Résultats de recherche pour : réhabilitation respiratoire

Diaphragme : le grand oublié du COVID long

La physiopathologie de la persistance d’une dyspnée sévère à l’exercice plusieurs mois après une infection à SARS-CoV2 reste mal connue. En dehors des séquelles fonctionnelles respiratoires, qui touchent les patients ayant bénéficié d’une ventilation mécanique prolongée pour un syndrome de détresse respiratoire aigüe, les deux principaux mécanismes qui sont évoqués chez les patients ayant eu une infection COVID-19 modérée, gérée en ambulatoire, sont le syndrome d’hyperventilation et la respiration dysfonctionnelle. Ces deux anomalies fonctionnelles respiratoires peuvent être améliorées par la réadaptation respiratoire (RR).

En complément, Rainer Gloeckl, (Allemagne), a évoqué le rôle potentiel d’une faiblesse diaphragmatique. Cinquante patients (14 femmes, âgées de 58±12 ans) ont bénéficié 15 mois après une hospitalisation pour COVID-19 (50% des patients sous ventilation mécanique) d’une évaluation extensive de la fonction diaphragmatique (pression inspiratoire maximale, pression trans-diaphragmatique, échographie diaphragmatique) 1. Ils sont comparés à 9 contrôles sains. Alors que les fonctions respiratoires sont normales, la pression trans-diaphragmatique est abaissée, indépendamment du recours à la ventilation mécanique (14±8 versus 21±3 cmH2O chez les patients COVID-19 ventilés vs. contrôle, p=0,02 et 15±8 versus 21±3 cmH2O chez les patients COVID-19 non ventilés vs. contrôle, p=0,04). La faiblesse diaphragmatique est corrélée à l’intensité de la dyspnée d’effort.

La faiblesse diaphragmatique pourrait également être améliorée par la RR, notamment lorsqu’elle comporte un réentrainement des muscles respiratoires. Dans un essai randomisé contrôlé, 111 patients rapportant une dyspnée persistante, en moyenne 9 mois après une COVID-19, ont bénéficié de séances de réentrainement des muscles respiratoires pendant 8 semaines, en utilisant le dispositif résistif PrO2 (PrO2Fit Health, Smithfield, Etats-Unis) 2 Ils sont comparés à 37 contrôles. La dyspnée (domaine « dyspnée » du questionnaire K-BILD : 59,8±12,6 chez les contrôles versus 62,2±16,2 après RR, p<0,05), les symptômes respiratoires (domaine « symptômes thoraciques » du questionnaire K-BILD : 59,2±18,7 chez les contrôles versus 64,5±18,2 après RR, p<0,05) et le statut fonctionnel sont améliorés.

Malgré la diversité des mécanismes expliquant la dyspnée persistant à long terme après une infection à SARS-CoV2, la RR est une option thérapeutique intéressante. Il reste à déterminer, sur des arguments scientifiques plus solides, quelles composantes et quelles modalités de la RR sont bénéfiques aux patients COVID-19.

Marjolaine Georges, Service de Pneumologie et Soins Intensifs Respiratoires, CHU Dijon Bourgogne, 14 rue Paul Gaffarel, Dijon

D’après la communication de Gloeckl R et al. Patients recovering from COVID should be integrated into existing pulmonary rehabilitation services (Session C9).

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DIU Physiopathologie de l’exercice et explorations fonctionnelles de l’effort

Universités : Paris-Cité,

Objectifs

Les tests d’effort permettent l’étude des capacités fonctionnelles de l’organisme. Révélateurs de désordres silencieux à l’état de repos, ils forment la base scientifique sur laquelle s’appuient les stratégies de réhabilitation physique actuellement largement utilisées dans le traitement de nombreuses maladies. Cette démarche nécessite une bonne connaissance de la physiologie de l’exercice musculaire ainsi que de l’environnement technologique et métrologique qui entoure la réalisation de ces examens. Parallèlement sera mené un apprentissage spécifique des indications et des protocoles des tests d’effort, ainsi que des programmes de réentraînement, propres à chacun des grands secteurs pathologiques respiratoire, circulatoire, métabolique et neuro-endocrinien.

Public

Titulaires d’un diplôme français de médecine ; étrangers titulaires d’un diplôme équivalent ; candidats jugés apte à suivre l’enseignement par les directeurs de l’enseignement et assistés du collège des enseignants.

Renseignements

U niversité Sorbonne Paris-Nord :  https://smbh.univ-paris13.fr/fr/formations/autres-formations/du-diu/item/193-diu-physiopathologie-de-l-exercice-et-explorations-fonctionnelles-de-l-effort.html

MAJ mai 2023

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Oxygénothérapie : recommandations et dangers

L’oxygène est un médicament irremplaçable pour corriger l’hypoxémie. Avant son administration l’hypoxémie doit être confirmée par la mesure de la saturation en oxygène ou la gazométrie artérielle ou sous-capillaire. Des précautions s’imposent lors de la manipulation.

Posologie de l’oxygénothérapie
La posologie de l’oxygénothérapie cible selon l’existence ou non du risque d’hypercapnie : chez les patients en hypoxémie aigue sévère sans risque d’hypercapnie, l’objectif de l’oxygénothérapie doit être de maintenir la saturation à une valeur supérieure à 94%. Mais chez les patients à risque d’hypercapnie, l’objectif doit être de maintenir une saturation entre 88 et 92%.

Choix des interfaces
Le choix des interfaces dépend du débit souhaité car la FiO2 reste très variable. Les lunettes nasales sont indiquées pour un débit souhaité de 1 à 6l/mn. Les lunettes offrent un confort au patient qui peut manger ou parler mais elles sont moins efficaces en cas de respiration buccale. Quant au masque simple, il est indiqué pour les débits souhaités entre 4 et 8l/mn et fournit une FiO2 jusqu’ à 60% ; le masque à réserve doit être utilisé pour les débits de 10 à 15l/mn. Les inconvénients pour les deux dernières interfaces sont la ré-inhalation du CO2 avec un risque d’hypercapnie, et la claustrophobie. D’autres interfaces comme l’oxygénothérapie humidifiée à haut débit (OHD), la CPAP de Boussignac et l’oxygène hyperbare sont aussi utilisés de façon plus ponctuelles.

L’humidification n’est pas nécessaire si le débit est inférieur á 5l/mn et les barboteurs doivent être changés après 48 heures d’utilisation.
L’oxygénothérapie nécessaire ne doit pas être arrêtée pour un contrôle gazométrique en aigu.

Différentes indications de l’oxygénothérapie
L’oxygénothérapie peut être administrée en soins aigus, pour une longue durée à domicile ou lors des efforts en déambulation.
Les principales indications de l’OLD n’ont pas changé : ce sont des patients ayant une IRC ou des sujets BPCO qui ont une hypoxémie chronique (PaO2<55 mm Hg) avec des signes cliniques d’hypoxie tissulaire au repos, sous traitement optimal á distance d’un épisode aigu. 1. L’oxygénothérapie au long cours augmenterait la survie des patients BPCO mais il n’y aurait pas de bénéfice sur la mortalité de traiter uniquement les désaturations nocturnes 2.

Le choix du dispositif, source d’oxygénothérapie de déambulation dépend de la durée de déambulation.  L’oxygène en déambulation augmenterait la performance à l’effort.

Oxygénothérapie humidifiée á haut débit (OHD) 
L’OHD améliore la FiO2. Elle a un effet PEEP (dynamique) mais la PEEP dépend des fuites d’air (elle est nulle si le patient garde la bouche ouverte) ; elle diminue l’espace mort par rinçage du CO2 et améliore la clairance muco-ciliaire par l’humidification 3. En pneumologie, il existe trois indications différentes de l’OHD qui sont :

  • les hypoxémies sévères surtout au repos mais aussi à l’exercice (réhabilitation)
  • les hypercapnies légères chroniques lorsque l’hypercapnie est insuffisante pour indiquer une VNI ou lorsque la VNI est mal supportée ou indisponible
  • l’exacerbation fréquente de BPCO où elle améliore la clairance muco-ciliaire 4medRxiv ; 2021 [consulté le 6 juillet 2022]. Disponible sur : https://doi.org/10.1101/2021.05.21.21257508 ].

L’OHD peut être utilisée en soins aigus, à la maison pendant la nuit, à la maison en séances diurnes. En cas d’insuffisance respiratoire aiguë, le débit cible est de 60l/mn, le but étant de dépasser le débit inspiratoire du patient pour éviter la dilution avec l’air ambiant. En cas d’insuffisance respiratoire chronique le débit doit être limité entre 20-30l/mn.

Pour éviter le risque de dessiccation muqueuse, un apport régulier d’eau (distillée) est indispensable.
Les modalités de traitement par OHD dépendent du contexte : dans les hypoxémies aigues très sévères, l’OHD est utilisé en continu avec si possible des séances intermittentes de CPAP/VNI pour permettre le recrutement alvéolaire. Dans les hypoxémies aigues sévères, l’OHD est utilisée en séances diurnes quand le masque à oxygène n’est plus suffisant ou pour permettre de parler et de manger. Dans les IRC avec exacerbations, elle est utilisée durant la nuit et/ou en séances diurnes de 1-3 heures, et lors des séances de réentrainement diurnes d’une à trois heures en cas d’hypoxémie á l’effort.

Dangers de l’oxygénothérapie
Il existe 4 grands groupes de danger de l’oxygénothérapie :

  • l’erreur de prescription ; selon une étude 5 environ 100000 malades en France serait sous oxygénothérapie par erreur de prescription.
  • L’hypercapnie sous oxygène qui est un vrai problème mais mal connu. Elle n’est pas liée à un défaut de commande centrale comme on le dit souvent, mais à des changements du rapport ventilation /perfusion et un peu d’effet Haldane
  • Le danger de l’hyperoxie : faible en pratique chez l’adulte
  • Et les dangers techniques et notamment l’incendie qui restent de gros dangers méconnus. Ce risque est évident lorsque l’oxygène qui est un comburant est proche d’une source de chaleur (cigarette). Il convient également d’apprendre correctement au patient et au personnel la manipulation des manodétendeurs qui peuvent donner des accidents graves.

Ainsi pour éviter les dangers de l’oxygénothérapie il est nécessaire d’élaborer des fiches d’éducation thérapeutique, de former le personnel á l’utilisation de l’oxygène et de protéger les sources d’oxygène.

Irie Hospice DJE BI, Service de pneumologie, CHU de Bouaké, Chef de clinique assistant à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire

D’après la session « oxygénothérapie » du 5 mai 2023


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Numéro 174– Avril 2023

Éditorial
Cahier de doléances pour états généraux Justine Frija-Masson

Vie de la Société
Les rapports d’activité 2022 des groupes de travail de la SPLF
Enquête sur les aspirations des pneumologues Damien Basille, Vanessa Bironneau, Augustin Boudoussier, Michael Duruisseaux, Thomas Gille, Leo Grassion, Lucien Guerin, Florence Jeny, Gregoire Justeau, Étienne-Marie Jutant, Olivier Le Rouzic, Thomas Maitre, Clémence Martin, Arnaud Maurac, Jonathan Messika, Maxime Patout, Bruno Ribeiro Baptista, Camille Rolland Debord, Hélène Salvator, Lucile Sese, Thibaud Soumagne, Anne-Claire Toffart, Simon Valentin et Maeva Zysman
Hommage au Dr Tran Francis Martin
Déploiement à marche forcée de la télésurveillance des patients insuffisants respiratoires chroniques. Positionnement du groupe de travail GAVO2 Assistance Ventilatoire et Oxygène de la SPLF Marjolaine Georges, Sandrine Pontier Marchandise

Évolution des Pratiques 
Le « One Health », un concept devenu incontournable, particulièrement en pneumologie Nadia Haddad, d’après une interview réalisée par Agnès Lara

Actualités médicales
Expositions professionnelles-environnementales et PID, création d’une nouvelle RCP nationale Lucile Sesé
Instauration de la ventilation non invasive à domicile : l’exemple de la sclérose latérale amyotrophique Léo Grassion
Deuxième édition des États Généraux de la Santé Respiratoire Chantal Raherison-Semjen, d’après une interview réalisée par Agnès Lara

Témoignages
Les sessions d’enseignement post-universitaire de Pont-à-Mousson François Chabot

Mise au point
Le rôle du kinésithérapeute dans un programme de réhabilitation respiratoire en libéral Matthieu Bremond, Rémi Valentin
Vers une substitution possible des traitements inhalés hybrides : la mise au point du GAT Jean-Christophe Dubus, Grégory Reychler, Laurent Vecellio pour le Groupe Aérosolthérapie de la SPLF (GAT), le 27.02.2023

Culture
À Propos de « L’excommunication de Robert Le Pieux » de Jean-Paul Laurens (1838-1921). Une image trompeuse ! Jean-Pierre Orlando

Lu pour vous
La resection sublobaire fait elle aussi bien que la lobectomie pour les cancers bronchiques de stade IA ?

Communiqués de presse
Avis favorable au remboursement pour FASENRA® (benralizumab) chez le patient avec un taux d’éosinophiles sanguins ≥ 150 cellules/μl dans l’asthme sévère à éosinophiles

 

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Un point d’ETAPES !

Sandrine Pontier-Marchandise a présenté au congrès les premiers résultats de l’expérimentation ETAPES, un programme de télésuivi destiné aux patients français souffrant de différentes maladies chroniques et d’insuffisance respiratoire sous ventilation non invasive.

ETAPES est un programme de télésuivi destiné aux patients français souffrant d’une d’une des maladies chroniques suivantes : insuffisance rénale, insuffisance cardiaque, diabète et insuffisance respiratoire sous ventilation non invasive (VNI) nocturne au long cours. Le déploiement de ce programme mené à Toulouse depuis 2018 est soutenu par un financement spécifique.

Une cohorte de patients ventilés au CHU de Toulouse

La télésurveillance de la VNI repose sur la transmission quotidienne des données du ventilateur, enregistrées en continu par un dispositif interne de télésuivi, à une équipe d’infirmiers experts du prestataire de santé. Les données sont examinées et traitées selon un algorithme déterminé arbitrairement, après concertation des techniciens et des infirmiers du prestataire de santé ainsi que des pneumologues. L’utilisation, l’index apnées-hypopnées, les fuites non-intentionnelles et la fréquence respiratoire, génèrent des alertes et une réaction adaptée. Lorsqu’une exacerbation est suspectée ou lorsque le problème persiste malgré l’intervention du prestataire de santé, le médecin prescripteur est sollicité.

Parmi 928 patients ventilés suivis au CHU de Toulouse de 2018 à 2022, 343 ont été inclus dans le projet ETAPES. Parmi eux, 145 sont traités pour une BPCO. Il s’agit d’hommes dans 59% des cas. L’âge moyen est de 68,5 ± 11,1 ans et l’IMC de 34,7 ± 8,8 kg/m2. La VNI est utilisée depuis 34,4 ± 45,6 mois, en moyenne, avant l’inclusion dans ETAPES. Un quart des patients sont ventilés depuis moins d’un mois.

Une amélioration de la ventilation grâce à la télésurveillance

La ventilation est considérée de bonne qualité si les trois critères suivants sont réunis :

1. Compliance supérieure à 4 heures par nuit,

2. Fuites non-intentionnelles inférieures à 24 L/min,

3. Index d’apnées-hypopnées sous VNI inférieur à 10 évènements par heure de ventilation.

À la mise en place d’ETAPES, 28% des patients placés sous VNI depuis moins d’un mois ont une qualité de la ventilation insuffisante contre 23% des patients ventilés depuis plus d’un mois. Il s’agit essentiellement de problèmes de compliance. Après un an de suivi dans le cadre d’ETAPES, seuls 13% des patients sont considérés comme insuffisamment ventilés. Il s’agit cette fois essentiellement de problèmes de fuites.

La télésurveillance de la VNI, en renforçant les interventions du prestataire de santé en cas de faible compliance ou d’importantes fuites, est susceptible d’améliorer la qualité de la ventilation, quel que soit le délai entre l’initiation de la VNI et la mise en place du télésuivi.

À retenir

La télésurveillance de la VNI améliorera certainement la prise en charge des patients insuffisants respiratoires, mais son plus large déploiement est actuellement freiné par les nombreuses questions non résolues qui vont de la solution technique, à la définition de seuils d’alerte communs et à la construction d’un algorithme de réponses consensuel en passant par des problèmes de responsabilité judiciaire ou encore des questionnements éthiques. 

Marjolaine Georges, Service de Pneumologie et Soins Intensifs Respiratoires, CHU Dijon Bourgogne


D’après la communication orale “Quality of ventilation in patients on home NIV included in a telemonitoring programme – TELVENT study”, présentée par Sandrine Pontier-Marchandise, (Toulouse, France) ; Session 63 “Best abstracts in pulmonary rehabilitation and chronic care”

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Transplantation pulmonaire chez les patients COVID-19 compliqué de SDRA. Une option possible mais avec des indications très restrictives


La survenue d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) est une complication bien connue et redoutée du COVID-19 se traduisant par une mortalité significative malgré la prise en charge optimale en réanimation. Pour les patients qui restent en détresse respiratoire à plusieurs semaines du début du SDRA, la discussion d’une transplantation pulmonaire (TP) peut maintenant se poser alors que le SDRA représentait jusqu’à l’épidémie actuelle une indication exceptionnelle de TP.

Dans le cadre d’une session animée par les éditeurs du JAMA et du New England Journal of Medicine (A2) et portant sur les articles à paraître ou parus récemment dans ces journaux, GS Budinger (Northwestern University, Chicago, Etats-Unis) a présenté les données rétrospectives de son centre concernant la TP pour SDRA lié au COVID-19 1 Sur les 102 TP réalisées dans ce centre de janvier 2020 à septembre 2021, 30 concernaient des patients COVID-19 atteints de SDRA. Ces patients dont l’âge médian était de 53 ans (extrêmes allant de 27 à 62 ans) ont été transplantés après un délai minimum de 40 jours après le début du SDRA (médiane >100 jours). Au moment de la TP, 17 patients étaient sous ECMO veino-veineuse, 7 sous oxygène nasal, 4 sous ventilation mécanique invasive et 2 sous oxygène à haut débit.

Les procédures opératoires ont été marquées par un taux plus élevé de transfusion et une durée d’intervention plus longue que chez les patients non COVID-19. En postopératoire, en comparaison avec les 72 patients non COVID-19, les patients COVID-19 transplantés avaient une plus grande fréquence de dysfonction primaire du greffon (de grade 1 à 3) à J3 et de recours à l’hémodialyse et une durée d’hospitalisation plus longue. La survie des patients COVID-19 était excellente puisqu’en novembre 2021, 100% des patients étaient en vie (suivi médian 351 jours). Ces résultats remarquables montrant que la TP est réalisable chez des patients COVID-19 en SDRA ne doivent pas faire oublier que ce traitement ne s’adresse qu’à un sous-groupe minoritaire et ultra sélectionné. En effet, les patients doivent satisfaire des critères très stricts. En particulier, en sus des critères habituels exigés pour envisager une TP, il faut laisser au poumon l’opportunité de se réparer (un délai minimum de 4 à 6 semaines après le début du SDRA est exigé) et s’assurer que le patient présente des signes d’atteinte pulmonaire irréversible, qu’il n’est plus porteur du SARS-CoV-2, qu’il est réveillé et capable de comprendre le projet de TP et qu’il est capable de faire une réhabilitation musculaire minimale. Ce processus strict de sélection est illustré par un diagramme éclairant, figurant dans l’étude : entre novembre 2020 et décembre 2021, sur un total de 234 patients avec SDRA compliquant un COVID-19 dont les dossiers ont été adressés pour discussion d’un projet de TP, 80% ont été récusés pour des motifs divers et seuls 9% ont été transplantés dans ce centre.

Hervé Mal, Service de pneumologie et transplantation pulmonaire, Hôpital Bichât, Paris


D’après la communication de GS Budinger, dans la session « The New England Journal of Medecine and JAMA discussion on the edge: report of recently published pulmonary research  » (A2).

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Jeudis de la SPLF – Programme 2022

Avec le soutien institutionnel des laboratoires AstraZeneca

6 janvier : Préhabilitation du candidat à une résection pour cancer broncho-pulmonaire Hélène Laurent, Clermont-Ferrand (GT Kinésithérapie Respiratoire)
17 février : Fibrose et cancer. Jacques Cadranel, Paris & Boris Duchemann, Paris (GT Orphalung)
17 mars : Cannabis et poumon. Quels risques, quels conseils en pratique? Anne-Marie Ruppert, Paris
14 avril : – Place de l’endoscopie dans le traitement curatif des cancers de stades précoces : (GT GETIF)
Nodule périphérique par Samy Lachkar, Rouen 
Lésions centrales par Jean Michel Vergnon, St-Etienne
19 mai : Abord pleural : les règles d’un drainage réussi. Gilles Mangiapan, Créteil (GT GECHO)
16 juin : Actualités sur le sevrage tabagique : place de la cigarette électronique. Thierry Urban, Angers (GT Tabac)
15 septembre : Conséquence hémodynamique de la ventilation non invasive : monitorage par échocardiographie. Bouchra Lamia, Rouen et Le Havre (GT CP2)
13 octobre : Recommandations 2022 sur la fibrose pulmonaire idiopathique. Vincent Cottin, Lyon (GT Orphalung)
17 novembre : Séquelles de l’infection à Covid 19 : Frédéric Schlemmer, Créteil (GT GREPI)
15 décembre : Imagerie des voies aériennes : que nous apprend-elle ? François Laurent (Bordeaux)

MAJ-21-12-2021

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Webinaire SPLF Mission ATS

Geste vert : Télécharger la vidéo -> clic droit plutôt que la regarder en streaming.

Modération : Pr. Anh-Tuan Dinh-Xuan (Paris) – Pr. Jean-Claude Meurice (Poitiers)

Introduction : Pr. Chantal Raherison (Bordeaux)

« Une impossible parité homme-femme face à certaines maladies respiratoires » Pr. Anh-Tuan Dinh Xuan (Paris)

« Covid-19 : facteurs de risque » Dr. Marjolaine Georges (Dijon)

“Covid-19 : Insuffisance respiratoire aiguë hypoxémique et assistance respiratoire” Dr. Christophe Girault (Rouen)

« Symptômes persistants et séquelles après Covid-19 » Dr. Frédéric Schlemmer (Créteil)

« Réhabilitation à l’ère Covid-19 » Dr. Olivier Le Rouzic (Lille)

« Télémédecine et pneumologie : quelques perspectives » Dr. Sandrine Pontier-Marchandise (Toulouse)

 “PID fibrosantes progressives et FPI : identifier les différences et les similitudes” Dr. Diane Bouvry (Bobidgny)

« Traitement chirurgical du CBNPC : prédiction du risque de récidive et modalités de surveillance” Dr. Marion Ferreira (Tours)

« Prise en charge des pleurésies malignes » Dr. Antoine Luchez (St-Etienne)

« Traitement médico-chirurgical des épanchements pleuraux non malins » Pr. Hervé Mal (Paris)

 « Avancées thérapeutiques dans l’asthme sévère » Pr. F.-Xavier Blanc (Nantes)

« Sotatercept, une nouvelle approche prometteuse dans le traitement de l’HTAP » Dr. Athénaïs Boucly (Le Kremlin Bicêtre)

« Actualités thérapeutiques du SAOS » Pr. Jean-Claude Meurice (Poitiers)

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Télémédecine et pathologies pulmonaires chroniques


Alors que la place de la télémédecine restait difficile à déterminer en pneumologie, la pandémie à Covid-19 a réveillé l’intérêt des pneumologues et des patients pour cette forme particulière de médecine permettant au patient de rester à domicile et ainsi d’éviter de fréquenter des lieux à risque pour lui, et au médecin de réguler les flux de patients fréquentant l’hôpital.

Les communications sur le sujet sont donc très nombreuses cette année, allant de la téléexpertise permettant la gestion de patients en réanimation dans des centres moins expérimentés, au télésuivi de patients infectés par la Covid-19 à domicile, par l’intermédiaire d’oxymètres connectés entre autres.
Le syndrome d’apnées du sommeil peut tout à fait être géré du début de prise en charge (consultation initiale et enregistrements télétransmis) jusqu’à la mise en route du traitement par téléconsultations. La PPC est quant à elle télésuivie par le prescripteur ou le prestataire de santé à domicile. Un certain nombre de patients a pu ainsi bénéficier de ce type de prise en charge durant l’année qui vient de s’écouler, permettant de ne pas prendre trop de retard dans les diagnostics et leur traitement. Il ne faut pas, néanmoins, oublier la dimension pluri-disciplinaire de cette spécialité et une consultation avec un examen clinique complet, voire une gazométrie artérielle et une exploration de la fonction respiratoire restent nécessaires dans un grand nombre de cas.
Pour la BPCO, différentes approches de télémédecine sont possibles. La téléconsultation a permis de garder le contact avec certains patients. Des expériences de télé-réhabilitation ont été faites, ainsi que des modules d’éducation thérapeutique en ligne. Les expériences comme celle rapportée par Rydberg et al sont encore balbutiantes. Ce travail préliminaire porte sur 12 patients porteurs de BPCO entre 40 et 80 ans suivis sur 90 jours. Le télésuivi comportait un spiromètre connecté, un oxymètre connecté, un système de rappel de la prise des traitements et un plan d’action permettant un transfert quotidien des données. Sur 12 patients, 9 (75%) étaient des femmes. 7 patients ont terminé l’étude. 70% des patients ont mesuré leur SpO2 5 jours sur 7 (fréquence minimum acceptable), 82% ont réalisé une capacité vitale lente 3 jours par semaine. Si les auteurs sont satisfaits du résultat, on ne peut que souligner le petit nombre de patients très probablement sélectionnés, et encourager des travaux plus larges.
Les téléconsultations peuvent donc permettre de suivre certains patients et certaines pathologies, et ainsi de diminuer le nombre de patients venant à l’hôpital, le tout permettant un moindre risque pour les patients et un moindre coût probablement. Elles ne peuvent néanmoins se substituer totalement à une consultation présentielle. Des télésuivis plus complets avec auto-mesures et questionnaires à domicile sont encore à l’état embryonnaire dans la BPCO, leur applicabilité dans la « vraie vie » étant loin d’être démontrée.
De plus, des barrières existent encore, tant pour des raisons techniques qu’humaines (patient comme praticien). Nul doute que les années futures nous verrons encore aborder ce vaste sujet !

Sandrine Pontier-Marchandise, Service de Pneumologie et unité des soins intensifs– Clinique des Voies Respiratoires, CHU Larrey, Toulouse


D’après les communications suivantes :

Irfan M. Virtual sleep care : technology to facilitate care and improve access for patients at home.
Fan V. COPD self-management, medication education and reconciliation among rural patients : implications of Covid-19.

Session B006 : Challenges, opportunities and lessons learned in virtual care : COVID-19 as a catalyst for change 

Rydberg MG. Implementation of a home monitoring system for COPD patients during the SARS CoV2 pandemic : a feasibility study. Am J Respir Crit Care Med 2021 ;203 :A1732

Session TP020 Telehealth and remote monitoring for pulmonary, critical care, and sleep

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