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La nouvelle définition hémodynamique de l’hypertension pulmonaire (HTP) appliquée au diagnostic d’HTP dans la sclérodermie systémique

Cette communication orale a présenté l’application des nouvelles définitions hémodynamiques de l’hypertension pulmonaire (HTP) à une cohorte de patients sclérodermiques explorés pour suspicion d’HTP.

Dans les nouvelles recommandations ESC/ERS sur l’hypertension pulmonaire, publiées en septembre 2022 dans l’European Respiratory Journal 1, un seuil de pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) de 20mmHg définit désormais une HTP et un seuil de résistances vasculaires pulmonaires (RVP) de 2 UW intègre la définition de l’HTP précapillaire. Ainsi, l’HTP précapillaire est définie par une HTP avec PAPO normale ≤ 15 mmHg et RVP élevées > 2UW.

L’équipe de Sheffield a appliqué ces nouvelles définitions à une cohorte de 914 patients ayant une sclérodermie systémique et explorés pour une suspicion d’HTP, identifiés à partir du registre ASPIRE. Sur les 841 cathétérismes cardiaques droits réalisés, 740 avaient une HTP selon la nouvelle définition (PAPm > 20mmHg) et parmi ceux-là, 654 avaient une PAPO ≤ 15 mmHg. Parmi les patients ayant une PAPm ≥ 25mmHg, l’utilisation d’un seuil de RVP de 2 UW au lieu de 3 UW pour les RVP, permettait d’identifier 64 patients supplémentaires par rapport à l’ancienne définition. Pour les patients ayant une PAPm entre 20 et 25 mmHg, garder un seuil de RVP > 3UW ne permettait d’identifier que 12 patients supplémentaires, tandis que l’association à un seuil de RVP> 2UW identifiait 42 patients. Une analyse en courbe ROC montrait que le meilleur seuil de RVP associé au risque de mortalité à 5 ans chez les patients ayant une PAPm entre 21 et 24 mmHg était de 2,3 UW. Vingt-quatre pourcent des patients avec PAPm > 20mmHg et PVR entre 2 et 3 UW progressaient à la réévaluation vers les critères de l’ancienne définition (PAPm > 25mmHg, PVR > 3 UW), tandis que seuls 2% des patients avec PAPm ≤ 20mmHg présentaient cette évolution à la réévaluation.

Ce travail montre que la réduction du seuil de PAPm à 20mmHg n’identifie qu’un petit nombre de patients supplémentaires avec HTP pré-capillaire s’il est utilisé seul, mais que l’association du critère de RVP > 2UW permet d’en identifier beaucoup plus. Les patients avec RVP entre 2 et 3 UW ont un pronostic similaire à celui des patients avec RVP entre 3 et 4 UW et s’aggravent au plan hémodynamique bien plus fréquemment que les patients avec RVP inférieures à 2 UW. Ces données confortent l’utilisation de la nouvelle définition hémodynamique de l’HTP pré-capillaire, afin d’identifier précocement les patients ayant une HTP pré-capillaire débutante, notamment dans la sclérodermie. Des études thérapeutiques ciblant les patients ayant cette nouvelle définition hémodynamique sont maintenant nécessaires pour déterminer l’effet des traitements de l’HTAP chez ces patients.  

Étienne-Marie-Jutant, Service de pneumologie, CHU de Poitiers


D’après la communication OA2277 “New diagnostic criteria and PVR thresholds in SSc-associated PH: Insights from the ASPIRE registry” présentée par Robin Condliffe (Sheffield, Royaume-Uni); Session 274 “New diagnostic criteria and PVR thresholds in SSc-associated PH: Insights from the ASPIRE registry

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Optimisation du drainage des épanchements pleuraux néoplasiques

Après avoir repris les points clés des recommandations portant sur la gestion des épanchements pleuraux néoplasiques (EPN), l’orateur a dressé le portrait d’un drainage “optimal” à partir de résultats d’études robustes et en essayant de briser de fausses croyances. Il a mis dos à dos le drainage classique et la mise en place d’un drain pleural à demeure et a rappelé la place majeure que devrait désormais prendre l’échographie pleuro-pulmonaire.

Entre 2018 et 2022 et la parution de nouvelles recommandations de la BTS, le drain pleural à demeure est passé de traitement de seconde intention à celui de première intention à égalité avec le drainage classique quel que soit le potentiel de réexpansion pulmonaire. D’après l’orateur, et selon la large étude TIME1, un drainage optimal associe une antalgie efficace par AINS ou morphiniques (sous réserve que ces derniers soient administrés précocément)1. Il a précisé qu’aucune donnée chez l’homme n’avait prouvé un effet négatif des AINS sur la pleurodèse. Un gros drain est plus efficace qu’un petit drain et n’est pas plus significativement douloureux. Le talcage chirurgical ne fait pas mieux que l’injection de talc à travers le drain et ne devrait donc pas lui être préféré d’après un autre essai randomisé2. Enfin, aucune différence n’a été montrée en termes de qualité de vie ou de symptômes entre le talcage et le drain à demeure. Ce dernier réduit de deux jours la durée d’hospitalisation mais est associé à davantage d’effets secondaires. Néanmoins, l’association du drain à demeure et de l’injection de talc à travers ce dernier semble être la meilleure option pour réduire le risque d’échec de drainage (50% contre 80% en cas de talcage sans drain à demeure)3. Il n’y a pas de justification au recours à un drainage chirurgical. Enfin, il a été rappelé que le drainage pleural guidé par l’échographie pleurale permet de réduire la durée d’hospitalisation sans compromettre l’efficacité du drainage, sans aggraver les symptômes du patient ni sa qualité de vie et s’avère très rentable économiquement. Ce drainage échoguidé devrait être un standard de traitement.

Louise Bondeelle, Département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse


D’après la communication 4471 « Inpatient pleurodesis: translating the evidence into practice » présentée par Najib M. Rahman (Oxford, Royaume Uni) ; Session 503 « Malignant pleural effusion management: applying the evidence in 2022 » du Mardi 6 septembre 2022

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Prévention et traitement de l’embolie pulmonaire associée à la COVID-19 : de la prise en charge au début de la pandémie aux données actuelles

L’objectif de cette présentation était d’analyser le risque de thrombose associé à la COVID-19, de décrire les modalités d’anticoagulation utilisées en préventif et en curatif et de définir les meilleures stratégies d’anticoagulation à partir des données actuelles de la science.

La maladie thrombo-embolique veineuse (MTEV) est une complication fréquente de la COVID-19, avec une prévalence de 31% chez les patients hospitalisés pour COVID-19 (19% d’embolie pulmonaire (EP), 20% de thrombose veineuse profonde (TVP)) et constitue un facteur de gravité associé à un risque de mortalité accrue, notamment chez les patients les plus sévères 1 2.

Dans les recommandations initiales de 2020, tous pays confondus, une anticoagulation préventive à dose préventive standard, à dose préventive intermédiaire et à dose curative étaient proposées respectivement dans 63%, 32% et 5% des recommandations pour la prise en charge ambulatoire et dans 54%, 30% et 16% pour la prise en charge en soins intensifs. L’objectif était de traiter à la fois les mécanismes classiques d’embolie pulmonaire et la microthrombose pulmonaire in situ.  Ces recommandations reposant sur des avis d’experts, de nombreuses études ont ensuite été lancées pour déterminer la place de l’anticoagulation dans la COVID-19.

Parmi les patients hospitalisés en médecine conventionnelle, il a été montré que l’anticoagulation à dose curative pourrait être bénéfique sur le taux de décès et le délai pour nécessiter une ECMO chez des patients sélectionnés, mais au prix de plus de complications hémorragiques. Chez les patients hospitalisés en réanimation, aucun bénéfice de l’anticoagulation n’a été rapporté dans les études, que ce soit à dose curative ou à dose intermédiaire, mais plusieurs études ont rapporté un risque hémorragique plus élevé. Les résultats sur l’effet d’une dose préventive intermédiaire chez les patients hospitalisés en médecine conventionnelle ne sont pas encore disponibles.

Chez les patients pris en charge en ambulatoire, aucun effet bénéfique de l’anticoagulation, à dose curative ou préventive, n’a été observé sur la survie ou la durée d’hospitalisation.

Pour les patients déjà anticoagulés pour une MTEV antérieure, les propositions sont de privilégier les HBPM dans les COVID-19 graves, tandis que les anticoagulants habituels peuvent être continués dans les COVID-19 non sévères.

Au total, de nouvelles recommandations publiées en 2022 par la société internationale de thrombose et d’hémostase ISTH donnent une conduite à tenir basée sur ces données : les HBPM sont indiquées à dose préventive chez les patients hospitalisés en médecine traditionnelle et en soins intensifs pour COVID-19, et on peut discuter de l’anticoagulation curative, par HBPM, seulement, chez des patients sélectionnés traités en médecine conventionnelle pour leur COVID-19 3.

Étienne-Marie-Jutant, Service de pneumologie, CHU de Poitiers


D’après la communication 1473 « Prevention and treatment of pulmonary embolism related to COVID-19” présentée par Stéphane Zuily (Nancy, France) – Session 189 «Update on pulmonary embolism management », 8C live streamed.

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Cryobiopsie transbronchique et biopsie pulmonaire chirurgicale dans le cadre des pneumopathies interstitielles diffuses

L’obtention d’une preuve histologique est souvent nécessaire pour poser un diagnostic définitif dans le cadre des pneumopathies interstitielles diffuses. Les nouvelles recommandations émises par l’ERS ont été présentées et discutées par leurs auteurs.

Le diagnostic de la pneumopathie interstitielle diffuse repose sur l’analyse des résultats cliniques, biologiques et radiologiques au cours d’une discussion multidisciplinaire. Lorsqu’un diagnostic définitif n’est pas possible, les directives recommandent d’obtenir un résultat histologique 1. La biopsie pulmonaire chirurgicale (BPC) est considérée comme l’examen de référence, mais de nombreux patients sont trop à risque de complication pour permettre la réalisation de cette procédure invasive. De plus, les effets indésirables, la durée de l’hospitalisation et les coûts associés sont considérables. Une récente étude française a montré que lorsqu’elle est réalisée dans un centre expert, la BPC n’est associée à aucune complication grave ni au décès, et modifie considérablement le diagnostic et le traitement des PID 2. Néanmoins, pour les patients ne pouvant bénéficier de cet outil diagnostique, des alternatives sont nécessaires. La cryobiopsie pulmonaire transbronchique (CPT) est une nouvelle technique de prélèvement de tissu pulmonaire pour le diagnostic des maladies pulmonaires interstitielles diffuses qui pourrait être une alternative à la BPC. Bien que les études disponibles comparant la cryobiopsie et la BPC soient très rares, les experts concluent que le rendement diagnostique de la cryobiopsie est inférieur à celui de la BPC, mais que les effets indésirables graves et la durée d’hospitalisation sont réduits3. La CPT est suggérée chez les patients qui ne sont pas éligibles pour subir une BPC. Et la BPC est suggérée comme test complémentaire chez les patients dont la CPT n’est pas informative. Le niveau d’expertise de l’opérateur a un rôle majeur dans la rentabilité de l’examen et justifie la nécessité d’un entraînement des endoscopistes. Enfin, les auteurs ont insisté sur la possibilité de réaliser la cryobiopsie de manière ambulatoire, contrairement à la BPC. Dans le cadre des tensions qui pèsent et s’aggravent dans les structures de soins, cet argument semble non négligeable pour être intégré dans la discussion médicale.

Louise Bondeelle, Département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse


D’après la session 107 du dimanche 4 septembre 2022, Guidelines session : Transbronchial (cryo)biopsy and surgical lung biopsy in intersticial lung biopsy. Discussion and Q&A présentée par Daniël Korevaar (Pays-Bas) et Venerino Poletti (Italie).

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Nouvelles molécules et traitements dans la tuberculose

Depuis plus de deux ans, le devant de la scène de l’infectiologie est occupé par la pandémie de COVID-19. Il en a résulté une diminution du nombre de cas identifiés de tuberculose conduisant à un retard diagnostique majeur. Néanmoins, la recherche se poursuit et les nouveautés thérapeutiques ont été présentées par Christoph Lange.

Jusqu’au début des années 1990, avec la découverte de la clofazimine, le spectre du traitement de la tuberculose a peu évolué. Le traitement de référence repose sur une quadrithérapie pour une durée de six mois. Les drogues ciblent principalement la paroi bactérienne, ainsi que l’ARN polymérase en ce qui concerne la rifampicine qui est le pilier du traitement. Les nouvelles molécules en développement ciblent principalement le transport des électrons (bédaquiline et clofazimine). Deux études récentes, chez l’enfant et l’adulte, ont prouvé la non infériorité d’un traitement raccourci à 4 mois incluant la moxifloxacine, l’isoniazide, le pyrazinamide et la rifapentine 1, 2 . Malheureusement, la disponibilité de la rifapentine est limitée en Europe, ce qui rend l’application des nouvelles recommandations impossible 3. Les nouveautés concernent également le traitement des souches résistantes de tuberculose ayant conduit à la mise à jour des recommandations de l’OMS en mai 2022. Elles comprennent de nouveaux schémas d’une durée de 6 mois, pour le traitement de la tuberculose multirésistante avec ou sans résistance supplémentaire aux fluoroquinolones et en l’absence d’exposition aux traitements anti-tuberculeux. Ce schéma court inclut la bédaquiline, le linézolide (600mg/j), la moxifloxacine et le prétomanid. En cas d’indisponibilité du prétomanid, le traitement sera poursuivi 9 mois. Dans les autres cas (échec, résistance aux fluoroquinolones ou tuberculose extra-pulmonaire sévère), le traitement devra être poursuivi 18 mois. L’inadéquation entre la disponibilité de ces drogues sur le marché du médicament et leur disponibilité sur le terrain est un problème actuel majeur. En effet, il s’avère que moins de 40% des molécules ciblant les souches extra-résistantes sont disponibles pour les patients. Actuellement 17 molécules sont en étude de phase 1 ou 2 : il reste de l’espoir !

Louise Bondeelle, Département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse


D’après la Communication « New drugs and regimens in tuberculosis » présentée par Christoph Lange (Allemagne) ; Session 167 « State of the art session: Respiratory infections”, dimanche 4 septembre 2022.

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Les vidéos du CPLF 2022

Elles sont en libre accès et 8 vidéos seront publiées chaque mois sous forme de podcast.

Accès au podcast sur Apple : https://podcasts.apple.com/fr/podcast/les-conf%C3%A9rences-du-cplf/id1256491871

Accès au flux sur un autre environnement : https://docs.splf.fr/videos/CPLF/conferences-CPLF.xml

Avec le soutien institutionnel des laboratoires :


A6- Le Verre dépoli

A6-1 : Nodule isolé et nodules multiples en verre dépoli : diagnostique et surveillance-Marie-Pierre REVEL
A6-2 : Prise en charge chirurgicale : indications et modalités – Gilbert MASSARD
A6-3 : Rôle de la radiothérapie pour la prise en charge des nodules en verre dépoli-Jonathan KHALIFA

A7-Sommeil-ePneumologie et diagnostic en 2021

A7-1 : Objets connectés, applications, données des réseaux sociaux : quelle pertinence ?-Marie Pia d’ORTHO
A7-2 : Monitoring de la PPC : télésurveillance et algorithme de diagnostic-Arnaud PRIGENT
A7-3 : Intelligence artificielle : la fin de l’enregistrement polysomnographique ?-Jean-Louis PEPIN

A12- Algorithmes de prise en charge du CBNPC

A12-1 : Algorithme CBNPC sans addiction oncogénique-Etienne GIROUX LEPRIEUR
A12-2 :
Algorithme CBNPC avec addiction oncogénique-Marion FERREIRA
A12-3 : Nouvelles cibles, Nouvelles thérapies ciblées-Michael DURUISSEAUX

A13- Nouvelles recommandations concernant la prise en charge de l’hypoventilation alvéolaire et l’obésité

A13-1 : Prise en charge de la BPCO par VNI au long cours-Christophe PERRIN
A13-2 : Algorithme de prise en charge-Sandrine PONTIER-MARCHANDISE
A13-3 : Gestion de la perte pondérale dans les pathologies respiratoires par le pneumologue-Monique MENDELSON

A18-La pneumologie à l’ère de l’intelligence artificielle

A18-1 : Application de l’intelligence artificielle en explorations fonctionnelles-Anh Tuan DINH-XUAN
A18-2 : L’intelligence artificielle appliquée à l’imagerie thoracique-Guillaume CHASSAGNON
A18-3 : L’intelligence artificielle, un support thérapeutique idéal ?-Frédéric LE GUILLOU

A19- Les traitements systémiques péri-opératoires.

A19-1 : Traitements péri-opératoires : perspective historique, enjeux, modalités-Virginie WESTEEL
A19-2 : Immunothérapie péri-opératoire-Marie WISLEZ
A19-3 : Thérapies ciblées péri-opératoires-Romain CORRE

A21- Confrontations anatomocliniques

A21-1 : En croisant une puce…-Jeanne Marie PEROTIN-COLLARD
A21-2 : Faut-il (toujours) traiter (un cancer) pour guérir-Alexis CORTOT
A21-3 : Covid 19 au printemps, essoufflements en été, le poumon, le cœur, le muscle, le cerveau ? Jésus GONZALEZ

A22- Cancer et soins critiques

A22-1 : Profil et pronostic des patients admis en soins critiques-Annabelle STOCLIN
A22-2 : L’admission en soins critiques à l’ère de l’immunothérapie et thérapie ciblée dans le cancer du poumon-Anne-Claire TOFFART
A22-3 : Les soignants face à la décision de la limitation thérapeutique-François GOLDWASSER

A27- Toux bien plus qu’un symptôme banal

A27-1 : Toux et tabac : quel est le lien réel ?-Nicolas ROCHE
A27-2 : Toux chronique chez les patients BPCO : un symptôme pas si anodin-Laurent GUILLEMINAULT
A27-3 : Traitements de la toux chez des patients présentant un cancer bronchique-Hugues MOREL

A33-Immunotherapie les changements de pratique

A33-1 : Immunothérapie : médicaments et terrains particuliers à risque-Hervé LENA
A33-2 : Complications pulmonaires graves de l’immunothérapie (IO) : comment les anticiper et les gérer Jacques CADRANEL
A33-3 : Combien de temps faut-il traiter : durée, rythme, réintroduction-Maurice PEROL

A39-Actualités

A39-1 : KPB-CPHG, épisode 3, la saga a vingt ans : entre leçons et avancées, les perspectives et les espoirs-Didier DEBIEUVRE
A39-2 : Fibrose pulmonaire des connectivités (PR et Sclérodermie) Quelles prises en charge en 2022 ?-Vincent COTTIN
A39-3 : La révolution thérapeutique dans la mucoviscidose-Clémence MARTIN
A39-4 : Apport du kinésithérapeute en radiothérapie (techniques d’apnée)-Grégory REYCHLER
A39-5 : Prises en charge des infections à mycobactéries non tuberculeuses-Claire ANDREJAK
A39-6 : Traitement des exacerbations aigues de fibrose pulmonaire idiopathique : ce qu’il ne faut plus faire-Jean Marc NACCACHE

A41-L’écho de la plèvre aux poumons

A41-1 : Apport de l’échographie thoracique dans les pneumonies virales-Thomas FLAMENT
A41-2 : Drainage Thoracique à l’ère de l’écho : synthèses des études scientifiques-Sophie DUMETRE-LAROUMAGNE
A41-3 : Intérêt de l’échographie en chirurgie thoracique-Caroline RIVERA

A42-Nouveaux regards sur la sarcoïdose

A42-1 : Sarcoïdose « dangereuse »-Hilario NUNES
A42-2 :Syndrome parasarcoïdien-Florence JENY
A42-3 : Recommandations internationales de prise en charge-Jean Marc NACCACHE

A47-Fibrose et cancer lésions-liaisons dangereuses

A47-1 : Epidémiologie et prise en charge diagnostique des cancers du poumon (CP) au cours pneumopathies interstitielles fibrosantes (PIDf)-Jacques CADRANEL
A47-2 : Les bases moléculaires, génétiques et environnementales : deux maladies distinctes ?-Aurélie CAZES
A47-3 : Prise en charge thérapeutique et effets secondaires : quelles priorités ?-Boris DUCHEMANN

A48-Biotherapies dans l’asthme

A48-1 : Que peut-on attendre en pratique des biothérapies dans l’asthme allergique et sur ses comorbidités allergiques-Cécile CHENIVESSE
A48-2 : Biothérapies dans l’asthme : comment s’y retrouver-Gilles DEVOUASSOUX
A48-3 : Echec, réponse partielle…. : comment gérer la 2ème ligne de traitement ?-Camille TAILLE

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Dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner : 3, 2, 1, 1, 1, 1, 1….


La relecture centralisée des images des patients ayant des nodules classés Lung-RADS 3 et 4 permet d’améliorer leur prise en charge. Organisation et connaissance des recommandations, deux clés du succès d’un futur dépistage en France.

Le dépistage du cancer broncho-pulmonaire par scanner faible dose est aujourd’hui largement développé, notamment aux Etats-Unis. Dans l’étude présentée par H. Sterman, les auteurs soulignent que la prise en charge des nodules pulmonaires est souvent décentralisée, ce qui peut entraîner des diagnostics retardés, des soins médicaux excessifs, des dépenses accrues, une espérance de vie réduite et une détresse psychologique. La proposition des auteurs, conforme aux suggestions américaines 1 est de mettre en place un circuit patient structuré avec organisation d’une équipe multidisciplinaire capable de revoir les imageries et les données-patient ayant un dépistage positif. Cette équipe composée de chirurgiens cardiothoraciques, radiologues thoraciques, pneumologues interventionnels, oncologues médicaux, infirmières cliniciennes et personnel de recherche et administratif a permis de modifier la prise en charge de 21% des patients. On peut imaginer qu’une telle organisation centralisée permettrait aussi d’améliorer certains points relevés lors de la session A 109, dont le risque de retard de prise en charge d’un cancer et la meilleure orientation du patient en cas d’anomalie associée (dont coronaropathie, ostéoporose, stéatose, nodule thyroïdien ou anomalies médiastinales). Concernant la France, il faut noter que l’idée d’un dépistage avance puisque la HAS a récemment fait évoluer sa position 2, soulignant le risque de surdiagnostic, et encourage la mise en place d’expérimentations en vie réelle. La Société Française de Radiologie s’est félicitée de cette décision et organise depuis peu un module de formation entièrement dédié sous la responsabilité de la Société d’Imagerie Thoracique (SIT) et soutient les différents programmes en cours (CASCADE, LUCSO, ACAPULCO, dépistage aux HCL…) 3,4,5

A suivre…

Pierre-Yves Brillet, Service de radiologie, Hôpital Avicenne, Bobigny, France


D’après la communication orale de Sterman DH. Changes in management and outcomes of patients screened for lung cancer with high-risk lung nodules after establishment of a multidisciplinary lung nodule review board. Am J Respir Crit Care Med 2022; 205: A5079. Session D20.

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Cancer bronchique à petites cellules : un candidat à part dans le dépistage…


L’impact du dépistage du cancer broncho-pulmonaire (CBP) sur l’amélioration de la survie des patients est maintenant clairement démontré 12 Le cancer bronchique à petites cellules (CBPC), forme plus agressive même si plus rare de CBP, est source d’une forte morbi-mortalité. Il survient quasi systématiquement chez des patients fumeurs et le dépistage du CBP semble peu adapté pour améliorer la survie de ces patients du fait de la progression parfois très rapide de la maladie. Cependant, la découverte d’adénopathies sur le scanner thoracique faible dose (LDCT pour low dose CT scanner) pourrait être une aide importante pour le diagnostic précoce de CBPC. L’objectif de l’étude rapportée par B.M. Ruane était de caractériser les CBPC diagnostiqués dans le cadre du programme de dépistage NLST (National Lung Cancer Screening Trial), étude princeps ayant démontré l’efficacité du dépistage du CBP dans une population sélectionnée.

D’après le registre du NLST, sur les 1060 individus avec un diagnostic de CBP dans le bras LDCT, 135 avaient un diagnostic de CBPC. Parmi ces 135 patients, 14 (10%) ont été diagnostiqués après 3 premiers LDCT annuels négatifs et 48 (36%) ont été diagnostiqués après un LDCT positif. Les 14 patients ayant été diagnostiqués après 3 premiers LDCT négatifs avaient en réalité des adénopathies non calcifiées hilaires ou médiastinales de plus d’1 cm. Le suivi recommandé après la découverte de telles adénopathies sur les LDCT de dépistage est variable, incluant un scanner injecté immédiat ou la poursuite du dépistage selon un rythme annuel. Ces 3 patients avec des adénopathies avaient un temps légèrement plus court entre le LDCT négatif et le diagnostic de CBPC (57 contre 90 jours) par rapport aux patients qui n’avaient pas d’adénopathies sur leur scanner.

Cette étude permet d’insister sur le fait que les patients avec un diagnostic de CBPC détecté par dépistage peuvent avoir un LDCT négatif et/ou une adénopathie médiastinale isolée sur un LDCT de dépistage avant le diagnostic. Les recommandations Lung-RADS ne tiennent pas compte de la présence d’adénopathies et il existe une variabilité dans les comptes-rendus radiologiques et les recommandations de suivi. Si le dépistage détecte une adénopathie, il semble exister un intérêt à poursuivre les investigations de manière plus précoce, sans attendre le prochain LDCT programmé dans le cadre du dépistage, même en dehors de tout nodule détecté. Les efforts futurs doivent standardiser les recommandations de suivi des adénopathies détectées par LDCT car elles peuvent constituer le mode d’entrée dans un CBPC. 

Marion Ferreira, Service de pneumologie, CHRU Bretonneau Tours, Tours.


D’après la session A109: The odyssey, no longer a tragedy: the continuum of lung cancer. B. M. Ruane. Am J Respir Crit Care Med 2022 ; 205 : A2352.

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Fibrose pulmonaire idiopathique et fibroses pulmonaires progressives 


Les essais thérapeutiques récents évaluant les traitements antifibrosants au cours des fibroses pulmonaires progressives non FPI (FPP) font à nouveau poser la question de la distinction de ces deux entités en termes de classification pronostique et de traitement. Une séance de débat pour/contre a permis de faire valoir les principaux arguments et de présenter les nouvelles recommandations ATS/ERS.

La première confrontation concernait l’utilité des tests génétiques pour classer les différentes fibroses pulmonaires. Les différents types de fibroses partagent des traits génétiques communs (polymorphismes particuliers, variants génétiques rares de la voie des téloméropathie, diminution de la longueur des télomères). Ces marqueurs génétiques sont souvent associés à un plus mauvais pronostic, à une progression plus rapide de la maladie et à des complications des traitements immunosuppresseurs. Si A.E. Tzouvelekis considère que leur recherche systématique permettrait de guider la prise en charge des patients, C. Newton a insisté sur le fait que ces données sont issues d’études rétrospectives et que leur mise en évidence peut avoir une signification différente en fonction du type histologique. Il considère qu’ils ne peuvent pas être utilisé en routine et que des études prospectives sont nécessaires.

Le second débat posait la question de la pertinence de la distinction entre l’aspect probable ou certain de pneumopathie interstitielle commune (PIC) au scanner. M. Remy-Jardin a plaidé pour une réunion de ces deux entités en raison d’une difficulté à les distinguer en pratique, de corrélations anatomo-cliniques montrant une continuité entre bronchectasies et cavités en rayon de miel et d’un pronostic comparable de ces types de PID dans les essais cliniques. D.A. Lynch a rappelé que la valeur prédictive positive de PIC histologique pour les aspects de PIC probable au scanner était de 80% contre 90% en présence de rayon de miel scannographique, ceci pouvant conduire à des diagnostics de FPI par excès. Cette distinction reste présente dans les nouvelles recommandations 1

La place du traitement antifibrosant dans les FPP a ensuite été discuté. B. Collins a argumenté en faveur de son utilisation en deuxième ligne après échec des traitements immunosuppresseurs. Cette stratégie repose sur le potentiel d’amélioration et de stabilisation des PID fibrosantes non FPI sous ces traitements qui pourrait être méconnu si on utilise d’emblée les antifibrosants dont le bénéfice attendu est au mieux une stabilisation de la fonction respiratoire. La possibilité d’avoir une action dans le même temps sur des atteintes extra-thoraciques dans le cas des fibroses pulmonaires associées aux connectivites et l’absence de toxicité majeure ont également été avancés. De son côté, A. Azuma pense qu’il existe un risque de laisser évoluer la pathologie fibrosante avec cette attitude en 2 temps, en particulier chez les sujets de plus de 50 ans, en l’absence de connectivite sous-jacente identifiée et ayant une fibrose étendue et progressive.

Pour conclure, G. Raghu a indiqué que la FPP n’est pas une entité entrant dans la classification antérieure des PID mais qu’elle désigne des fibroses pulmonaires autres que la FPI qui présentent une progression clinique, sur le scanner thoracique et/ou une diminution de la fonction respiratoire malgré une prise charge standard. Parmi les critères définis par le groupe d’experts, une diminution de CVF de 5% (en pourcentage de la valeur prédite) en 1 an est considérée comme significative. Dans les FPP, les recommandations indiquent qu’un traitement par nintédanib peut être proposé. Pour la pirfénidone, les experts suggèrent la nécessité d’études complémentaires avant de se prononcer.

Diane Bouvry, Service de pneumologie et Centre de Référence-constitutif Maladies Pulmonaires rares, AP-HP hôpital Avicenne, Bobigny


D’après la session C2 PRO/CON : Interstitial lung disease diagnosis and management.

-Genetic testing is prime time for evaluation of fibrotic lung disease PRO/CON: Tzouvelekis A.E./Newton C.
-Definite UIP and probable UIP images should be merged as one UIP pattern PRO/CON: Remy-Jardin M./Lynch D.A.
-Antifibrotic drugs should not be started until fibrotic HP and fibrotic CTD-ILD have progressed on immunosuppressive medications PRO/CON: Collins B./Azuma A.
-Highlights of the new official 2022 ATS/ERS/JRS/ALAT clinical practice guideline on idiopathic pulmonary fibrosis, Raghu G.

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Pneumonies et exacerbations de bronchectasies : moins d’antibiotique pendant moins longtemps !


Les recommandations nord-américaines publiées en 2019 sur la durée d’antibiothérapie des pneumopathies aiguës communautaires (PAC) suggèrent de poursuivre l’antibiothérapie jusqu’à l’obtention de critères de stabilité clinique (durée minimale de 5 jours). En pratique, les durées de traitement constatées sont bien supérieures (9,4 jours en moyenne). Dans le cadre des exacerbations infectieuses de bronchectasies, les recommandations ERS de 2017 proposent actuellement une durée de traitement de 14 jours.

Dans le cadre des PAC, l’étude de Dinh et al. a montré qu’il était possible de réduire la durée de traitement par β–lactamines à 3 jours (contre 8 jours dans le bras contrôle) lorsque la stabilité clinique était obtenue 1. Les taux de guérison à 15 jours étaient respectivement de 77% et de 68% dans les 2 groupes (non-infériorité obtenue).

Dans le cadre des bronchectasies, Bedi et al. ont par ailleurs montré, dans un essai randomisé, qu’une stratégie basée sur la charge microbienne (objectif de charge bactérienne < 106 UFC/ml à J7 de traitement) permettait de réduire la durée de l’antibiothérapie de 14 à 8 jours chez 88% des patients 2. Le bénéfice clinique à J21 était non significativement amélioré dans le groupe contrôle (14 jours de traitement) comparativement au groupe guidé sur la charge bactérienne. Paradoxalement, il était observé un temps significativement plus court jusqu’à la prochaine exacerbation dans le groupe contrôle (27,5 [12,5-60] jours) comparativement au groupe expérimental (60 [18-110] jours).

Enfin, une analyse secondaire de la cohorte GLIMP a montré que la prévalence des germes anaérobies était très faible dans le cadre des PAC quel que soit le sous-groupe considéré 3 : pneumopathie d’inhalation (1,64%) ; PAC avec facteur de risque de pneumopathie d’inhalation (1,03%) ; PAC sans facteur de risque de pneumopathie d’inhalation (0,0%). Ces résultats suggèrent que l’élargissement du spectre antibiotique pour couvrir les germes anaérobies n’est pas justifié en dehors des patients présentant un abcès pulmonaire ou une pleurésie infectieuse.

Damien Basille, Service de Pneumologie et Unité de Soins Continus Cardio Thoracique Vasculaire et Respiratoire, Centre Hospitalier Universitaire Amiens-Picardie, Amiens


D’après la session A1 Clinical Year In Review 1 – Pneumonia and Pulmonary Infections, F. Amati

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