Pneumologie

Vaccin grippal saisonnier 2019-2020 : généralisation de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens d’officine

Cette année la simplification du circuit d’obtention du vaccin pour certains adultes se poursuit. Si la liste des personnes pour lesquelles la vaccination antigrippale est recommandée avec prise en charge du
vaccin à 100 % par la Sécurité sociale en France est inchangée depuis la saison 2013-2014, il devient plus facile pour les patients de se faire vacciner. En 2019, en France, outre les médecins, divers soignants sont
autorisés à vacciner contre la grippe les personnes concernées par les recommandations en vigueur. Les sages-femmes sont autorisées à vacciner les femmes enceintes et l’entourage du nourrisson.
Les infirmiers et pharmaciens d’officine sont autorisés à vacciner.
Ces personnes, quand elles sont âgées de plus de 18 ans, peuvent obtenir gratuitement le vaccin directement dans une officine, en présentant le bon de prise en charge de l’assurance maladie. C’était déjà le cas pour les personnes qui avaient été vaccinées auparavant. Depuis octobre 2018, c’est aussi le cas pour une première vaccination antigrippale. Le bon de prise en charge peut être aussi obtenu auprès d’un médecin, d’une sage-femme ou d’un pharmacien d’officine, le formulaire vierge étant téléchargeable sur le site internet de l’assurance maladie. Attention, chez les enfants et les adolescents ayant reçu un bon de prise en charge du fait des recommandations, une prescription médicale reste nécessaire pour obtenir le vaccin gratuitement.
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InfoRespiration N°152– Août-septembre 2019

Ministère des Solidarités et de la Santé. Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2019 : 73 pages.

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Céphalosporines : troubles neuropsychiques, surtout en cas d’insuffisance rénale

En pratique, il importe d’adapter la dose des céphalosporines à la fonction rénale.
Les céphalosporines, comme l’ensemble des antibiotiques du groupe des bêtalactamines, exposent à des effets indésirables neuropsychiques nous rappelle un article de La Revue Prescrire. 1
Ce dernier se base sur une analyse effectuée en janvier 2019 sur des données issues de la base de pharmacovigilance française entre 1987 et 2017.2  Au cours de cette période, 511 notifications d’effets
indésirables neuropsychiques graves imputés à une céphalosporine ont été recensés. La moyenne d’âge des patients était de 67 ans.
Les effets indésirables les plus souvent rapportés étaient des encéphalopathies (30 %), des états confusionnels (19 %), des convulsions (15 %), des myoclonies (9 %), des états de mal épileptique (9 %), des comas
(6 %) et des hallucinations (4 %). Le délai moyen d’apparition après le début de l’exposition à la céphalosporine a été de 7,7 jours et la durée moyenne du trouble de 6 jours.

Les céphalosporines les plus représentées étaient le céfépime (Axépim® ou autre) (33 %), la ceftriaxone (Rocéphine® ou autre) (30 %), le ceftazidime (Fortum® ou autre) (20 %), le céfotaxime (Céfotaxime Mylan® ou autre) (9 %) et la céfazoline (Céfazoline Panpharma® ou autre) (3 %).
Dans 87 % des observations, la céphalosporine était administrée par voie intraveineuse ; et dans 7 %, par voie orale, notamment le céfuroxime (Zinnat® ou autre). Un dosage plasmatique de l’antibiotique a été réalisé dans 30 % des cas, 70 % de ces dosages étaient supérieurs aux valeurs thérapeutiques ; plus de la moitié de ces cas ont été observés chez des patients qui avaient une insuffisance rénale.

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InfoRespiration N°152– Août-septembre 2019

 

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Patch de capsaïcine à l’origine d’une crise d’asthme

La Revue Prescrire a rapporté que les centres de pharmacovigilance des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Nice et de Corse ont publié fin 2018 une notification de crise d’asthme liée à la capsaïcine en patch commercialisée sous le nom de Qutenza®. 1 , 2 Comme le rappelle Prescrire la capsaïcine, extraite du piment rouge, est utilisée sous forme de patchs pour le traitement des douleurs neuropathiques. La Revue note qu’il s’agit d’une substance irritante exposant fréquemment à des douleurs et à des réactions au site d’application, dont des brûlures graves. La notification porte sur le cas d’une femme de 67 ans, asthmatique, s’étant rendue à l’hôpital pour se faire poser un patch de capsaïcine. En entrant dans la salle de soins, la patiente a débuté une crise d’asthme qui a motivé une hospitalisation.
L’évolution a été favorable. 1 La capsaïcine est une substance très volatile.
Lors de la pose et du retrait du patch, le patient et les soignants sont exposés à la capsaïcine par mise en suspension dans l’air, et donc à ses effets indésirables, oculaires et respiratoires. 1
Prescrire juge que cet épisode d’asthme constitue « une raison de plus » pour écarter la capsaïcine des soins dont l’efficacité est à peine différente d’un placebo.

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Rire chimique : les poumons ne sont pas toujours à la fête

En médecine, le protoxyde d’azote est utilisé via un masque pour son effet analgésique, mais ce n’est pas uniquement un gaz médical : on le trouve dans les bonbonnes de crème chantilly (où il sert de
gaz propulseur dans les siphons) et est utilisé dans des recettes de « cuisine moléculaire ». Par ce biais, il est donc très facile d’en
acheter. Dans une mise au point publiée par La Revue du Praticien, Yannick Auffret, urgentiste, évoque les risques liés à l’inhalation festive de protoxyde d’azote. 1 Cette pratique n’est pas toujours connue des médecins, bien qu’elle semble largement répandue chez les jeunes fêtards. Selon les données rapportées par l’auteur, une enquête publiée en 2003 révélait qu’en Nouvelle-Zélande, 57 % des étudiants connaissaient cette pratique et 12 % inhalaient ce gaz. Entre 2013 et 2014, une autre étude révélait qu’en Angleterre et au pays de Galles, près de 6 % des 16-24 ans consommaient du protoxyde d’azote lors des festivals ou des soirées étudiantes, chiffre évalué entre 29 à 39 % en 2016 en Angleterre. Ces inhalations peuvent aboutir à une véritable addiction et entraîner de graves complications. Les témoignages de consommateurs montrent que l’emploi du protoxyde d’azote risque de devenir une véritable
addiction au même titre que les autres drogues, et les doses inhalées peuvent augmenter rapidement et devenir massives, dépassant 60 bouffées par soirée. Les doses toxiques sont ainsi aisément dépassées.

Troubles neurologiques et pneumothorax
L’emploi récréatif et répété de ce gaz n’est pas anodin : une métaanalyse recense des risques de complications neuropsychiatriques dans 79 % des cas et pulmonaires (aiguës et chroniques) dans 5 %
des cas ; mais aussi et surtout, plus de 30 % de décès (29/91) liés à cette pratique (par hypoxie). Ce risque létal est connu depuis plus de 40 ans. Les troubles sont liés à un déficit en vitamine B12  induit par le protoxyde d’azote. Les troubles pulmonaires, plus rares, sont liés à la toxicité du gaz, certains patients ayant plusieurs atteintes en même temps. Le protoxyde d’azote génère des polyneuropathies, neuropathies périphériques, paresthésies, troubles de la marche et de la coordination, et plus rarement, au niveau pulmonaire, des emphysèmes sous-cutanés, pneumothorax, pneumomédiastins
et dyspnées de repos. Au niveau psychiatrique, les troubles décrits sont des dépressions, des hallucinations, des suicides et des psychoses.

Crème chantilly et pneumothorax
En contexte festif, le protoxyde d’azote est le plus souvent aspiré à l’aide de l’appareil permettant de servir la crème chantilly. Les lésions de types pneumomédiastin, pneumothorax et emphysème souscutané
sont induites par l’augmentation de la pression dans les voies  respiratoires. Le mécanisme physiopathologique en cause est le même que celui observé chez les consommateurs de drogues, qui utilisent la manoeuvre de Valsalva et/ou le bouche-à-bouche pour augmenter la diffusion des drogues. La mortalité rapportée dans ce contexte est liée au mode d’utilisation, qui peut entraîner des hypoxies sévères et, dans les cas les plus graves, mener au décès de l’utilisateur.
Les médecins doivent connaître cette pratique chez les jeunes et savoir en initier la prise en charge plaide Yannick Auffret qui pose ces questions : tout trouble neurologique atypique ne cache-t-il pas
un consommateur de protoxyde d’azote ? Tout pneumomédiastin ou pneumothorax dit idiopathique l’est-il vraiment ?

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InfoRespiration N°152– Août-septembre 2019

 

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Numéro 152 – Septembre-Août 2019

Accès abonnés

ÉDITORIAL
RAMSES : pour une recherche collaborative française dans l’asthme sévère Camille Taillé, Arnaud Bourdin, Cécile Chenivesse, Gilles Devouassoux, Gilles Garcia pour le comité de pilotage RAMSES et le groupe « Asthme et Allergies » de la SPLF Nicolas Roche, Président de la SPLF

VIE DE LA SOCIÉTÉ
Prise en charge de l’asthme sévère par les pneumologues français : complémentarité entre l’enregistrement des pratiques professionnelles et l’observation scientifique
Dominique Valeyre, Yves Grillet, Didier Debieuvre, Camille Taillé, Nicolas Roche

ENTRETIEN
SAOS de l’enfant : les spécificités à connaître par tous les pneumologues, Plamen Bokov

NTCI
Inhalateurs connectés : point d’actualité en France, Philippe Éveillard

CULTURE
Biographie hospitalière : une belle initiative au service de l’humain en contexte de soins palliatifs
Jean-Pierre Orlando, Annie Planson

VIGILANCE
Rire chimique : les poumons ne sont pas toujours à la fête — Patch de capsaïcine à l’origine d’une crise d’asthme — Céphalosporines : troubles neuropsychiques, surtout en cas d’insuffisance rénale — Vaccin grippal saisonnier 2019-2020 : généralisation de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens d’officine, Nicolas Postel-Vinay

LU POUR VOUS
Rechercher le cancer via le sang circulant : les nouvelles perspectives de la biopsie liquide
Aurélien Justet
Sécurité de l’association benzodiazépines et opioïdes dans la fibrose pulmonaire : des données plutôt rassurantes Boris Duchemann
Cancer pulmonaire et rôle protecteur des corticostéroïdes inhalés ? Attendons une étude méthodologiquement robuste avant de conclure Alexis Ferré
La brosse à dents, outil pour préserver la santé respiratoire des ados ? Justine Frija-Masso

COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Cancer du poumon : résultats d’une enquête IPSOS pour AstraZeneca – Plus de 50 millions d’euros investis en France par Chiesi – Étude INMARK : en faveur d’un traitement précoce de la FPI – Un objectif ambitieux pour la Lung Ambition Alliance

ENCADRÉS
Les petites annonces
Congrès du Sommeil

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Numéro 151 – Juin 2019

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ÉDITORIAL
Téléconsultations : médecins et patients attendent-ils la même chose ?
Nicolas Postel-Vinay

VIE DE LA SOCIÉTÉ

Suite des rapports d’activité 2018 des groupes de travail de la SPLF
Le Fiva, mode d’emploi : mieux le connaître pour favoriser l’accès au droit des victimes de l’amiante
Dominique Jeanneret, Claude Florsch

INITIATIVES
Consultation numérique, machine learning et décision médicale : les ambitions de Colibri-Pneumo
Bernard Aguilaniu, David Hess

CULTURE
Galéjade marseillaise Jean-Pierre Orlando

LU POUR VOUS
Limiter le recours aux antibiotiques dans les infections respiratoires hautes vues en soins primaires : gros efforts, mais
résultats modestes dans un vaste essai britannique
Jean-Claude Grange

Cas déclarés de tuberculose en Île-de- France : de 2015 à 2017, ils évoluent à la hausse
Nicolas Postel-Vinay

Échographie pulmonaire et diagnostic de pneumonie chez les enfants : une alternative à la radiographie thoracique quand les conditions d’exercice le permettent selon Prescrire
Nicolas Postel-Vinay

ENCADRÉS
Petites annonces

COMMUNIQUÉS DE PRESSE
Allergie et microbes au 14e Congrès francophone d’allergologie  – Dompter l’allergie, 3 acteurs clés pour réussir ! – Congrès d’allergologie :asthme sévère allergique –  Du nouveau pour le patient asthmatique chez Chiesi

Numéro 151 – Juin 2019 Lire la suite »

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