Transplantation pulmonaire : quoi de neuf ?

De l’élargissement des indications et du pool de greffons à la prédiction des complications post-greffe, les évolutions sont nombreuses dans le domaine de la transplantation pulmonaire.

Le succès des poumons « inacceptables »

Avec une survie médiane améliorée à 6,2 ans, la transplantation pulmonaire est devenue une option de traitement de plus en plus acceptable pour les maladies pulmonaires en phase terminale. Outre le bénéfice en termes de survie, une amélioration significative de la qualité de vie est constatée chez la grande majorité des patients. Au cours de la dernière décennie, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine de la transplantation pulmonaire. L’élargissement des critères d’indication et des techniques de « bridge » pour les patients en attente d’une greffe ont conduit à une augmentation des listes d’attente et à des changements dans les schémas d’allocation à l’échelle mondiale. De plus, l’utilisation de poumons de donneurs auparavant considérés comme inacceptables a augmenté, incluant des donneurs après un arrêt cardiaque, des donneurs plus âgés et des fumeurs, ce qui a considérablement élargi le pool de donneurs disponibles. L’utilisation de la perfusion pulmonaire ex vivo a également accru le nombre de poumons adaptés à la transplantation. Cependant, l’usage de ces poumons autrefois inacceptables n’a pas eu d’effets négatifs sur la survie ni sur les résultats à long terme des greffons, tout en réduisant la mortalité sur liste d’attente.

Les omics pour prédire le rejet de greffe ?

Malgré des avancées en immunosuppression, la dysfonction chronique du greffon (CLAD), grève le pronostic des patients en l’absence de traitement efficace. L’un des enjeux majeurs réside dans sa détection précoce pour en prévenir le développement. Les paramètres cliniques traditionnels ne prédisent pas efficacement les rejets de greffe. La recherche se concentre désormais sur la “transplantomique”, qui repose sur une énorme quantité de données issues de la génomique, de la transcriptomique, de l’épigénomique, de la protéomique et de la métabolomique. L’intégration des données « OMICS » reste un défi pour identifier des biomarqueurs et cibles thérapeutiques. Ces approches pour comprendre le rejet de greffe sont encore en développement, mais offrent des perspectives prometteuses.

Louise  Bondeelle, département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse


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