soins habituels. Le taux annualisé de recours aux soins était plus bas dans le groupe intervention que dans le groupe soins habituels (0,53 versus 1,12 événements par personne-année ; ratio d’incidence 0,48 ; intervalle de confiance (IC) à 95 % 0,36 à 0,63 ; p < 0,001). À 12 mois, il existait une amélioration de la qualité de vie selon le SGRQ (différence moyenne -3,5 points ; IC à 95 %, -6,0 à -0,9), et des symptômes respiratoires selon le score CAT (différence moyenne -1,3 points ; IC à 95 %, -2,4 à -0,1) dans le groupe intervention. Il existait également une augmentation du VEMS de 119 ml dans le groupe intervention et de 22 ml dans le groupe soins habituels (différence 94 ml ; IC à 95 % 50 à 138).
Ainsi, les patients ayant reçu un traitement dirigé par un pneumologue avaient moins recours aux soins pour une symptomatologie respiratoire que les patients suivis par leurs médecins généralistes mais une réduction des symptômes et une amélioration de la qualité de vie à un an du diagnostic était retrouvée dans les deux groupes. Ces résultats confirment donc la nécessité d’un diagnostic et d’une prise en charge précoce des patients présentant une symptomatologie respiratoire, que les soins soient dispensés par un spécialiste ou un médecin généraliste.
Marina Gueçamburu,Service des Maladies Respiratoires et des épreuves fonctionnelles respiratoires CHU Bordeaux, 33604, Pessac, France
D’après la communication de Shawn D. Aaron (Ottawa, Canada), session A2
Avec le soutien institutionnel des laboratoires AstraZeneca et Menarini
En direct un jeudi par mois à 13h, puis disponibles en rediffusion et en podcast sans limitation à partir de 15h le jour de la diffusion
11 janvier 2024 Dans quelles situations de l’écho thoracique peut ou doit remplacer la radio ? Elise Noël-Savina, Toulouse (GT GECHO)
1er février 2024 Mycobactéries non tuberculeuses. Claire Andrejak, Amiens (GT GREPI)
7 mars 2024 –REPORTÉ AU 28 MARS Recommandations diagnostiques et thérapeutiques de la sarcoïdose : apport et limite. Florence Jeny, Bobigny, Hilario Nunes, Bobigny (GT Sarcoïdose)
4 avril 2024 Recommandations de la SPLF sur le déficit en alpha-1 antitrypsine. Jean-François Mornex (GT Orphalung)
2 mai 2024 Mieux prescrire, mieux éduquer pour réduire l’empreinte carbone des produits pour inhalation. Nicolas Roche, Paris (GT GAT)
6 juin 2024 Innovation thérapeutique dans l’HTAP : cibler la voie du TGF-beta. Laurent Savale, Le Kremlin Bicetre, David Montani, Le Kremlin Bicetre. (GT CP2)
5 septembre 2024 Apport des cryobiopsies en pneumologie. Thomas Egenod, Limoges (GT GETIF)
3 octobre 2024 Equilibre des patients BPCO : nouvelles perspectives. Romain Pichon (Rennes) (GT Kinésithérapie Respiratoire)
7 Novembre 2024 Recommandations de la SPLF sur la Toux Chronique. Laurent Guilleminault, Toulouse (GT Toux chronique)
5 décembre 2024 Infections respiratoires du BPCO. Lucile Regard, Paris (GT GREPI)