EBUS

EBUS : avec ou sans ballonnet ?


L’obtention d’une image échographique de qualité est capitale lors de la réalisation d’une écho-endoscopie bronchique (EBUS), à la fois pour la précision de la procédure mais aussi pour la sécurité de sa réalisation. Un ballonnet peut être utilisé pour obtenir des images de meilleure qualité. Cependant, il n’est pas certain que son utilisation conduise à de meilleurs rendements diagnostiques. Le but de cette étude était d’analyser si l’utilisation du ballonnet pendant une EBUS 1) améliorait la précision du diagnostic, 2) réduisait la durée de la procédure et 3) améliorait la qualité de l’image échographique.

Les patients ayant une indication de ponction-biopsie par EBUS de l’aire ganglionnaire 4R ont été prospectivement randomisés en 2 groupes : avec ou sans l’utilisation d’un ballonnet. L’EBUS était réalisée par 4 endoscopistes différents avec ou sans ballonnet selon le groupe de randomisation. La procédure a été chronométrée à partir du moment où l’endoscope était inséré dans la bouche jusqu’à la fin de la ponction-aspiration de l’aire 4R. Les dimensions de l’adénopathie 4R à l’échographie étaient relevées et des vidéos séparées ont été enregistrées avec et sans le ballonnet gonflé pendant la procédure pour comparer la qualité de l’image. La qualité des vidéos échographiques était notée par ordre d’amélioration de la qualité de manière indépendante par deux pneumologues interventionnels externes en aveugle qui n’ont pas participé à l’essai clinique (1 = médiocre, 2 = moyen, 3 = bon, 4 = excellent). Le rendement diagnostique était défini comme un échantillon satisfaisant avec la présence de lymphocytes, des signes de malignité ou un diagnostic alternatif sur le compte-rendu histologique final.

Quarante-six patients ont été inclus. Il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes en termes d’âge, de démographie ou de dimensions de l’adénopathie de l’aire 4R. L’indication d’examen la plus fréquente était le diagnostic de cancer pulmonaire (76 %). Il n’y avait pas de différence significative dans le rendement diagnostique ou la durée de la procédure avec ou sans l’utilisation d’un ballonnet. Cependant, il existait une tendance à une meilleure qualité d’image lorsqu’un ballonnet était gonflé.

Cette étude a montré l’absence de différence significative dans le rendement diagnostique ou la durée de la procédure pendant la ponction-aspiration guidée par EBUS avec ou sans l’utilisation d’un ballonnet. Il faut tout de même proposer que l’utilisation du ballonnet pendant l’EBUS doive être laissée à la préférence de l’opérateur car cela n’a pas d’impact sur le rendement diagnostique de la procédure.

Marion Ferreira, Service de pneumologie, CHRU Bretonneau Tours, Boulevard Tonnellé, 37000 Tours.


D’après la session B110: The Midas touch interventional pulmonology in thoracic oncology. T. Huseini. AJRCCM, A3667

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Le champ de compétences des pneumologues s’élargit

Deux études parues récemment et discutées à l’ATS ont montré que les pneumologues s’approprient, avec succès, des techniques autrefois réservées à d’autres spécialités. L’échographie pleurale a montré sa supériorité dans la détection des pleurésies par rapport à l’examen clinique ou à la radiographie pulmonaire, ce qui en fait un recours fréquent pour les pneumologues avant une procédure pleurale invasive. Une étude prospective a évalué la justesse de l’échographie pleurale entre les mains des pneumologues. L’échographie était considérée comme bien réalisée si une pleurésie était confirmée à la ponction (ou au drainage), ou que les conclusions de l’échographie étaient confirmées par l’imagerie spécifique ou par des radiologues sur un enregistrement de l’échographie. Près de mille échographies ont été effectuées durant trois ans. Les conclusions de l’échographie réalisée par les pneumologues étaient justes dans 99,6 % des cas. L’assistance d’un radiologue a été requise dans 4 % des cas. Une autre étude a évalué la possibilité d’effectuer une écho-endocopie (EBUS) et une endoscopie œsophagienne (EUS) dans le même temps, avec le même opérateur et le même endoscope (bronchoscope), pour le staging médiastinal des cancers pulmonaires. Pour les 150 patients inclus, la procédure a été réalisable dans tous les cas, il n’y a eu aucun arrêt précoce du geste ni complication. L’association des deux techniques a montré sa supériorité en termes de sensibilité et de valeur prédictive négative, par rapport à l’EUS ou à l’EBUS seuls (sensibilités respectives : 96 % contre 89 % et 91 % ; VPN : 96 % contre 82 % et 92 %). Ces résultats doivent, cependant, être nuancés puisqu’ils ont été obtenus par une équipe extrêmement expérimentée en endoscopie. Néanmoins, la réalisation de l’EUS au décours de l’EBUS limite clairement le risque de thoracotomies inutiles et sa place doit donc être discutée.

 

 

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Résumé rédigé par A. Cortot  d’après la communication de M.M. Wahidi, Durham, États-Unis

 

 

 

 

 

 

 

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2011

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