asthme

Anti-inflammatoires non stéroïdiens et pneumopathie communautaire : un risque accru de complications suppuratives

Prudence vis-à-vis d’une utilisation trop fréquente des AINS en cas de suspicion d’infection respiratoire basse
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont susceptibles de modifier l’immunité locale au niveau de l’arbre bronchique mais peuvent aussi réduire les signes d’alerte que sont la fièvre et la douleur thoracique en cas de pneumopathie aiguë communautaire (PAC). Plusieurs études récentes évoquent ainsi un lien entre la consommation d’AINS et la survenue de complications suppuratives (empyème ou abcès pulmonaire) au cours des PAC, aussi bien en population adulte que pédiatrique. Toutefois, ces constatations reposent sur des études cliniques incluant un nombre limité de patients (50 à 800 patients) et jusqu’alors, aucune étude épidémiologique n’avait permis de conforter ces premières constatations. C’est dans ce contexte qu’une large étude de cohorte épidémiologique rétrospective sur base de données a été réalisée sur une période de quinze ans (1997-2011) dans la région nord du Danemark qui compte 1,8 million d’habitants.1
Dans cette étude, l’ensemble des patients (>15 ans) devant être hospitalisés pour un premier épisode de PAC ont été inclus, et les informations sur leurs comorbidités, leurs traitements et leur devenir ont été recueillies à partir des bases de données médicales. Concernant l’exposition préhospitalière aux AINS, les 59 250 patients identifiés ont été catégorisés en quatre groupes : 1. nouveaux consommateurs (3,9 %) ; 2. consommateurs chroniques (11,3 %) ; 3. anciens consommateurs avec une dernière prise remontant à plus de 60 jours avant l’admission (16,4 %) ; et 4. non-consommateurs (68,4 %). Les modèles statistiques sont détaillés dans l’article ainsi que les analyses de sensibilité réalisées. Les facteurs de confusion suivants ont été pris en compte : âge, sexe, comorbidités évaluées par le score de Charlson, alcoolisme, prise de traitements immunomodulateurs, d’antibiotiques ou de paracétamol.
Le taux de complications suppuratives (empyème ou abcès pulmonaire) était de 2,5 %. Après ajustement, les nouveaux consommateurs d’AINS et les consommateurs chroniques présentaient des risques relatifs ajustés (aRR) de survenue d’une complication suppurative respectivement à 2,48 [IC 95 % : 2,09-2,94] et 1,51 [IC 95 % : 1,29-1,75] comparativement
au groupe des non-consommateurs (tableau). Les analyses stratifiées montraient que les risques relatifs les plus élevés étaient observés chez les patients jeunes (groupe 18-44 ans : aRR 5 3,48 [IC 95 % : 2,64-4,60]) ou sans comorbidité (aRR 5 2,29 [IC 95 % : 1,94-2,70]). La mortalité à trente jours était de 10 % et n’était pas influencée par la consommation
d’AINS.
Cette étude confirme donc les résultats obtenus dans le cadre des précédentes études cliniques, mais permet de mieux prendre en compte le risque de biais protopathique. Ce biais survient dans une étude lorsqu’il est difficile d’établir que l’exposition — ici la prise d’AINS — a précédé la survenue de la pathologie — ici une complication suppurative — : la prise d’AINS peut en effet n’être qu’un marqueur précoce de la complication et non pas la cause de cette dernière. Contrairement à la majorité des études précédentes, la mise en évidence d’une association entre la prise d’AINS et la survenue de complications chez les consommateurs chroniques permet de s’affranchir de ce biais.
Par ailleurs, les analyses de sensibilité décrites dans l’article montrent que même chez les nouveaux consommateurs, l’association observée ne peut être uniquement liée à ce simple biais protopathique.
Les précédentes études suggéraient que la prise d’AINS pouvait retarder la prise en charge de la PAC — hospitalisation et antibiothérapie — en atténuant les signes d’alerte. La méthodologie employée dans cette dernière étude ne permet pas de confirmer cette hypothèse, mais suggère un effetpharmacologique propre des AINS. En effet, aucune association n’est
retrouvée entre la prise de paracétamol — qui a les mêmes effets que les AINS sur les symptômes d’alerte — et la survenue de complications suppuratives.
En conclusion, la prise d’AINS est associée à un risque accru de complications suppuratives chez les patients hospitalisés pour une PAC, et ce surrisque apparaît particulièrement marqué chez les patients jeunes et sans comorbidités. Ces résultats incitent ainsi à la prudence vis-à-vis d’une utilisation trop fréquente des AINS en cas de suspicion d’infection respiratoire basse.

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Nicolas Postel-Vinay, Hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris

InfoRespiration N°145- juin  2018

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Sevrage tabagique : répéter les tentatives avec les patchs de nicotine plutôt qu’utiliser la varénicline ?

La revue Prescrire vient de reprendre les données sur l’efficacité et la tolérance de la varénicline, un agoniste partiel des récepteurs nicotiniques de l’acétylcholine, autorisée dans l’Union européenne dans le sevrage du tabac chez les adultes depuis 2006. Selon cette revue, la varénicline est jugée « un peu plus efficace » que des patchs de nicotine dans l’arrêt de la consommation de tabac.1  Un propos nuancé car trois essais randomisés chez 2 138 fumeurs ont montré que la varénicline n’est pas plus efficace à six mois et à un an que l’association avec les patchs de nicotine d’action rapide à la demande. L’essentiel des données proviennent d’une synthèse méthodique du Réseau Cochrane qui a recensé les essais randomisés varénicline versus
placebo, ou versus autre médicament du sevrage tabagique, avec une durée de suivi d’au moins six mois.2
Comparée au placebo — ou à l’absence de médicament —, la varénicline est efficace à la dose de 1 mg deux fois par jour selon 27 essais totalisant 12 625 patients : au bout de six mois, 26 % des patients des groupes varénicline avaient cessé de consommer du tabac, versus 11 % des patients des groupes placebo. Au bout d’un an, 23 % des patients des groupes
varénicline avaient cessé de fumer versus environ 7 % des groupes placebo (p < 0,001 pour les deux comparaisons).2 Mais la différence est logiquement moins nette versus substituts nicotiniques (patch). Une méta-analyse de huit essais randomisés totalisant 6 264 patients, comparant varénicline versus nicotine sous forme de dispositif transdermique. Au bout de six
mois, 24 % des patients des groupes varénicline avaient cessé de consommer du tabac versus 19 % des patients des groupes nicotine (p < 0,001).
Les résultats sont similaires quand l’analyse ne porte que sur les cinq essais réalisés en aveugle. 2

Nausées et troubles du sommeil
Le jugement sur les critères de sécurité est plutôt rassurant. De fait, la synthèse Cochrane n’a pas mis en évidence de risque accru de dépression ou d’idées suicidaires et la fréquence des effets indésirables neuropsychiques graves a été du même ordre entre les groupes varénicline et placebo. Aucune mort attribuée aux médicaments n’a été rapportée dans
les essais inclus dans la synthèse. Selon la méta-analyse Cochrane de vingtet- un essais randomisés varénicline versus placebo totalisant environ 8 500 patients, les effets indésirables cardiaques graves ont été de fréquence voisine sous varénicline et sous placebo.4 Dans une vaste cohorte suédoise d’environ huit millions de personnes, dont environ 70 000 personnes ont
pris de la varénicline, aucune association statistique n’a été mise en évidence entre la prise de varénicline et des actes criminels, attitudes suicidaires, infractions et accidents de la route, survenue de troubles psychiques.Cependant, chez les personnes déjà atteintes de troubles psychiques, la prise de varénicline a été associée à un risque accru d’anxiété (risque relatif [RR] 5 1,23). La tolérance n’est pas toujours au rendez-vous : nicotine et varénicline exposent principalement à des nausées, maux de tête, troubles du sommeil — insomnies, somnolences, rêves anormaux — et à des symptômes de sevrage à l’arrêt du médicament. Les nausées et les troubles du sommeil ont été plus fréquents dans les groupes varénicline que dans les groupes nicotine rapporte Prescrire.
Fort de ces données, Prescrire juge préférable de porter son premier choix sur les dispositifs transdermiques de nicotine : « il est préférable de renouveler les tentatives avec la nicotine, plutôt que de recourir à la varénicline, dont les effets indésirables graves sont rares, mais avérés ». Remarquons que Prescrire n’évoque pas dans son analyse la préférence des patients ni la prise en compte du vécu des échecs antérieurs.

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Nicolas Postel-Vinay, Hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris

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Asthme éosinophilique sévère : un troisième anticorps anti-IL-5 homologué aux États-Unis

La FDA des États-Unis a approuvé le benralizumab qui n’est pas commercialisé en France, indique The Medical Letter On Drugs and Therapeutics.1 Il s’agit d’un anticorps monoclonal humanisé sélectif pour le récepteur de l’interleukine-5 (IL-5), indiqué comme traitement d’entretien adjuvant de l’asthme sévère avec un phénotype éosinophilique chez les patients âgés de 12 ans ou plus. Aux États-Unis, le benralizumab est le troisième anticorps anti-IL-5 homologué dans cette indication.
L’efficacité du produit a notamment été jugée sur deux études randomisées de phase III en double aveugle et contrôlées par placebo, SIROCCO (48 semaines) et CALIMA (56 semaines). La dose adjuvante était de 30 mg de benralizumab SC toutes les quatre semaines ou toutes les quatre semaines pour les trois premières doses puis toutes les huit semaines chez des patients âgés de 12 à 75 ans présentant un asthme sévère non contrôlé et un nombre initial d’éosinophiles supérieur ou égal à 300 cellules par ml, qui recevaient un corticostéroïde inhalé à fortes doses et un bêta2-agoniste à longue durée d’action (BALA) avec ou sans médicament de fond additionnel. Dans les deux études, le benralizumab a significativement diminué
les taux annuels d’exacerbations de l’asthme et augmenté le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS). Il a aussi modestement amélioré les scores de symptômes d’asthme rapportés par les patients.

Une étude en double aveugle de 28 semaines (ZONDA) a évalué l’effet d’épargne des corticostéroïdes oraux du benralizumab chez 220 adultes souffrant d’un asthme éosinophilique sévère qui recevaient un corticostéroïde inhalé à haute dose plus un BALA avec ou sans autre médicament de fond, et qui prenaient un corticostéroïde oral depuis au moins six mois avant l’inclusion. À la semaine 28, la réduction médiane de la dose quotidienne de corticostéroïde oral — critère de jugement primaire — était significativement plus importante avec le benralizumab en comparaison du placebo 75 % pour les deux traitements de benralizumab vs 25 % pour le placebo. Concernant les effets indésirables, les études cliniques ont généralement rapporté des taux similaires pour le benralizumab et le placebo. Des réactions au point d’injection sont survenues chez 2,2 % des patients traités avec le benralizumab dans les études SIROCCO et CALIMA. Des réactions d’hypersensibilité, y compris des urticaires, des angio-oedèmes, des éruptions cutanées et des anaphylaxies, se sont produites rarement avec le benralizumab. Les patients doivent être en possession d’un autoinjecteur d’adrénaline et avoir été formés à s’en servir.
The Medical Letter On Drugs and Therapeutics souligne qu’il n’existe pas d’étude ayant comparé directement le benralizumab au mépolizumab et au reslizumab, d’autres anticorps anti-IL-5. Le benralizumab s’administre à peu près la moitié moins souvent que le mépolizumab et le reslizumab, mais la revue remarque que le prix de chaque dose est environ deux fois plus élevé, ce qui fait que les coûts élevés du traitement sont similaires pour les trois médicaments disponibles aux États-Unis

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Nicolas Postel-Vinay, Hôpital Européen Georges-Pompidou, Paris

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Institut du thorax

Annuaire de la recherche en pneumologie 

Nom du Laboratoirel'institut du thorax; UMR INSERM 1087 CNRS 6258
N° d'équipeINSERM 1087 equipe 3
Nom du directeur du laboratoireREDON Richard
Nom du responsableDr LOIRAND Gervaise
Courriel du responsablegervaise.loirand@univ-nantes.fr
Contacts principauxantoine.magnan@univ-nantes.fr
Adresse8 quai Moncousu
CP44000
VilleNantes
PaysFrance
Téléphone634532120
Fax
Site internet
Mots clésAsthme et hyperreactivite bronchique .
Résumé
Axe principalAsthme Allergie

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Laboratoire d’Innovation Thérapeutique

Annuaire de la recherche en pneumologie 

Nom du LaboratoireLaboratoire d'Innovation Thérapeutique
N° d'équipeUMR7200- équipe 1 -Chimie biologie intégrative et pharmacognosie
Nom du directeur du laboratoireROGNAN Didier
Nom du responsableFROSSARD Nelly
Courriel du responsablenelly.frossard@unistra.fr
Contacts principauxResponsable de l'équipe 1 : Dominique Bonnet : dominique.bonnet@unistra.fr
Groupe Pharmacologie de l'inflammation des voies aériennes : Nelly Frossard : nelly.frossard@unistra.fr

AdresseFaculté de Pharmacie, 74 route du Rhin
CP67401
VilleIllkirch
PaysFrance
Téléphone03 68 85 41 96
Fax03 68 85 43 09
Site internethttp://medchem.unistra.fr/chimie-biologie-integrative-et-pharmacognosie-cbip/groupe-frossard/pharmacologie-de-linflammation/
Mots clésAsthme - Epithélium bronchique - Innervation sensitive - Interaction neuroimmune
RésuméNous construisons un épithélium bronchique 3D innervé et immunocompétent à partir de cellules souches pluripotentes induites programmées sur monocytes circulants. Le modèle mis au point sera appliqué à des volontaires et des patients asthmatiques sévères, utilisable en criblage de nouveaux candidats-médicaments ou en médecine personnalisée.
Axe principalAsthme, épithélium bronchique, innervation sensitive

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Éosinophile un jour, éosinophile toujours… Vraiment ?

Phénotyper l’asthme est à la mode. L’objectif principal de cette démarche est d’identifier les patients potentiellement répondeurs à certaines prises en charge. Le second est une question de recherche et vise à comprendre les mécanismes de l’hétérogénéité de l’inflammation bronchique. Néanmoins, la grande difficulté de cette recherche est la variabilité des profils inflammatoires au cours du temps

Deux études illustrent clairement cette instabilité de l’inflammation bronchique dans l’asthme. La première a été menée sur les patients recrutés dans l’étude américaine SARP-3. Les patients ont été classés trois fois (à l’inclusion, 1 an et 2 ans) en Th2 high si le FeNO était supérieur à 25ppb ou le taux d’éosinophiles dans l’expectoration inférieur à 2 % et en Th2 low s’ils ne répondaient à aucun des critères. S’ils étaient classés de façon identique pendant les 2 ans de suivi, ils étaient considérés comme Th2 low persistent ou Th2 high persistent. S’ils changeaient de classe durant le suivi, ils étaient considérés comme Th2 high intermittent. Trente-cinq pour cent des patients étaient intermittents, 38 % étaient Th2 high de façon stable et 27 % Th2 low de façon persistante.

Les patients Th2 high persistent avaient plus souvent des polypes, un VEMS plus bas et prenaient des doses plus élevées de corticoïdes oraux. Les patients Th2 low persistent avaient un IMC plus élevé, étaient plus souvent diabétiques et surtout avaient une moins bonne réponse aux corticoïdes, ce qui fait discuter l’intérêt de poursuivre — voire d’initier ­ — une corticothérapie chez les patients asthmatiques en l’absence de marqueurs d’inflammation Th2.

Dans la cohorte U-BIOPRED, le pattern inflammatoire était défini par l’analyse transcriptomique de l‘expectoration. Trente-huit patients ont eu deux analyses à 1 an d’écart, 45 % d’entre eux changeaient de classe entre deux mesures, passant le plus souvent d’un pattern éosinophile à un pattern neutrophile ou pauciinflammatoire.

Cette instabilité de l’inflammation, qui concerne 35 à 45 % des patients selon le critère retenu, reflète peut-être la variabilité de l’exposition des voies aériennes, les modifications du microbiome ou une évolutivité de l’asthme lui-même. Elle devrait probablement être mieux prise en compte dans le choix des traitements.

Camille Taillé, service de pneumologie et centre de référence-C des maladies pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après S. Pavlidis, poster A5957 – Longitudinal follow-up of sputum transcriptomic-associated clusters in asthma from the U-BIOPRED Cohort, session C101 – Asthma clinical and mechanistics studies
Et M. C. Peters, poster A2495 Longitudinal analysis of airway type-2 biomarkers in the severe asthma research program, session 101 – Mechanisms and clinical features of severe asthma

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Le choc thermique dans l’asthme : une actualité brûlante

La thermoplastie bronchique, en chauffant les structures bronchiques à 65 °C, fait disparaître de manière élective le muscle lisse, ce qui est considéré comme un des mécanismes principaux de son effet dans l’asthme. En revanche, la raison de cette sensibilité particulière n’était jusque-là pas connue.

 

Pour répondre à la question, une équipe suisse de Bâle a donc isolé, à partir de biopsies bronchiques d’asthmatiques sévères, les cellules épithéliales et les cellules musculaires lisses. Les cultures ont été très simplement immergées dans de l’eau à 65 °C pendant 10 secondes, ce qui est censé mimer l’activation d’une thermoplastie. Les auteurs ont ensuite mesuré l’expression de différentes protéines de choc thermique (Heat Shock Proteins : HSP40, HSP60, HSP70 et HSP90) avant et après exposition à la chaleur. Les HSP sont des protéines de réponse au stress, qui agissent comme chaperon pour stabiliser la structure protéique dans les situations de stress, dont la chaleur.

 

Si l’expression basale des différentes HSP est similaire entre les deux types cellulaires, celle-ci n’est pas induite par la chaleur dans les cellules musculaires alors qu’elle l’est très fortement par les cellules épithéliales. L’induction des HSP protège de l’apoptose. Le défaut d’expression des HSP dans le muscle induit donc une apoptose rapide, mesurée par l’expression de la caspase 3, alors que les cellules épithéliales continuent de proliférer après exposition à la chaleur.

 

Ce défaut d’induction des HSP dans les cellules musculaires d’asthmatiques explique en partie leur sensibilité particulière à la chaleur. En revanche, en l’absence de cellules de sujets sains, on ne sait pas si cette particularité est liée à l’asthme, ou uniquement au type cellulaire.

Camille Taillé, service de pneumologie et centre de référence-C des maladies pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après la session C74 : Asthma : what’s new in allergic inflammation ! D’après le poster A5825 « Cell type specific activation of HSPs and inhibition of antiapoptotic proteins may explain the beneficial long term effect of bronchial thermoplasty ».

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Essai de phase 3 réussi pour le dupilumab dans l’asthme : que fait-on des éosinophiles ?

 

Le dupilumab est un anticorps monoclonal ciblant le récepteur alpha de l’IL-4, bloquant l’activité de l’IL-4 et de l’IL-13, développé dans la dermatite atopique et dans l’asthme. Les résultats très attendus de l’étude de phase 3, LIBERTY ASTHMA QUEST, étaient présentés ce jour.

L’étude multicentrique a enrôlé 1902 patients randomisés pour recevoir soit le dupilumab à la dose de 200 mg ou 300 mg tous les 15 jours, soit un placebo. L’âge moyen était de 48 ans (± 15 ans). Cinq pour cent des patients avaient entre 12 et 18 ans. Les patients étaient inclus sur des critères de mauvais contrôle de l’asthme malgré un traitement par corticoïdes inhalés à dose moyenne à forte associé à un ou deux autres traitements de fond, sans critère d’éosinophilie. Le score ACQ5 moyen était à 2,71 et le taux annuel d’exacerbation de 2,07 par an. Quarante-deux pour cent des patients avaient une éosinophilie sanguine à l’inclusion supérieure à 300/mm3.

Le traitement par dupilumab, 200 et 300 mg, a entraîné une réduction de 48 et 46 % des exacerbations sévères (p < 0,001). Cet effet était plus important chez les patients présentant plus de 300 éosinophiles/mm3 à l’inclusion, avec une réduction des exacerbations de 66 et 67 % par rapport au placebo (p < 0,001). Une amélioration notable du VEMS, de 320 et 340 ml de plus que le placebo, a été observée dès la deuxième semaine de traitement avec les deux doses de traitement. Là encore, l’effet était plus important chez les patients éosinophiles.

Les effets secondaires graves étaient observés dans la même proportion (environ 8 %) quel que soit le traitement reçu. Les plus fréquents étaient les infections respiratoires et les réactions au point d’injection. Les hyperéosinophilies sanguines n’étaient pas mentionnées dans le poster car elles concernaient moins de 10 % des patients.

Au total, le dupilumab réduit de manière significative les exacerbations sévères dans l’asthme modéré à sévère non contrôlé et améliore de façon notable et rapide le VEMS. L’effet du traitement est observé dans toute la population de l’étude mais est plus important chez les patients éosinophiles.

Ces données suggèrent que ce traitement pourrait être utile dans l’asthme sévère indépendamment de l’éosinophilie sanguine, remettant en question les stratégies thérapeutiques actuelles.

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Camille Taillé, service de pneumologie et Centre de Référence-C des Maladies Pulmonaires rares, hôpital Bichat, Paris

D’après la Session A101 Mechanisms and clinical features of severe asthma. D’après la communication de M. Castro : A Randomized, Controlled Phase 3 Study, LIBERTY ASTHMA QUEST, Evaluating the Efficacy and Safety of Dupilumab in Uncontrolled Moderate-to-Severe Asthma A7700.

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Biomasse et santé respiratoire 

A48 – Disparité de l’environnement à l’échelle planétaire

Biomasse et santé respiratoire 

WAKED Mirna, Ashrafieh

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