Faisabilité de la réduction de volume par pose de valves endobronchiques dans l’emphysème chez les patients hypercapniques


Lors de la session A006, les résultats d’une étude prospective, observationnelle et multicentrique étaient présentés concernant la réduction de volume par poses de valves (Zephyr®) endobronchiques chez les patients hypercapniques.

Les données étaient recueillies à partir d’un registre allemand (Lungenemphysem Register database) et les critères d’inclusion étaient les mêmes que pour une pose de valves chez les patients normocapniques (VEMS < 45%, VR > 180%, CPT > 100% et TM6 < 450m). Les paramètres évalués portaient sur la fonction respiratoire, la capacité à l’effort et la qualité de vie avant la pose de valves et à 3 mois de cette dernière.

Il n’existait pas de différence entre le groupe de patients hypercapniques (n = 40) et le groupe de patients normocapniques (n= 157) en dehors de la fréquence des maladies cardiovasculaires et du diabète.

Les résultats dans le groupe normocapnie sont conformes à ce que l’on trouve dans le reste de la littérature, c’est-à-dire une amélioration de l’ensemble des paramètres à 3 mois après la pose, en dehors de la DLCO et de la capnie. En ce qui concerne le groupe de patients hypercapniques, il existe une réduction significative à 3 mois de l’hypercapnie (52,2 mmHg à 43,7 mmHg, p = 0,008) et du volume résiduel (271,9% à 215% ; p = 0,032). Par contre, il n’existe pas de différence significative sur les autres paramètres mêmes s’il y a une tendance à l’amélioration de ceux-ci. Lorsque l’on compare les deux groupes sur l’ensemble des paramètres, il existe une différence significative en termes de capnie (- 1 point dans le groupe normocapnie contre – 8,8 points dans le groupe hypercapnie ; p = 0,015), mais aucune différence sur les autres paramètres. Il n’y avait pas de différence en termes de complications à 3 mois.

La pose de valves chez les patients hypercapniques ne semble donc pas plus risquée que chez les patients normocapniques. Il faudra par contre attendre des données à plus long terme et chez un plus grand nombre de patients pour vérifier l’amélioration des paramètres fonctionnels, de qualité de vie et de capacité à l’effort.

Antoine LuchezPneumologie interventionnelle et Oncologie Thoracique, Hôpital Privé de la Loire, Saint Etienne


Session A006 : Hot takes from clinical trials in lung disease

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