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Les “Big data” au service du syndrome d’apnées du sommeil

 

Les possibilités actuelles d’analyse de grandes masses de données selon le principe des “Big data” représentent une opportunité forte d’évaluations épidémiologiques auxquelles les troubles respiratoires au cours du sommeil n’ont pas échappé.

Au cours d’une session dédiée plus particulièrement à l’utilisation des “Big data” dans le syndrome d’apnées du sommeil (SAS), des messages importants ont été apportés concernant des données encore non explorées ou des résultats nécessitant confirmation. C’est ainsi qu’à partir d’une cohorte américaine reposant sur les données socio-économiques de plus de 170 000 patients porteurs d’un SAS traités par pression positive continue (PPC) 1, le quartile de plus faible revenu est apparu comme un facteur indépendant de plus faible observance vis-à-vis de la PPC (B coefficient -1,16; SE 0,08; p < 0,0001) persistant en analyse multivariée après ajustement sur l’âge, le sexe, l’ancienneté du traitement ou le type d’appareil. De même, à partir d’un échantillon de 1 577 000 femmes évaluées au cours d’une grossesse 2, il a été retrouvé un risque de développement d’un SAS chez 0,1 % d’entre elles, caractérisées par un âge et un tabagisme significativement plus important, et survenant plus particulièrement en cas d’état pré gravidique d’hypertension, de diabète de pathologie coronarienne ou d’insuffisance rénale chronique, indépendamment du poids maternel. Les complications survenant en rapport avec la présence du SAS étaient avant tout de nature cardiovasculaire à type de prééclampsie ou d’œdème pulmonaire à l’origine d’un séjour en unité de soins intensifs significativement plus fréquent (OR 4,64; 4,03 ; 5,35) et plus long (5,1 ± 5,6 j vs 3,0 ± 3,0, p < 0,001). Enfin, alors que l’on ne dispose que de peu de d’informations concernant l’émergence de complications cardiovasculaires associées aux troubles respiratoires survenant plus particulièrement au cours du sommeil paradoxal, l’analyse des données issues de la Sleep Heart and Health Study portant sur plus de 6 000 sujets 3 a permis de confirmer la plus grande mortalité, toutes causes confondues, chez ces patients, plus particulièrement chez les hommes d’âge < 70 ans, et dont l’index d’apnées hypopnées au cours du sommeil paradoxal était le plus élevé.

 

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Jean-Claude Meurice, CHU de Poitiers, Poitiers

D’après  la communications Big data comes to sleep medicine – Session B20 du 22 05 17.

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Sarcoïdose : et les statines ?

 

Une équipe américaine a présenté un essai randomisé visant à évaluer l’épargne cortisonique obtenue par l’ajout d’une statine chez des patients traités par corticothérapie pour une sarcoïdose pulmonaire stade II, III ou IV.

Sur 212 patients éligibles dans le centre, 55 patients ont été randomisés entre atorvastatine 80 mg par jour et placebo. La durée de l’essai était de 8 semaines. La corticothérapie devait être réduite jusqu’à 90 % de la dose initiale pendant cette période dans la mesure du possible. Les résultats montrent que l’ajout d’atorvastatine ne permet pas d’épargne cortisonique par rapport au groupe placebo. Dans le sous-groupe des patients les moins sévères, le traitement d’atorvastatine semble allonger le délai jusqu’au rebond de la sarcoïdose. Cette différence n’est pas significative lorsqu’on prend en compte l’ensemble des patients. Pour les auteurs, les propriétés anti-inflammatoires des satines pourraient avoir un intérêt au cours de la sarcoïdose. Ils attribuent l’absence de différence significative à un nombre de patients randomisés insuffisant. On attendra les prochains résultats pour être convaincu…

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Diane Bouvry, hôpital Avicenne, Bobigny

D’après   Fontana, J. Atorvastatin treatment for pulmonary sarcoidosis, a randomized, double-blind, placebo-controlled clinical trial. Am J Respir Crit Care Med. 195(A4755).

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Prévention des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique : le Trendelenburg latéral fait mieux que la position demi-assise !

 

La physiopathologie des pneumopathies acquises sous ventilation mécanique (PAVM) fait principalement intervenir les micro-inhalations des sécrétions oropharyngées colonisées à partir de la flore digestive, alors responsables de pneumopathies favorisées par la gravité et la position des patients dans leur lit. Plusieurs stratégies de prévention ont été proposées, parmi lesquelles la position demi-assise (30-40°) s’avère la moins discutée et donc recommandée. Néanmoins, il n’est pas illégitime de penser que d’autres positions pourraient être plus efficaces pour prévenir les PAVM.

Une étude européenne, prospective multicentrique (18 centres) contrôlée en simple aveugle, a ainsi comparé, sur une période de 5 ans (2010-2015) l’incidence de survenue des PAVM chez 395/2019 patients éligibles, randomisés entre la position latérale (60° avec changement de côté toutes les 6 heures) inclinée (5 à 10° vers le bas) de Trendelenburg (PLT, n =194) et la position demi-assise (PDS, tête surélevée ≥ 30° en permanence sur le dos, n = 201). Bien que l’étude ait été interrompue prématurément à la deuxième analyse intermédiaire en raison d’une faible incidence des PAVM dans le groupe contrôle (PDS), de l’absence de bénéfice sur les critères de jugement secondaires (durée de VM, durées de séjour, mortalité en réanimation, intrahospitalière et à J28) et d’évènements indésirables survenus dans le groupe PLT, l’incidence des PAVM microbiologiquement documentées (lavage broncho-alvéolaire) était retrouvée significativement moindre pour le groupe PLT (1/194, 0,5 %) comparativement au groupe PDS (8/201, 4 %), soit un « risk-ratio » (RR) entre les 2 groupes de 0,13 (IC 95 % : 0,02-1,03 ; p = 0,04). Pour 1 000 jours de VM, cette incidence passait respectivement de 0,88 à 7,19 soit un RR de 0,12 (IC 95 % : 0,01 – 0,91 ; p = 0,02). En tenant compte des risques compétitifs de décès et d’arrêt de la VM, la probabilité de PAVM restait encore inférieure pour le groupe PLT avec un « hazard-ratio » de 0,13 (IC 95 % : 0,02 – 1,00 ; p = 0,05).

La PLT permet donc de réduire significativement l’incidence des PAVM comparativement à la PDS chez les patients intubés-ventilés. Ces résultats intéressants ne doivent pas faire méconnaitre la charge en soins inhérente à la PLT et ses risques liés aux changements de position répétés (désaturations, instabilité hémodynamique, ablations de matériels). Ce bénéfice méritera donc d’être confirmé, notamment chez les patients les plus à risque de PAVM.

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Christophe Girault, hôpital Charles Nicolle, CHU-Hôpitaux de Rouen, Rouen

D’après  la communication de Li Bassi G, et al. Efficacy of lateral-Trendelenburg vs semi-recumbent body position for the prevention of ventilator-associated pneumonia. The Gravity-VAP trial. Am J Respir Crit Care Med 2017;195:A2640. Session A95.

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Chylothorax, une clarification radiologique

 

Le chylothorax se caractérise par un épanchement pleural lactescent, qui résulte d’une lésion du canal thoracique, provoquant une fuite de chyle dans l’espace pleural. Les causes les plus fréquentes sont traumatiques, principalement dans les suites d’une intervention chirurgicale. Plus rarement, il peut s’agir de compression tumorale (lymphome) ou d’étiologies diverses (compression non tumorale, infection ou malformation). La localisation de la fuite peut être appréciée en IRM, par des séquences T2 utilisées au quotidien en hépatologie (cholangiographie IRM) 1 ou au scanner après injection de lipiodol. 2 Cette injection peut être réalisée sous échographie par ponction directe des ganglions inguinaux, alternative technique à l’historique injection dans les lymphatiques du pied. Après identification de la fuite, il est possible de cathétériser le canal thoracique et oblitérer la fuite. Dans ce travail, les auteurs intègrent avec succès ces techniques dans leur algorithme de prise en charge différenciée en cas de fuite sus ou sous-diaphragmatique (association à une ascite chyleuse).

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Pierre-Yves Brillet, Hôpital Avicenne, Bobigny

D’après la session B44 Pleural disease  : case report 1

A1547 – M.  Itkin et coll. Diagnosis and Treatment of Non-Traumatic Chylothorax Using Advanced  Lymphatic  Imaging and Percutaneous Lymphatic Embolization

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LOTT fait flop…

 

L’essai sur l’oxygénothérapie dans la BPCO avec désaturation modérée a été publié en 2016 (the LOTT research group. NEJM oct 2016) ; il a fait l’objet aujourd’hui d’une session entière et a donné lieu à plusieurs controverses.

La prescription d’oxygène est actuellement basée sur 2 études anciennes, portant sur de faibles nombres de patients porteurs d’une insuffisance respiratoire sévère. Il est parfois tentant de prescrire une oxygénothérapie dans des situations plus limites. L’objectif de l’essai LOTT était de déterminer l’efficacité de l’oxygénothérapie dans une population de BPCO présentant des désaturations modérées à l’effort ou au repos. Il s’agit de la plus grande étude randomisée (738 patients) sur le sujet. On peut déjà noter des difficultés d’inclusion notables puisqu’il a fallu 5 ans et 3 amendements à l’étude pour clore les inclusions.

Plusieurs critiques peuvent être faites, notamment l’absence de gazométrie artérielle : le caractère modéré de l’hypoxémie diurne n’était jugé que sur les désaturations. De même, on peut s’étonner de la présence de patients tabagiques actifs (25 % dans le groupe sans oxygène et 30% dans le groupe oxygène).

Les résultats de ce travail sont négatifs tant sur l’objectif principal (survie et délai jusqu’à la première hospitalisation) que sur la qualité de vie et les capacités à l’effort.

Ces résultats confirment donc les indications actuelles de l’oxygénothérapie dans la BPCO qui nécessitent une hypoxémie sévère authentifiée par des gaz du sang en air ambiant.

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Sandrine Pontier-Marchandise, CHU Larrey, Toulouse

D’après la session B2 (lundi 22 mai 2017) : The Long Term Oxygen Treatment Trial : implications for COPD care et B82 : hot topics in COPD : a pro/con debate.

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Gravité des pneumopathies interstitielles diffuses liées au nivolumab : données japonaises post-AMM

 

Les pneumopathies interstitielles diffuses (PID) sont une complication sévère du nivolumab. Dans les essais cliniques (Checkmate 017 et 057), la prévalence de pneumopathies attribuées au nivolumab variaient de 3,5 % à 4,6 %. Ce travail rapporte les données d’imagerie et de mortalité des PID imputées au nivolumab obtenues dans la surveillance post-AMM pour le mélanome et le cancer bronchique au Japon.

Sur 617 PID rapportées, 195 cas ont été analysés. Le nivolumab était retenu comme possiblement impliqué dans 155 de ces cas. Les aspects radiologiques étaient classés en « typiques » (c’est-à-dire déjà décris dans les PID médicamenteuses, principalement verre dépoli ou condensation bilatéraux ou dans le poumon controlatéral à la tumeur) ou « atypiques » (verre dépoli péritumoral, aspect similaire à une toxicité radique ou évoquant une infection péritumorale et toutes les anomalies homolatérales à la tumeur).

Cent un patients (65,1 %) avaient une atteinte « typique » et 54 (34,9 %) une atteinte « atypique » dont 24 sous la forme d’un verre dépoli péritumoral. Il faut noter que 33 % des patients avaient une atteinte interstitielle préalable au nivolumab et 42 % avaient été irradiés sans que la chronologie et les modalités d’irradiation soient détaillées.

Les atteintes typiques présentaient dans 45.5 % un aspect de pneumopathie organisée, 25.7 % de pneumopathie d’hypersensibilité et 17.8% de dommage alvéolaire diffus et 6.9% de PINS. Les auteurs ont rapporté 22 décès (21,7 %) dans les atteintes typiques et 7 (12,9 %) dans les atteintes atypiques.

Les limites de ces résultats sont qu’une majorité de dossiers restent actuellement non relus, l’absence de description des sous-groupes en fonction d’une éventuelle PID préexistante et l’absence de détail concernant les explorations diagnostiques et la chronologie des traitements reçus. Malgré ces limitations, cette étude semble confirmer la répartition des aspects radiologiques de toxicité pulmonaire du nivolumab

1. Les auteurs décrivent par ailleurs un type d’atteinte unilatérale et péritumorale qui semble fréquent.

Cette étude souligne la gravité de la toxicité pulmonaire du nivolumab. Les résultats détaillés seront présentés lors du prochain congrès de l’ASCO.

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Boris Duchemann, Hôpital Avicenne, Bobigny
Marion Ferreira, CHRU Bretonneau, Tours

D’après le poster de T.Baba et al Session B-80L ; P1532

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L’ e-cigarette fait-elle tousser les asthmatiques ?

 

C’est une plainte fréquente des asthmatiques fumeurs tentant de se sevrer du tabac en vapotant mais aucune donnée dans la littérature ne suggère une mauvaise tolérance de l’e-cigarette dans cette population.

Pour en avoir le cœur net, une équipe de Québec a donc fait vapoter 10 sujets sains et 10 sujets asthmatiques pendant 60 minutes, au rythme de 3 bouffées par minute, soit sans liquide (placebo) soit avec un liquide sans nicotine et sans parfum (70 % de propylène glycol et 30 % de glycérol). Les symptômes (toux, dyspnée, sifflements, oppression….) étaient relevés 20, 40 et 60 minutes après la dernière inhalation. Une spirométrie et une mesure des oscillations forcées étaient faites à 60 minutes.

Les résultats sont sans appel : le vapotage n’induisait ni symptômes ni modification fonctionnelle respiratoire, que ce soit chez les sujets sains ou les asthmatiques. On peut s’interroger néanmoins sur l’intérêt d’avoir utilisé un liquide sans nicotine.

Par conséquent, l’e-cigarette (sans nicotine) n’augmente pas l’hyperréactivité bronchique de l’asthmatique.

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Camille Taillé, hôpital Bichat, Paris

D’après la communication de M.E. Boulay. Acute effect of electronic cigarette use on lung function in healthy and asthmatics individuals. A2547
Session A77 Changes in the lung due to dietary and environmental exposure.

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Consulter plus tard ne réduit pas le nombre de rendez-vous non honorés par les asthmatiques sévères !

 

Les médecins du centre d’Asthme Sévère d’un hôpital universitaire britannique ont fait l’amer constat que 20 % des rendez-vous de consultation n’étaient pas honorés, soit le plus fort taux de l’hôpital.

Pensant s’adapter aux particularités de la population d’asthmatiques sévères adultes, majoritairement des femmes d’âge inférieur à 65 ans, ils ont proposé des plages de consultation plus tardives, entre 17 et 19 h 15. Au cours des 17 mois étudiés, le taux de rendez-vous non honorés était de 19,8 % sur les plages « du soir » et de 23,7 % sur les plages « de l’après-midi » (p = 0,42). Les caractéristiques des patients ratant des rendez-vous n’étaient pas différentes en fonction de l’heure de consultation.

Un travail est en cours pour comprendre les raisons, probablement multifactorielles, des difficultés de suivi chez les asthmatiques pourtant sévères.

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Camille Taillé, hôpital Bichat, Paris

D’après  le poster présenté par MJ Brady, Non attendance at the difficult asthma clinic. Is timing the issue ? Am J Respir Crit Care Med. 2017; 195 : A2986 – Session B23

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Des signes tomodensitométriques simples pour aider au diagnostic de PHS

 

Diagnostiquer une pneumopathie d’hypersensibilité chronique (PHSc) est toujours difficile face à une pneumopathie infiltrante diffuse (PID) fibrosante. La combinaison de différentes lésions élémentaires tomodensitométriques pourrait-elle nous permettre d’arriver plus vite et avec plus de certitude au diagnostic ?

Salisbury, et coll. ont présenté les résultats d’une étude rétrospective monocentrique des PID fibrosantes en séparant les PHSc des autres PID fibrosantes. Trois cent soixante-deux patients atteints de PID ont été identifiés, 33,7 % (n = 122) présentaient une PHSc et 66,3 % (n = 240) un autre type de PID, dont 44,5 % (n = 161) patients atteints de fibrose pulmonaire idiopathique. L’âge moyen des patients était de 59 ± 11,2 ans, 50,5 % étaient de sexe féminin et 55,5 % étaient non-fumeurs. Le diagnostic tomodensitométrique de PHS probable ou certaine évoqué en premier choix par le radiologue avait une sensibilité de 41 % (IC 95 % 32,3-49,7) et une spécificité de 91,7 % (IC 95 % 88,2-95,2 %). L’analyse multivariée en régression logistique ajustée sur l’âge, le sexe et le statut tabagique montraient que les PHSc, comparativement aux autres PID fibrosantes, présentaient moins de bronchiectasies de traction (OR = 0,31 IC95 % 0,18-0,54 p < 0,0001), plus d’opacités en verre dépoli (OR = 2,14 IC 95 % 1,08-4,24 p = 0,03), plus d’atténuation en mosaïque ou piégeage (OR = 4,56 IC 95 % 2,63-7,91 p < 0,0001), et une répartition (craniocaudale et axiale) plus diffuse (OR = 5,02 et 6,26, p < 0,001).

Néanmoins, la présence de fibrose sur le scanner thoracique (bronchiectasies de traction, rayon de miel ou réticulations) entraînait une diminution de l’association atténuation en mosaïque/piégeage – PHSc.

Au final, l’association d’opacités en verre dépoli et d’atténuation en mosaïque ou piégeage sans bronchiectasies de traction semble présenter une bonne spécificité pour le diagnostic de PHSc.

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Stéphane Jouneau, CHU de Rennes, Rennes

D’après la communication affichée de M. Salisbury, États-Unis, Am J Respir Crit Care Med 2017 : 195, P938, session A43 : Non-IPF ILD : clinical studies.

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La cigarette électronique : cela continue de chauffer

 

Le diagnostic des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) nécessite souvent le recours à une discussion multi-disciplinaire (DMD). Parmi elles, la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) bénéficie de critères diagnostiques bien identifiés.

De nouveau, cette année, sont rapportées sous forme de posters les toxicités potentielles de la cigarette électronique que ce soit chez l’homme ou chez l’animal. Aujourd’hui trois axes étaient abordés :

  • Des données très préliminaires suggèrent de possibles effets secondaires cardiovasculaires. Des artérioles de souris sont exposées à de la vapeur d’e-cigarette contenant de la nicotine. Une heure après, le diamètre artériolaire est réduit de 31 % (p < 0,001). La vasoréactivité est également altérée : la vasodilatation en réponse à l’acétylcholine est diminuée de 7 % (p < 0,05). Une autre étude rapporte des modifications cardiovasculaires chez des souris après une exposition prolongée, une heure par jour pendant 3 mois, à de la vapeur d’e-cigarette avec nicotine. La fréquence cardiaque est abaissée (p = 0,003) mais avec une variabilité plus grande de l’intervalle R-R. La tension artérielle systolique est plus élevée (p = 0,02) tandis que la tension artérielle diastolique tend aussi à augmenter.
  • Le risque carcinogène est l’objet de toutes les attentions. De nouvelles modifications cellulaires et moléculaires induites par l’exposition à la vapeur d’e-cigarettes ont été décrites dans des cultures de cellules épithéliales respiratoires en interface air-liquide. La vapeur d’e-cigarette avec ou sans nicotine augmente l’apoptose et la mort cellulaire ainsi que la synthèse de cytokines pro-inflammatoires, cet effet n’est pas observé après exposition des cellules épithéliales et des macrophages bronchiques au véhicule seul, la glycérine végétale, utilisé comme contrôle. L’expression de certains gênes est profondément modifiée dans des cultures de cellules épithéliales pédiatriques humaines ou dans des cellules issues de lavages bronchoalvéolaires de souris.
  • Les effets de l’e-cigarette sur la structure pulmonaire restent encore inconnus. L’analyse histologique de poumons de rats exposés 4 heures par jour, 5 jours par semaine, pendant 5 semaines retrouve des lésions emphysémateuses, avec une diminution de la densité alvéolaire identique à celle constatée après une exposition identique à la fumée de cigarettes classiques (densité alvéolaire chez les rats contrôles : 8,5 ± 2,2, chez les rats exposés à la vapeur d’e-cigarette : 4,4 ± 0,6 et chez les rats exposés à la fumée de cigarette classique : 3,9 ± 1,2, p < 0,05).

Ces données sont sources d’inquiétude quant aux conséquences physiopathologiques de l’utilisation des cigarettes électroniques. Toutefois, il ne faut pas oublier que la majorité de ces études ne mettent pas en regard la toxicité de la cigarette classique alors que le niveau d’exposition aux toxiques avec l’e-cigarette est en moyenne 400 fois moindre. Ces données doivent participer aux politiques de santé publique mais ne doivent pas remettre en cause l’utilisation de l’e-cigarette chez les patients porteurs de maladies respiratoires en échec de sevrage tabagique.

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Marjolaine Georges, CHU Dijon Bourgogne, Dijon

D’après la communication A16 Why should we be concerned about e-cigarettes, et A77 Changes in the lung due to dietary and environmental exposures et A60 Adverse effects of tobacco, marijuana and recreational drugs.

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