Tézépélumab et exacerbations de BPCO

Dave Singh (Manchester, Royaume Uni) a présenté des résultats complémentaires de l’étude COURSE concernant l’efficacité du tézépélumab sur l’allongement du délai jusqu’à la première exacerbation modérée à sévère.

Les premiers résultats de l’étude COURSE (NCT04039113) concernant l’efficacité du tézépélumab, anti-thymic stromal lymphopoietin (TSLP), sur la réduction du taux d’exacerbations modérées à sévères de BPCO ont été présentés lors de l’ATS 2024. Les résultats montraient une réduction numérique de 17%, mais non significative (p=0,1042), du taux annualisé d’exacerbations modérées ou sévères dans le groupe traité par tézépélumab. Et dans les analyses en sous-groupes, la réduction des exacerbations était d’autant plus marquée que l’éosinophilie sanguine était élevée.

Lundi 10 septembre, Dave Singh (Manchester, Royaume Uni) a présenté des résultats complémentaires concernant l’efficacité du tézépélumab sur l’allongement du délai jusqu’à la première exacerbation modérée à sévère.

Évaluation du tézépélumab versus placebo chez les exacerbateurs fréquents

Pour rappel, les patients inclus dans COURSE (NCT04039113) étaient âgés de 40 à 80 ans, avaient un score de symptômes CAT supérieur à 15 et au moins 2 exacerbations modérées à sévères dans l’année, malgré un traitement par triple thérapie inhalée. Les inclusions étaient monitorées de façon à avoir 40% de patients avec ≥ 3 exacerbations l’année passée, 30% avec au moins une exacerbation sévère, 40% avec une éosinophilie sanguine inférieure à 150 cellules/µL, 40% avec des éosinophiles entre 150 et 300 cellules/µL et 20% avec une éosinophilie sanguine supérieure à 300 cellules/µL. Les patients étaient ensuite randomisés (1:1) en deux groupes : tézépélumab 420mg x1/mois versus placebo.

Le tézépélumab a permis d’allonger le temps jusqu’à la première exacerbation modérée ou sévère

Le tézépélumab a permis un allongement du temps jusqu’à la première exacerbation modérée ou sévère par rapport au placebo dans l’ensemble de la population (délai médian de 253 jours dans le groupe tézépélumab versus 214 jours dans le groupe placebo ; Hazard Ratio (HR) 0,80 ; IC95% [0,61-1,06], bien que ce résultat ne soit pas statistiquement significatif.  De même, il a été observé un allongement non significatif du délai jusqu’à la première exacerbation sévère par rapport au placebo (HR 0,70 ; IC95% [0,36-1,33]). Cet allongement du délai avant exacerbation semblait d’autant plus important que l’éosinophilie sanguine était élevée (HR 0,88 ; IC95% [0,60-1,06] dans le sous-groupe avec éosinophiles < 150 cellules/µL ; HR 0,74 ; IC95% [0,51-1,07] dans le sous-groupe avec des éosinophiles ≥ 150 cellules/µL et HR 0,70 ; IC95% [0,36-1,32] dans le sous-groupe avec éosinophiles ≥ 300 cellules/µL). 

En conclusion

Le tezepelumab a permis un allongement du délai avant la première exacerbation modérée ou sévère de BPCO, dans l’ensemble de la population. En accord avec les résultats présentés lors de l’ATS 2024, le tézépélumab semble être d’autant plus efficace que l’éosinophilie sanguine est élevée. Ces résultats de phase 2 sont encourageants mais nécessitent d’être confirmés dans un essai de phase 3.

Marina Gueçamburu, service des Maladies Respiratoires et des épreuves fonctionnelles respiratoires CHU Bordeaux, Pessac


D’après la communication orale OA2773 « Time to first moderate or severe COPD exacerbation with tezepelumab (COURSE) », présentée par Dave Singh (Manchester, Royaume Uni). Session de présentations orales 265 « Airway diseases therapeutics: novel research studies » du lundi 9 septembre 2024.

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