Résultats de recherche pour : recommandations

Numéro 179–Février 2024

Philippe Charlier d’après une interview réalisée par Agnès Lara (extrait en accès libre)  Lire +

Damien Basille (extrait en accès libre) Lire +

Mission CPLF 2024 :accomplie avec succès !

Étienne-Marie Jutant,  Lire +

Sommeil. Le SAHOS à tous les âges : prévenir et guérir ?

Justine Frija, Lire +

PID et cancer. Cancer, PID et traitements innovants : quand les relations deviennent toxiques

Jeremy Slomka Lire +

Maladies vasculaires pulmonaires. Hypertension pulmonaire associée aux pneumopathies interstitielles diffuses

Simon Valentin Lire +

Asthme. Tézépélumab chez les patients asthmatiques sévères, un effet aussi sur la polypose nasosinusienne

Mathilde Le Brun Lire +

Physiologie/Explorations Fonctionnelles. Du déclin précoce au rajeunissement pulmonaire !

Thomas Gille Lire +

BPCO.Les dépôts de deux triples thérapies fixes évalués à l’imagerie fonctionnelle respiratoire

Léo Grassion Lire +

Quelle place pour le haut débit nasal dans la BPCO hypercapnique en chronique ?

Léo Grassion Lire +

Deuxième Biennale BPCO : le patient au coeur du parcours de soins

Gaëtan Deslée Lire +

Dans l’ensemble, le Plan antitabac du gouvernement n’est pas à la hauteur

François Topart, Émmanuelle Béguinot, Yves Martinet  Lire +

Appel à inclusion

Florence Jeny, Dominique Valeyre Lire +

BCGite post-BCG-thérapie sur cancer de vessie 

Emmanuel Lafont Lire +

La vaccination contre le Pneumocoque : focus chez les personnes âgées 

Louise Bondeelle Lire +

Principales conséquences respiratoires des tremblements de terre : à propos de deux séismes récents au Sud de la Méditerranée 

Yousser Mohammad et al. Lire +

L’Obélisque brisé de Barnett Newman (1902-1970)

Jean-Pierre Orlando Lire +

Hommage au Dr Yves Grillet 

Le Bureau de la Fédération Française de pneumologie  Lire +

Guider la corticothérapie dans les exacerbations de BPCO en soins primaires : l’essai STARR2 

Arnaud Bourdin Lire +

L’histoire de la prise en charge du SAHOS par les pneumologues français (1980-2010) 

Jean-Louis Racineux Lire +

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Documents et liens G2A

• Rapport d’activité du groupe G2A 2023

• Rapport d’activité du groupe G2A 2022

• Rapport d’activité du groupe G2A 2020

• Rapport d’activité du groupe G2A 2019

• Rapport d’activité du groupe G2A 2018

• Plan d’action dans l’asthme

Fiche de réunion de concertation asthme sévère (maj 2021)

Télécharger le questionnaire (pdf)

• Rapport d’activité du groupe G2A 2017

• Bilan et  Perspectives du Groupe G2A 2015-2016


• Ordre du jour de la réunion du G2A , 1er Février 2014 au CPLF Marseille


• Bilan et Perspectives du Groupe G2A (SPLF) 2012-2013

• Présentation 2013

• GINA
Document de synthèse sur la prise en charge de l’asthme (mise à jour 2011)

• RECOMMANDATIONS

• Recommandations pour la prise en charge et le suivi des patients asthmatiques (texte intégral)
2016
Société de pneumologie de langue française © Elsevier-Masson

RECOMMANDATIONS 2016

Recommandations pour la pratique clinique concernant les explorations fonctionnelles respiratoires 2008—2010
Société de pneumologie de langue française © Elsevier-Masson

RECOMMANDATIONS

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Présentation G-ECHO

L’échographie thoracique a un intérêt majeur dans la prise en charge des pathologies pleurales (pleurésies et pneumothorax) mais aussi dans de nombreuses autres pathologies pulmonaires.

Les recommandations internationales de la BTS (2010et 2023 et de la société américaine de médecine hospitalière (2018) recommandent la réalisation d’une échographie thoracique avant tout abord pleural.

Le G-ECHO, convaincu de l’utilité de l’échographie thoracique clinique dans les mains du pneumologue, promeut cette technique depuis plusieurs années, par des présentations dans de nombreux congrès et réunions régionaux, nationaux, et internationaux.

Le G-ECHO a mis au point une formation pratique à l’échographie thoracique, basée sur les recommandations internationales, reconnue DPC pour sa qualité méthodologique et validée par le conseil scientifique de la SPLF.

26 centres de formation ont été créés dans toutes les régions de France afin d’offrir une formation homogène et de qualité à tous.

Plus de 1500 participants ont été formées en 10  ans dans nos centres.

La qualité de notre formation a permis de l’exporter dans plusieurs pays avec des modalités de formation et des formations de formateurs équivalentes au G-ECHO (Algérie, Maroc, Vietnam…)

Le G-ECHO, toujours soucieux d’étendre la formation au plus grand nombre, s’est rapproché de l’ERS pour participer au groupe « ultrasound » de l’assembly 14.03.

Le G-ECHO organise depuis 2019 une journée scientifique tous les 2 ans. Après le diaphragme en 2019 à Toulouse, le drainage thoracique en 2021 à Marseille, c’est à Tours que s’est tenue la 3eme journée scientifique du G-ECHO le 10 Novembre dernier sur le thème de la pathologie pulmonaire. Tous les diaporamas de ces 3 journées sont disponibles en accès libre sur le site formation.gecho.fr

Le réseau des centres G-ECHO permettent dorénavant de mettre en place des études multicentriques sur les différentes pathologies explorées en échographie et sur les maladies de la plèvres : biopsie échoguidée, sémiologie échographique de l’emphysème pulmonaire, sémiologie de la fibrose pulmonaire…

Fort de ces 280 membres répartis dans 20 pays, le G-ECHO permet à tous de trouver sa place pour enseigner, diffuser les connaissances ou explorer les différents domaines de l’échographie thoracique et des maladies de la plèvre.

Rejoignez nous pour participer à cette belle aventure.

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Cryobiopsie ou biopsie pulmonaire chirurgicale, comment choisir ?

Le diagnostic de PID doit être posé en discussion multi disciplinaire (DMD). Mais dans 10% à 30% des cas, la DMD n’est pas capable de donner un diagnostic de haute probabilité pour une PID, et l’indication d’une histologie est discutée. Les critères histologiques qui sont utilisés en DMD sont basés sur des prélèvements par biopsie pulmonaire chirurgicale (BPC) (gold standard selon les recommandations ATS/ERS/JRS/ALAT 2001-2018). Depuis quelques années, une nouvelle technique est apparue : la cryobiopsie. D’après la littérature, la rentabilité diagnostique de la BPC serait de 90-95%, avec une mortalité de 1,7%. Par comparaison la rentabilité diagnostique est de 80% pour la cryobiopsie, avec une mortalité de 0,2%.

La cryobiopsie comme alternative à la biopsie chirurgicale

Des études récentes ont comparé la réalisation des deux procédures (cryobiopsie, puis BPC) chez les patients. Les concordances du diagnostic en DMD se situaient aux alentours de 61% à76% selon les études et le type de PID, avec une moindre concordance pour le diagnostic de pneumopathie d’hypersensibilité (PHS) fibrosante.  Les recommandations européennes suggèrent la cryobiopsie en alternative à BPC, que le patient soit éligible ou non à la BPC, à condition que ce geste soit réalisé dans un centre expérimenté.

Comment choisir entre les deux ?

En cas de PID sans diagnostic malgré une cryobiopsie, il est suggéré la réalisation d’une BPC.

Néanmoins le Dr Freynet souligne qu’il est nécessaire de standardiser la technique de cryobiopsie et de la lecture anatomopathologique de des prélèvements obtenus, plus petits qu’avec la BPC. De plus, le choix de la technique de prélèvement posée en DMD doit tenir compte de l’expertise locale, de la balance bénéfice risque, et possiblement de la préférence du patient. Il reste à mieux définir les populations cibles à chacune des procédures, en particulier dans la PHS fibrosante, les pneumonies interstitielles non spécifiques (PINS) et les PID familiales.

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SAHOS et grossesse : des liens complexes et bidirectionnels

Comme l’a rappelé le Pr Trzepizur (Angers), le sommeil est globalement perturbé chez la femme enceinte, de façon subjective (altération du score de Pittsburgh PSQI, plus marquée au troisième trimestre) et objective (augmentation de la veille intra-sommeil, diminution de l’efficacité de sommeil, des stades N3 et REM au profit des stades N1 et N2 en polysomnographie). Les causes en sont multiples : nycturie, mouvements fœtaux, RGO, crampes, rhinite…

Rationnel physiopathologique du SAHOS durant la grossesse

Lors de la grossesse, la contractilité des muscles pharyngés est plus faible, notamment du fait de la privation de sommeil 1. L’augmentation du stade N2 au détriment du stade N3, stade de grande stabilité des voies aériennes supérieures (VAS), augmente le risque d’événements respiratoires. On constate également chez la femme enceinte une hyperréactivité des centres respiratoires, avec une pente plus raide de réponse au CO2 et un loop gain plus élevé. Enfin, il existe une diminution du diamètre pharyngé au scanner 2. Cette diminution est liée d’une part au transfert rostral de fluides, augmentée par la rétention hydrosodée, d’autre part à une traction trachéale moins importante du fait de la diminution de la CRF pendant la grossesse. L’ensemble de ces éléments favorisent la survenue d’un SAHOS pendant la grossesse.

Prévalence du SAHOS et des comorbidités associées

La prévalence du SAS augmente au cours de la grossesse, de 3% en début de grossesse à 7% en fin de grossesse, avec 1% de SAS modéré à sévère dans une étude polygraphique ayant porté sur 3705 nullipares sans antécédent connu de SAS 3. Dans une méta-analyse de 2019, la prévalence du SAHOS pendant la grossesse à environ 5% en Europe, contre 20% aux États-Unis, mais cette importante différence est probablement liée en partie à la méthodologie des études menées 4. Une augmentation de la prévalence entre le deuxième et le troisième trimestre est également rapportée. Les facteurs de risque identifiés d’un SAHOS gestationnel mis en évidence dans la littérature sont l’âge, l’IMC (de début ou de fin de grossesse) et la présence d’une HTA préalable 5 , 6.

Les conséquences d’un SAHOS gestationnel

Le SAHOS est responsable d’une augmentation du risque de pré-éclampsie, avec un risque doublé (Oddds Ratio (OR) à 2), même après ajustement sur l’IMC, l’âge, les antécédents d’hypertension artérielle (HTA) ou laprise de poids pendant grossesse. Le risque d’HTA gravidique (OR à  1,7) et de diabète gestationnel (OR à 3) est également augmenté 7. Il est probable qu’il existe un impact du SAHOS même lorsque l’indice d’apnées-hypopnées (IAH) est faible (5-15/h), mais on manque d’études randomisées à ce sujet. Une méta-analyse, ce surrisque lié au SAS (et aux autres pathologies du sommeil) a été confirmé, avec également une augmentation du risque de prématurité, de faible poids de naissance et de césarienne 8. Les conséquences sont donc doubles : pour la mère et l’enfant.

Enfin, il existe de données qui pourraient incriminer le SAHOS dans le caractère transmissible de l’obésité, par épigénétique. On retrouve en effet chez les femmes enceintes présentant un SAS, un placenta plus volumineux et plus riche en leptine, et chez le bébé une masse grasse plus importante à la naissance, malgré des poids de naissance plus faible 9. Chez la souris gestante, l’hypoxie intermittente chronique (un modèle expérimental de SAHOS) dans les derniers jours de gestation provoque un plus faible poids de naissance, un placenta plus volumineux. Davantage de marqueurs de stress oxydant et d’inflammation sont présents, ainsi que des signes de dysfonction endothéliale au niveau des artères utérines 10. Chez la progéniture, la fragmentation du sommeil de la mère pendant la gestation entraîne une augmentation de la prise de nourriture et de la prise de poids, une modification du profil d’insulinorésistance et de l’expression de l’adiponectine 11.

L’impact du traitement par PPC sur l’évolution de la grossesse

Il n’est pas encore bien démontré. Dans l’étude de Chirakalwasan, les patientes présentant un IAH > 5/h, un diabète gestationnel contrôlé sous régime, bénéficiaient d’un traitement par pression positive continue (PPC) autopilotée pendant deux semaines dans le bras contrôle12. L’observance de plus de 4 h n’était atteinte que chez 46,7% des patients, et il n’y avait pas de différence sur la tolérance au glucose ; Une diminution du taux de césarienne, de prématurité ou de risque d’admission du bébé en soins intensifs était observée en per protocole chez les patientes observantes. Dans une étude plus récente, les patientes présentant un IMC > 30 kg/m2 et un IAH entre 5 et 50/h étaient incluses et randomisées dans deux bras (43 patientes par groupe) : PPC autopilotée ou procédure fictive/absence de traitement 13. Un critère composite de jugement principal (index de pulsatilité de l’artère utérine, endogline, FMS-like tyrosine kinase 1 soluble, facteur de croissance placentaire) était utilisé, et au final il n’était modifié que chez les patientes observantes (18% des patientes seulement). Enfin, dans une étude de 2023, les patientes étaient éligibles si elles présentaient une HTA, une obésité, un antécédent de prééclampsie ou de diabète 14. Sur les 1000 patientes éligibles, seules 385 ont accepté de participer, ce qui souligne la difficulté de proposer le traitement à des patientes souvent déjà très médicalisées. L’IMC pré-grossesse moyen était de 29,6 kg/m2, 32% des patientes avaient un score d’Epworth pathologique, et l’IAH moyen était de 7/h. L’observance moyenne était faible : 2,5 h en moyenne (SD 2,5), 1,7 en médiane. Néanmoins, en intention de traiter, une diminution de la pression artérielle diastolique et moyenne, ainsi que du risque de prééclampsie et d’HTA gravidique, était constaté.

Pour finir, les recommandations nord-américaines 15 préconisent de réaliser systématiquement un STOP-BANG de dépistage, puis de diagnostiquer par polygraphie ambulatoire. Le traitement par PPC (autopilotée) a pour objectif premier de soulager les symptômes. Il faut souligner les difficultés d’accès au diagnostic (durée de gestation versus délai d’accès aux enregistrements du sommeil) et l’intérêt des procédures alternatives de diagnostic comme l’étude des mouvements mandibulaires ou de la tonométrie de pouls.

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Kinésithérapie et vieillissement

Vieillissement et conséquences

  • La fonte musculaire

Le vieillissement s’accompagne de conséquences physiologiques, tant musculaires que respiratoires et cardiaques. Ce déclin commence bien avant, mais il s’accélère globalement entre 60 et 70 ans. Le déclin musculaire touche aussi les muscles respiratoires et peut devenir source de symptômes, notamment de dyspnée.

  • L’immunosénescence

Les personnes âgées sont moins capables de résister aux infections à cause de la baisse des défenses immunitaires. La malnutrition contribue à cette diminution. La vaccination, le mode de vie et les traitements, sont aussi des facteurs importants qui entrent en ligne de compte chez la personnes âgée.

  • La rigidité

La rigidité thoracique inhérente à l’âge est potentiellement modifiable, avec des manipulations costo-vertébrales, le massage, les étirements, et surtout l’exercice physique. Il y a une vraie recherche en cours sur la prise en charge de cette rigidité.

  • L’ostéoporose

L’ostéoporose liée à l’âge entraîne des fractures. Celles-ci peuvent être prévenues en partie par l’activité physique. La sarcopénie augmente avec l’âge et les maladies. Elle peut être ralentie par de l’entraînement. L’hyporéxie joue un rôle néfaste majeur dans la survenue de toutes ces différentes atteintes. 

L’exercice physique en général et de manière plus spécifique

Les recommandations sanitaires sont clairement en faveur de l’activité physique et cela reste vrai pour les personnes âgées. Avec l’âge, vient s’ajouter à l’exercice physique des exercices spécifiques à l’équilibre. L’intervalle training à haute intensité a un vrai intérêt chez des personnes âgées et peut être proposé de manière sécuritaire. Le renforcement musculaire est également intéressant. On renforce idéalement à 60% de la résistance maximale.

Pour l’évaluation préalable, l’épreuve d’effort est requise pour des intensités supérieures à 6 METs. La prudence est de mise, au vu notamment des risques cardiaques lors d’exercices intenses.


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Les symptômes prolongés de la COVID

Les patients chez qui on a diagnostiqué une maladie à la COVID-19 liée au SARS-CoV-2 présentent, indépendamment des séquelles, souvent des symptômes après l’infection aiguë ou après l’hospitalisation pour lesquels aucuns critères diagnostiques ne sont définis. Ces symptômes sont parfois regroupés sous le terme de “COVID long” mais la Professeur Andrejak préfère les appeler “symptômes persistants ou prolongés post-COVID-19”.  La persistance des symptômes plusieurs semaines ou mois après l’infection est la seule définition consensuelle. Les mécanismes physiopathologiques sous-jacents sont encore mal compris mais l’inflammation persistante, l’auto-immunité induite et les réservoirs viraux putatifs sont des hypothèses 1. Les données validées concernant les soins de suivi pour les patients atteints de COVID-19 long restent également limitées.

Les signes cliniques

Des stratégies de diagnostic pour mieux comprendre cette maladie hétérogène qui continue d’affecter des millions de personnes dans le monde sont indispensables. Pour cela en 2022, un groupe de travail de l’ERS s’est constitué pour mieux définir et prendre en charge ces patients en tenant compte de la physiologie et de l’imagerie thoracique 2. La symptomatologie clinique comprend la fatigue, le malaise, la dyspnée, les troubles de la mémoire et de la concentration et une variété de syndromes neuropsychiatriques comme principales manifestations. Plusieurs systèmes organiques peuvent être impliqués.

Penser à rechercher la dyspnée

Ces symptômes nécessitent une prise en charge multidisciplinaire. De façon générale, la dyspnée est souvent sous-diagnostiquée et est rapportée par les patients comme de la fatigue ou une asthénie. Cela contribue au retard du diagnostic et de la prise en charge. La HAS a récemment mis à jour des recommandations de prise en charge de la dyspnée dans ce contexte 3. En dehors des cas de désaturation d’emblée, elles précisent que tout médecin peut réaliser un premier bilan de dyspnée grâce à un scanner thoracique injecté et une échographie cardiaque avant d’adresser à un pneumologue.

La place de la corticothérapie et de l’oxygénothérapie

Il est rappelé qu’il n’y a pas d’indication de corticothérapie inhalée chez des patients présentant des symptômes persistants de toux et/ou de dyspnée en dehors de toute pathologie respiratoire documentée ou d’un diagnostic d’hyperréactivité bronchique. De même, les indications d’une oxygénothérapie sont identiques à celle de la pratique habituelle. Enfin, La prescription de corticoïdes ou d’anti-fibrosants ne peut s’envisager sans bilan spécialisé en pneumologie et discussion en RCP multidisciplinaire.


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Cancer, PID et traitement innovant : quand les relations deviennent toxiques

Les traitements innovants ont transformé le pronostic des cancers pulmonaires. Alors que la survie globale sous chimiothérapie seule était de 10 mois jusqu’en 2012, elle est actuellement de 30 à 60 mois chez les patients traités par thérapie ciblée, et de 24 mois, voire une guérison possible, chez ceux traités par immunothérapie. Cependant, l’interruption du traitement pose un défi en cas de toxicité, avec un risque potentiel de progression voire d’hyperprogression à l’arrêt.

Divers outils de données épidémiologiques permettent d’évaluer la toxicité respiratoire des traitements, tels que les essais thérapeutiques, les analyses systématiques (Cochrane®), les études de cohortes, VigiBase®/VigiLyse®, ou les centres de pharmacovigilance.

Toxicité pulmonaire des traitements utilisés en oncologie thoracique

  • Les chimiothérapies

Elles peuvent avoir une toxicité pulmonaire. Les trois molécules les plus fréquemment incriminées sont la gemcitabine, le pemetrexed et le docétaxel.

  • Les thérapies ciblées

En raison de leur mode d’action, peuvent affecter non seulement les cellules cancéreuses mais aussi les cellules normales. Les anti-EGFR peuvent induire une toxicité pulmonaire, surtout le géfitinib. L’afatinib est au contraire le traitement présentant le moins d’atteintes pulmonaires signalées. Les anti-ALK actuellement utilisés sont peu inducteurs de toxicité pulmonaire 1. Les anticorps bispécifiques, tels que les anti-TROP2, et les anticorps couplés, comme le trastuzumab-déruxtécan utilisé dans les mutations d’HER2, sont signalés comme présentant une toxicité pulmonaire. Les facteurs de risque rapportés pour le développement d’une pneumopathie interstitielle diffuse (PID) sous traitement par inhibiteur de tyrosine kinase (ITK) incluent une origine asiatique, l’existence préalable d’une PID, le tabagisme, le sexe masculin, la BPCO et un performance status inférieur ou égal à 2. Pour le trastuzumab-déruxtécan, des facteurs tels que l’âge inférieur à 65 ans, une origine japonaise, une dose supérieure à 6,4 mg/kg, la présence de comorbidités respiratoires sous-jacentes et une insuffisance rénale, ont été identifiés comme des facteurs de risque de toxicité respiratoire, avec une récupération observée dans 76,9% des cas après corticothérapie, mais un taux de mortalité de 9% 2. Les symptômes apparaissent généralement en moins de 3 mois, associant dyspnée, toux sèche et fièvre. Le lavage broncho-alvéolaire n’est pas spécifique, montrant une alvéolite lymphocytaire aspécifique. La suspension de l’ITK est recommandée en cas de toxicité de grade supérieur ou égale à 2. La réintroduction n’est pas recommandée en cas d’épisode sévère avec syndrome de détresse respiratoire aiguë, et elle est discutée dans les autres cas. Un changement de molécule ou l’adjonction d’une corticothérapie avec une surveillance scanographique rapprochée sont nécessaires.

  • L’immunothérapie

La toxicité pulmonaire est le plus souvent liée aux anti-PDL1/PD1 ou à leur association avec les anti-CTLA4. Les principaux facteurs de risque incluent la présence d’une PID sous-jacente, une auto-immunité et une origine asiatique. L’atteinte est généralement asymptomatique au début, survenant souvent dans les 3 premiers mois et associée à d’autres atteintes d’organes (hépatique, colique, cutanée…). Le lavage broncho-alvéolaire montre le plus souvent une alvéolite lymphocytaire à CD8+. La majorité des cas sont de grade 1 à 2, avec toutefois une mortalité de 11,6% à 18%. Le risque de réapparition de la toxicité à la réintroduction est multiplié par 6,8. L’apparition d’une toxicité lors de l’immunothérapie est cependant associée à une efficacité accrue de celle-ci.

Prise en charge du cancer pulmonaire dans un contexte de pathologie interstitielle diffuse sous-jacente

La prévalence du cancer pulmonaire chez les patients suivis pour une fibrose pulmonaire idiopathique est de 11,6% en Europe et 15,3% en Asie. En effet, la PID constitue un facteur de risque avéré de cancer du poumon. L’évolution naturelle se caractérise généralement par la présence d’un nodule périphérique dans les lobes inférieurs, en zone de fibrose. Bien que le diagnostic soit souvent établi à un stade TNM plus précoce, l’obtention d’une histologie peut être difficile, et la fréquence des mutations génétiques ciblables est faible, entraînant un pronostic moins favorable. Une étude rétrospective portant sur 78 patients atteints d’un carcinome bronchique non à petites cellules avancé et d’une PID, classés selon leur stade GAP, a révélé une survie globale de 16,6 mois chez les stades I, se rapprochant de la mortalité des patients présentant un cancer pulmonaire métastatique sans PID, et suggérant ainsi le principe de mortalité compétitive au sein de cette population 3.

  • La prise en charge doit être chirurgicale dans les formes localisées.
  • Le risque d’exacerbation existe sous chimiothérapie. Il est très important pour le docétaxel (18,4% rapporté), tandis que le paclitaxel et la vinorelbine semblent présenter un profil de toxicité moins important. L’utilisation de la chimiothérapie dans les carcinomes bronchiques étendus présentant une PID sous-jacente doit être évaluée en fonction de la balance bénéfice/risque. En première ligne, l’utilisation de carboplatine associée à du paclitaxel hebdomadaire, éventuellement associé à du bévacizumab, est préconisée. L’adjonction du nintédanib est à envisager. En deuxième ligne, la vinorelbine ou le pemetrexed en monothérapie sont des options. Pour les carcinomes à petites cellules, le carboplatine et l’étoposide sans immunothérapie restent le traitement standard.
  • L’immunothérapie par nivolumab ou pembrolizumab chez les patients avec un taux de PD-L1 ≥ 1% devrait être réservée à la seconde ligne de traitement, avec une nécessité de réévaluation précoce clinique et scannographique. Le risque de PID immuno-induite est trois fois plus élevé.

Ces situations sont complexes et nécessitent une discussion multidisciplinaire. La RCP CAPID, organisée par la filière de santé des maladies respiratoires rares RespiFIL, offre un cadre propice à la discussion des traitements oncologiques et à la formulation d’avis d’experts.


D’après la communication « Cancer, PID et traitement innovant – quand les relations deviennent toxiques » de Jacques Cadranel (Paris) – Session CP06 « PID » du vendredi 26 janvier 2024

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Les différentes facettes du SAS central 

SAS central et risque cardiovasculaire : la fin de la controverse ?

Marie-Pia d’Ortho (Paris) a commencé par rappeler que le SAS central (SASC) était souvent moins symptomatique que le SAS obstructif (SASO), mais pas pour autant asymptomatique. Les symptômes les plus fréquents sont la nycturie, le trouble de maintien du sommeil, et la fatigue. À l’inverse, somnolence diurne excessive (SDE) et ronflements sont moins marqués.Le SASC a un impact pronostique sur la mortalité dans l’insuffisance cardiaque (IC) 1 2 3. Ainsi, dans l’étude de Damy et col., publiée en 2012, le pronostic était moins bon dans le SASC que dans le SASO 4. On retrouve également un doublement du risque de survenue d’AVC, même après ajustement, dans l’étude de Duran-Cantolla 5. Enfin, le SAS central est associé à un surrisque de survenue d’une fibrillation atriale, avec un rapport de risque de 1,7 à 1,9 sur modèle ajusté 6.

Il est difficile de dire si le SASC est un marqueur ou un facteur de risque cardiovasculaire. Néanmoins, une augmentation de la proportion d’apnées centrales est observée au fur et à mesure de la dégradation de la FEVG. En termes de physiopathologie, une augmentation du loop gain est constatée dans le SAS central, qui s’explique en partie par le transfert rostral de fluides. Ce dernier va provoquer un sub-oedème pulmonaire et stimuler les récepteurs irritatifs du poumon et les récepteurs à l’hypoxie. Cela induit une hyperventilation, qui elle-même va engendrer le cercle vicieux de l’apnée centrale. Par ailleurs, le travail récent de Rupprecht est en faveur d’un rôle de la dysautonomie globale 7. Sur 55 patients présentant une sténose carotidienne, une corrélation était constatée entre l’importance de la sténose d’une part, et l’indice d’apnée hypopnée (IAH) et la variabilité de la fréquence cardiaque (un marqueur de la dysautonomie) d’autre part.

Et si l’impact de la VAA était avant tout symptomatique ?

Jean-Claude Meurice (Poitiers) a rappelé quant à lui que les étiologies du SASC étaient multiples et ne se cantonnaient pas à l’insuffisance cardiaque, à FEVG préservée (pFEVG) ou altérée (aFEVG). La ventilation auto-asservie (VAA) permet d’administrer au patient une aide inspiratoire en miroir de son débit ventilatoire de base, et donc de corriger les apnées centrales sans favoriser l’hyperventilation. Elle est très efficace pour normaliser l’IAH, mais les études princeps étaient de faible envergure et de courte durée et ne pouvaient se prononcer sur la qualité de vie et les symptômes.

Si l’étude SERVE-HF 8 a montré des résultats décevants, avec une surmortalité toutes causes et cardiovasculaire dans le groupe ventilé. Elle concernait des patients à FEVG altérée et la VAA est désormais contre-indiquée chez les patients à FEVG < 45%. Dans le registre FACE, les patients étaient inclus sous VAA quelle que soit la FEVG, et il y avait une diminution de la proportion d’apnées centrales, du risque de mortalité toute cause et du risque de mortalité cardiovasculaire. Les données à trois mois ont concerné 503 patients inclus de 2009 à 2018, et ont permis d’établir six clusters de patients 9 . Le premier cluster est proche de SERVE-HF et a en effet un mauvais pronostic. Le cinquième cluster est celui des patients avec apnées centrales et pFEVG, et présente un bon pronostic à condition d’être adhérent à la VAA. À deux ans, on constate également chez les patients adhérents une amélioration du score de qualité de sommeil PSQI, du score d’Epworth et de la qualité de vie 10. Ces bons résultats sur la qualité de vie sont confirmés par ceux de l’étude ADVENT-HF, récemment publiée, qui a inclus 741 patients à FEVG altérée ventilés sur machine de marque Philips 11. Il n’était pas retrouvé de surmortalité comme dans SERVE-HF, et dès la mise en route de la ventilation, une amélioration était observée sur la qualité de vie, la somnolence, et les paramètres du sommeil (augmentation du sommeil lent profond et du sommeil paradoxal, diminution des micro-éveils). Dans le registre FAACIL-VAA (35 centres en France, sept ans de suivi prévus, étude en cours), l’efficacité était moins bonne pour les SAS centraux induits par les médicaments, mais le score SF36, le score de fatigue de Pichot et l’échelle d’Epworth étaient significativement améliorés à 6 mois.

Au final, on retrouve donc une bonne efficacité de la ventilation auto asservie pour soulager les symptômes, et elle reste possible chez les patients à FEVG normale.

Nouvelles recommandations sur le SAS central

Sandrine Launois (Neuilly-sur-Seine) a terminé cette passionnante session en présentant les grandes lignes des recommandations à paraître sous l’égide de la SPLF et de la SFRMS, sur la prise en charge du SASC. Elles feront l’objet très prochainement d’une publication dans la revue « Médecine du Sommeil ». Elles comportent 27 recommandations pour le diagnostic, dont 13 CORE (avis d’expert lorsque la littérature est insuffisante), dix recommandations pour le diagnostic dont 3 CORE, et 21 recommandations pour le traitement, dont 8 CORE. Elles spécifient bien les critères diagnostiques de SAS central, d’hypopnée centrale, de respiration de Cheyne Stokes, la place du bilan complémentaire étiologique et préthérapeutique, et simplifient la prise en charge par rapport aux recommandations européennes précédentes.


D’après la session A05 « Les différentes facettes du Syndrome d’Apnées Centrales du Sommeil (SACS) » du vendredi 24 janvier 2024 et les communications :
« SACS central et risque cardio-vasculaire : fin de la controverse ? » de Marie-Pia D’ortho-Jarreau (Paris)
« Et si l’impact de la pression auto-asservie était avant tout symptomatique ? » de Jean-Claude Meurice (Poitiers)
• « Nouvelles recommandations sur la prise en charge du SACS » de Sandrine Launois (Neuilly Sur Seine)

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Quoi de neuf dans l’hypertension artérielle pulmonaire?

L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) se caractérise par un remodelage vasculaire pulmonaire avec des lésions proliférantes au sein des petites artérioles pulmonaires. Les recommandations publiées en 2022 ont modifié la définition hémodynamique de l’hypertension pulmonaire 1. Elle est maintenant définie par une élévation de la pression artérielle pulmonaire moyenne (PAPm) au-delà de 20mmHg par cathétérisme cardiaque droit, au repos, en état stable. Cependant, les patients présentant une PAPm entre 20 et 25mmHg n’ont pas été inclus dans les études thérapeutiques historiques. Ainsi, leur réponse au traitement et leur pronostic ne sont pas connus et nécessitent la poursuite des études cliniques.

La prise en charge médicamenteuse repose actuellement sur trois voies d’action ciblant la dysfonction endothéliale à l’origine de la vasoconstriction et de la prolifération. Ces médicaments ont modifié drastiquement le pronostic des patients ces dernières décennies mais l’HTAP reste une maladie avec un pronostic sombre.

De nombreuses innovations thérapeutiques en cours d’évaluation…

Plusieurs essais cliniques de phase 3 ont été initiés. Certains concernent des adaptations de thérapeutiques déjà existantes : des formes inhalées sont en cours d’étude (stimulateurs de la guanylate cyclase, tréprostinil, vardénafil), ainsi qu’un agoniste sélectif des prostacyclines (ralinepag), ou encore un nouvel antagoniste des récepteurs de l’endothéline (macitentan)2,3.

En plus de ces médicaments existants, de nombreuses voies pathologiques sont décrites dans l’HTAP et les cibles thérapeutiques sont ainsi nombreuses (stress oxydant, inflammation, facteurs de croissance…). Cependant, l’immense majorité des études de phase 2 sont négatives en raison d’un manque d’efficacité (tocilizumab, ubeminex, terguride) ou de la tolérance (i.e., imatinib entraînant des hématomes sous-duraux).

… mais beaucoup d’études cliniques décevantes, pourquoi ?

  1. L’hypothèse physiopathologique peut ne pas être suffisamment solide. Les modèles animaux permettant de fonder cette hypothèse sont difficiles à étudier et ne reproduisent pas fidèlement toute la complexité de l’HTAP chez l’homme.
  2. Un effet plateau peut être observé sur les essais actuels en raison de l’inclusion de patients déjà sous bi- ou trithérapie.
  3. L’inclusion de patients ne répondant pas suffisamment aux traitements habituels peut entraîner un biais de sélection des patients ne répondant pas aux nouveaux traitements.
  4. Le critère de jugement principal, basé généralement sur le test de marche de six minutes ou les résistances vasculaires pulmonaires (RVP), peut ne pas être optimal lorsque l’on cible le remodelage vasculaire pulmonaire.

La voie du BMPRII : une révolution !

Le sotatercept est une protéine de fusion capable de piéger et bloquer l’activité de l’activine et de restaurer la balance BMPR-II/activine. L’étude de phase 2 publiée en 2021 a montré une amélioration du critère de jugement principal (RVP) par une injection sous-cutanée toutes les 3 semaines avec un bon profil de tolérance (thrombopénie, télangiéctasies, augmentation du taux d’hémoglobine) 4. Malgré l’inclusion de patients déjà lourdement traités (plus de la moitié sous trithérapie), l’effet sur les RVP, le taux de BNP, la classe fonctionnelle NYHA et le test de marche de six minutes était significatif. Ces résultats ont été confirmés par l’étude de phase ouverte montrant que l’effet se poursuit pour les patients sous sotatercept. Les patients initialement sous placebo avaient une amélioration des précédents critères lorsqu’ils étaient placés sous sotatercept.

Enfin, l’étude PULSAR de phase 3 a confirmé ces résultats prometteurs en montrant une amélioration significative du critère de jugement principal (test de marche de six minutes) à 24 semaines, ainsi que des critères de jugements secondaires 5.

En conclusion

Des essais de phase 3 sont en cours pour de nouvelles approches ciblant les voies pathologiques bien connues dans l’HTAP. Concernant les nouvelles cibles thérapeutiques, la majorité des essais de phase 2 sont négatifs. Malgré cela, le sotatercept a montré et confirmé son intérêt dans le traitement des patients atteints d’HTAP. Des questions restent encore en suspens : Comment hiérarchiser ces traitements chez nos patients déjà traités ? Faut-il associer d’emblée ces traitements chez les patients les plus graves ou les ajouter progressivement selon la stratification du risque ? Les prochaines études cliniques devront y répondre.

Dr Simon Valentin, Département de Pneumologie, CHRU de Nancy


D’après le cours de perfectionnement « Innovations thérapeutiques dans l’hypertension pulmonaire en 2024 » présenté par David Montani (Le Kremlin-Bicêtre) – CP09 « Maladies Vasculaires Pulmonaires », du vendredi 26 janvier 2024

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