asthme

Disponibilité et accessibilité financière des moyens diagnostiques et thérapeutiques de l’asthme et de la BPCO au Burkina Faso

La disponibilité des moyens diagnostiques et thérapeutiques de l’asthme et de la BPCO à Ouagadougou est réputée faible. Cette faible disponibilité était accentuée dans le secteur public. Au vu du fardeau que l’asthme et la BPCO représentent en termes de morbidité et de mortalité, il s’avère important d’améliorer l’accès des patients aux moyens diagnostiques et thérapeutiques.

Les maladies respiratoires chroniques, en particulier l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), constituent une menace importante pour la santé publique. L’étude présentée avait pour but de déterminer la disponibilité et l’accessibilité financière à leurs moyens diagnostiques et thérapeutiques.

Il s’est agi d’une étude transversale couvrant la période d’août à décembre 2021 à Ouagadougou au Burkina Faso. Cette étude a concerné 107 centres de santé et 135 officines pharmaceutiques. La définition de l’Organisation Mondiale de la Santé / Health Action International a été utilisée pour déterminer l’accessibilité aux médicaments.1 2

Résultats : Sur 107 centres de santé, 29 (27,1%) disposaient d’un spiromètre. Le prix moyen de réalisation de la spirométrie représentait 19,88 jours de salaire pour un patient payé au SMIG. 3 4 Les médicaments les plus disponibles étaient le salbutamol en aérosol doseur pressurisé (ADP) (88,1%) et la prednisone 20 mg comprimé (87,4%). Aucun médicament du traitement de fond n’était disponible dans les officines publiques 5. Les médicaments accessibles financièrement étaient le salbutamol comprimé 4mg et l’aminophylline comprimé 100mg. Les moyens diagnostiques et thérapeutiques de l’asthme et la BPCO sont donc toujours faiblement disponibles, cette faible disponibilité est accentuée dans le secteur public quasi-absence du traitement de fond.

Soumaïla MAIGA , Pneumologue, CHU Yalgado Ouédraogo, Ouagadougou Burkina Faso.

D’après la session des communications orales portant sur : « infectiologie-épidémiologie », présentée par Abdoul Risgou OUEDRAOGO (Burkina Faso), le dimanche 7 Mai 2023.


Disponibilité et accessibilité financière des moyens diagnostiques et thérapeutiques de l’asthme et de la BPCO au Burkina Faso Lire la suite »

L’asthme en salle d’urgence et en réanimation

L’asthme aigu ou crise d’asthme est un motif courant de consultation dans les services d’urgence et peut être associé à un risque vital, ainsi qu’à des coûts importants. Une prise en charge efficace de l’asthme aigu repose sur la reconnaissance et l’évaluation de la sévérité de la crise, son traitement, la décision d’hospitaliser ou pas, l’indication éventuelle aux soins intensifs et, lors d’un retour à domicile, la prévention d’une récidive précoce.

Identification des patients á risque de décès par asthme

L’identification de facteurs de risque de décès ou de sévérité est une étape primordiale. Ainsi tout patient présentant ces facteurs suivants doivent être considère comme des sujets á risque décès important :

-le mauvais contrôle des symptômes d’asthme dans les 12 mois précédents (hospitalisations, visites aux urgences ou recours á des cures courtes de corticoïdes oraux), 1

– un antécédent d’asthme aigu grave avec séjour en réanimation ou intubation avec ventilation mécanique, 2 3 4 5

– l’absence de traitement de fond par CSI ou mauvaise observance du traitement par CSI ou mauvaise adhérence au plan d’action écrit 6 7.

– l’utilisation fréquente des bêta-2 mimétiques de courte durée d’action (SABA) avec l’utilisation de plus d’une boite de salbutamol ou équivalent par mois. En effet selon les recommandations, tous les patients chez qui plus de 12 inhalations de SABA ont été prescrites dans les 12 mois précédents devraient avoir une évaluation du contrôle de leur asthme 8.

-l’existence d’une allergie alimentaire associée 9 10.

Est-ce que le fait de présenter un épisode d’asthme aigu sévère conditionne le pronostic par la suite ?

A cette question, des études ont montré qu’une prise en charge adéquate permet d’améliorer le pronostic 11.

Les examens complémentaires sont-ils utiles chez ces patients en épisode aigue sévère (ESA) ?

Pour des patients présentant une ESA en situation d’urgence, la décision de la réalisation des examens complémentaires reste partagée et n’est pas figée mais il faut probablement réaliser une radiographie thoracique et des gaz du sang en cas de non-réponse au traitement 12 13 14 15 16 17. Le bilan biologique est systématique mais n’est pas obligatoire.

Quels sont les différentes thérapeutiques et leurs modalités pour des patients présentant une ESA ?

Chez ces patients :

  • Il faut associer un traitement anticholinergique inhalé au traitement par bêta-2 mimétique chez les patients adultes et pédiatriques 18 19 20 21

Les experts suggèrent d’administrer une dose de 0,5 mg de bromure d’ipratropium toutes les 8 heures chez les patients adultes et pédiatriques qui ont plus de 6 ans avec une dose de 0,25 mg toutes les 8 heures chez les enfants de moins de 6 ans.

  • Il faut administrer précocement une corticothérapie systémique intraveineuse ou per os ( 1mg/kg d’équivalent méthyl prednisolone, maximum 80 mg) chez tous les adultes présentant une ESA 22 23
  • Il faut probablement administrer une oxygénothérapie pour un objectif de saturation pulsée en oxygène de 94 à 98% chez les patients adultes et pédiatriques 24.
  • Il ne faut probablement pas administrer systématiquement une antibiothérapie. Elle devrait être réservée aux cas où une pneumopathie est suspectée sur les habituels critères cliniques, radiologiques et biologiques.
  • Il faut calculer la dose cumulée de corticothérapie orale en prenant en compte des exacerbations
  • Il faut rechercher les comorbidités et réévaluer son traitement de fond.
  • L’administration systématique de sulfate de magnésium n’est plus indiquée sauf en cas de non-réponse après des nébulisations répétées.

Quels sont les indications de l’intubation ? quelles sont les modalités ?

Les experts suggèrent de recourir á l’intubation chez un patient adulte ou pédiatrique en cas d’échec d’un traitement médical bien conduit ou en cas de présentation clinique grave d’emblée (trouble de la conscience, bradycardie). L’intubation sera réalisée par voie orotrachéale après recours á une induction á séquence rapide par un médecin expérimenté 25.

Pour les patients présentant une ESA hypoxémique, y a-t-il une place pour la VNI ou l’OHD ?

Les experts ne proposent pas de recommandation pour l’utilisation de la VNI dans les ESA. L’OHD nasale humidifié n’a pas été évaluée á ce jour dans cette indication 26 27 28

Quelles sont les modalités de retour á domicile depuis les urgences permettant de réduire le risque d’évènements indésirables grave ?

Chez les adultes, les experts suggèrent que l’ordonnance de sortie comporte á minima la prescription d’un bêta-2 mimétique de courte durée d’action, une corticothérapie orale pour une durée courte et une CSI si elle n’était pas prescrite auparavant.

Irie Hospice DJE BI, Service de pneumologie, CHU de Bouaké, Chef de clinique assistant à l’université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire

D’après la communication du Pr Chantal Raherison, service des maladies respiratoires au CHU de Guadeloupe


L’asthme en salle d’urgence et en réanimation Lire la suite »

Accès restreint

Accès à la Mission CPLF 2023 

 

Pour accéder aux brèves de la Mission CPLF 2023 , merci de vous connecter ci-dessous avec l'identifiant et le mot  de passe indiqués sur la newsletter  que vous avez reçue.

La mission CPLF 2023, est accessible aux membres de la SPLF et aux professionnels de santé abonnés à la liste d'information de la SPLF.
Vous pouvez demander à vous abonner en cliquant ici

Accès restreint Lire la suite »

Jeudis de la SPLF – Programme 2023

Avec le soutien institutionnel des laboratoires AstraZeneca et Menarini

5 janvier 2023
Oxygène haut débit humidifié en pneumologie. Oui en aigu mais au domicile ? 
Maxime Patout, Paris (GT GAVO2) 

2 février 2023
Le tabac chauffé et autres formes hybrides : qu’en penser ?
Bertrand Dautzenberg, Paris (GT Tabac)
2 mars 2023
Prise en charge des pleurésies infectieuses
Damien Basille, Amiens (GT GREPI)
6 avril 2023
Traitement endoscopique des obstructions malignes proximales
Indications et techniques par Hervé Dutau, Marseille (GT GETIF)
Données du registre EPIGELF par Julien Legodec, Marseille (GT GETIF)

4 mai 2023
Mise à jour pour l’exploration des muscles respiratoires
Marjolaine Georges, DijonThierry Perez, Lille (GT MNMs)
1er juin 2023
Génétique des maladies pulmonaires rares
David Montani, Le Kremlin Bicêtre & Raphael Borie, Paris (GT Orphalung + Respifil + Pulmontension)
7 septembre 2023
Recommandations sur le SAS central
Sandrine Launois, Paris, Dany Jaffuel, Montpellier, Frédéric Gagnadoux, Angers (GT Sommeil)
5 octobre 2023
BPCO, tabagisme : attentes des patients et réponses des professionnels de santé.
Gérard Peiffer, Metz (GT Tabac)
2 Novembre 2023
Place de la Pleuroscopie dans la prise en charge des pathologies pleurales.
Marios Froudarakis, St Etienne (GT GEcho)
7 décembre 2023
L’asthme en 2023.
Pascal Chanez, Marseille (GT G2A)
 MAJ-14-12-2022

Jeudis de la SPLF – Programme 2023 Lire la suite »

Post ERS 2022

Quand ? Le mercredi 14 septembre 2022

Modérateur(trice)  : Dr Justine Frija-Masson et Pr Jésus Gonzalez
Introduction

Intervenant(e)s : 
• Asthme Pr Cindy Barning
• Infectiologie Dr Louise Bondeelle
• Maladies vasculaires pulmonairesDrEtienne-Marie Jutant 
Oncologie Dr Gregoire Justeau
Sommeil Pr Wojcieh Trzepizur 
Transplantation  Pr Jonathan Messika
Conclusion 

Questions-réponses

Via iTunes

 via RSS


Post ERS 2022 Lire la suite »

Tézépelumab dans l’asthme sévère, qu’avons-nous appris de plus pendant cet ERS ?   

Le tézépelumab, dont l’AMM française n’est pas encore connue, a montré son bénéfice sur la réduction des exacerbations et l’amélioration du contrôle de l’asthme indépendamment d’un phénotype particulier. Plusieurs sessions de l’ERS se sont intéressées à ses résultats récents d’efficacité et de sécurité.

Tels des enfants trépignant d’impatience dans l’attente du Noël à venir, les asthmologues s’enthousiasment de la disponibilité prochaine en France du tézépelumab, nouvelle arme de l’arsenal thérapeutique de l’asthme sévère. Malgré un éventail riche de 4 biothérapies, certains patients restent mal contrôlés ou non éligibles, et cet anticorps anti-TSLP représente un espoir pour les patients asthmatiques non-T2 (si tant est qu’ils existent, mais c’est un autre débat) et les patients T2 en échec des biothérapies existantes.


Des données post-hoc complémentaires des essais NAVIGATOR (phase 3) et PATHWAY (phase 2), ainsi que des données d’extension de l’essai DESTINATION, ont été présentées dans plusieurs sessions distinctes lors de cet ERS. Pas de révolution donc, mais on précise et on fignole petit à petit la connaissance de ce nouveau médicament.  

Comparé au placebo après 52 semaines de traitement, le tézépelumab réduit le taux annualisé d’exacerbation d’asthme de 49-50% chez les patients non corticodépendants, et ce, indépendamment de leur taux d’éosinophiles à l’inclusion.

Deux ans après initiation, et toujours contre placebo, la réduction du taux annualisé d’exacerbation était maintenue avec une diminution de 58% (IC95% [49-65]) et 39% (IC95% [4-62]) respectivement dans les études de phase 3 NAVIGATOR et SOURCE.

La tolérance était bonne avec un taux plus faible d’effets secondaires (49,62 vs 62,66/100 patients-années) et d’effets secondaires sévères (7,85 vs 12,45 / 100 patients année) sous tézépelumab que sous placebo.

Comparativement aux variations saisonnières d’exacerbation d’asthme observées dans le groupe placebo (avec pic hivernal), le tézépelumab réduisait significativement le taux d’exacerbation d’asthme quelle que soit la saison, et indépendamment du taux d’éosinophiles. Le phénotype allergique éventuel de ces patients n’était pas connu.

Enfin, dans un essai de phase 2B exploratoire en double aveugle contrôlé contre placebo (CASCADE), le tézépelumab réduisait le score scanographique de bouchons muqueux (p=0,0007). Parallèlement, la réduction de ce score muqueux était corrélée avec l’amélioration des paramètres fonctionnels VEMS et DEM25-75).

Au total, à 1 et 2 ans de traitement, le tézépelumab confirme son excellent profil de tolérance et son efficacité sur la réduction per-annuelle des exacerbations, quelle que soit l’éosinophilie à l’inclusion, et entraine une amélioration des anomalies scanographiques et de la fonction pulmonaire.

Clairelyne Dupin, Service de pneumologie A, Hôpital Bichat, Paris


D’après les communications :

– OA9002 Late breaking abstract « DESTINATION Tezepelumab long term safety and efficacy versus placebo in patients with severe, uncontrolled asthma », présentée par Andrew Menzies-Gow (Londres, Royaume-Uni); Session 257 « Pearls in airway immunology : from mouse to man » du lundi 5 septembre 2022

– OA3670 « Efficacy of Tezepelumab in patients with severe uncontrolled asthma and low blood eosinophil counts not receiving maintenance oral cortical steroids » présentée par Andrew Menzies-Gow (Londres, Royaume-Uni) ; Session 414 “Recent advances in biological treatments for asthma » du mardi 6 septembre 2022

– RCT4445 “Late Breaking Abstract – Tezepelumab reduces mucus plugging in patients with uncontrolled, moderate-to-severe asthma: the phase 2 CASCADE study” présenté par Christopher E. Brightling (Leicester, Royaume-Unis) ; Session “Clinical trials session: ALERT 4: Asthma and interventional pulmonology” du mardi 6 septembre.

– OA2251 “Effect of tezepelumab on seasonal exacerbations in patients with severe, uncontrolled asthma grouped by blood eosinophil count”, présentée par Andrew Menzies-Gow (Londres, Royaume-Uni); Session 272 “Clinical and translational studies of asthma and COPD: novel mechanisms

Tézépelumab dans l’asthme sévère, qu’avons-nous appris de plus pendant cet ERS ?    Lire la suite »

Le digital pour faire des économies et mieux prescrire les biothérapies dans l’asthme sévère !

Le digital est entré dans la prise en charge des patients asthmatiques depuis un moment mais son réel intérêt n’est que peu étudié à l’heure actuelle. Des données récentes suggèrent une efficacité sur l’observance et le coût de la prise en charge.

Une équipe irlandaise a présenté une belle étude randomisée contrôlée proposant une prise en charge basée sur le digital dans l’asthme difficile non contrôlé. Les patients inclus dans le groupe digital ont bénéficié d’un inhalateur connecté à un appareil d’enregistrement acoustique qui leur signalait les erreurs de manipulation. L’observance au traitement, l’ACT et le débit expiratoire de pointe (DEP) étaient également enregistrés et le patient était informé par voie numérique de la conduite à tenir. Les patients du groupe digital (n=105) étaient comparés à un groupe contrôle recevant une prise en charge standard pour leur asthme difficile (n=108). À 32 semaines, il y avait moins d’escalade thérapeutique dans le groupe digital par rapport au group soins standards (16% vs 44%). L’observance au traitement était meilleure et il y avait un gain sur le cout médical estimé à 3000 euros dans le groupe digital. De plus, l’indication de biothérapie n’était retenue que chez 11% des patients du groupe digital par rapport à 21% du groupe standard. Il n’y avait pas de différence évidente en termes de contrôle de la maladie, de fonction ventilatoire ou de nombre d’exacerbations.   

Cindy Barnig, Service de pneumologie, Pôle Cœur-poumon, CHU de Besançon


D’après la communication orale “RCT abstract: Use of digital measurement of medication adherence and lung function to guide the management of uncontrolled asthma: The INCA Sun randomized clinical trial” présentée par Richard Costello (Dublin, Irelande); Session 499 “Clinical Trial session – ALERT 4: Asthma and interventional pulmonology” du mardi 6 septembre 2022

Le digital pour faire des économies et mieux prescrire les biothérapies dans l’asthme sévère ! Lire la suite »

Bientôt la fin du phénotypage dans l’asthme ? 

Une des premières séances proposées au congrès était un débat sur le phénotypage dans l’asthme. C’est une question d’actualité avec l’arrivée de nouvelles biothérapies dont les premiers résultats indiquent une efficacité quel que soit le phénotype d’asthme sous-jacent.

Dans cette session, il a été rappelé que le diagnostic d’une allergie comme responsable de l’asthme permet de traiter une rhinite associée et de proposer dans certains cas une immunothérapie anti-allergique. De plus, mesurer les éosinophiles et le FeNO permet de prédire la réponse au traitement et est utile pour le suivi de la maladie et l’adaptation du traitement. Les deux orateurs ont rappelé que les taux des éosinophiles et de FeNO sont abaissés sous traitement par corticoïdes par voie orale, mais aussi par corticoïdes inhalés à fortes doses, ce qui impacte le phénotypage correct des patients et risque d’amener à classer des patients T2 dans le groupe des non-T2. Ce concept de l’asthme non-T2 est par ailleurs de plus en plus remis en question. Enfin, les orateurs s’accordent pour dire qu’en plus des biomarqueurs qui permettent de phénotyper les malades, le diagnostic de l’asthme sévère reste une démarche progressive dans laquelle il est important d’éliminer les diagnostics différentiels.

Les sondages des participants étaient 86% pour le phénotypage et 14% contre au début et de 64% pour et 36% contre après la session, ce qui montre bien que le sujet est en évolution mais encore loin d’être tranché.

Cindy Barnig, Service de pneumologie, Pôle Cœur-poumon, CHU de Besançon


D’après la session 93 “T2 high and T2 low asthma: should we care, or should we only care about asthma?” et les communications Pro-Con debate :

632. « We should phenotype before treating asthma: Pro », présentée par Celeste Michala Porsbjerg (Copenhague, Denmark)

633. « We should phenotype before treating asthma: Con », présentée par Marco Idzko (Vienne, Autriche).

Bientôt la fin du phénotypage dans l’asthme ?  Lire la suite »

Exacerbations graves de l’asthme chez l’adulte : existe-t-il une perte de chance si l’on est hospitalisé le week-end ?


Il y a moins de médecins et de personnel paramédical à l’hôpital le week-end. Mais est-ce que cela a un impact sur le devenir des patients qui présentent une exacerbation grave de leur asthme nécessitant une hospitalisation ? La question peut paraître futile. Elle ne l’est pas du tout. En tout cas aux Etats-Unis. Une équipe de New York a rapporté sur cette thématique des données nationales intéressantes concernant plus de 100 000 patients adultes hospitalisés pour exacerbation d’asthme.

Cette étude rétrospective a concerné 102 365 séjours codés comme des exacerbations d’asthme chez des patients adultes au cours de l’année 2019 aux Etats-Unis. Pour rentrer dans l’étude, les patients devaient avoir été admis à l’hôpital et pas seulement être passés aux urgences pendant quelques heures : il s’agissait donc bien d’exacerbations graves. L’âge moyen de ces patients était de 51 ans, avec 72% de femmes. Par comparaison avec ceux ayant été admis en semaine, les patients hospitalisés durant le week-end avaient un risque identique de mortalité (odds ratio ajusté : 0,88 ; IC95% : 0,53-1,44). De même, les auteurs n’ont pas retrouvé de différence significative entre le week-end et le reste de la semaine pour ce qui concerne le taux d’intubation (respectivement de 1,8% et de 2% ; p=0,40), le recours à la ventilation non invasive (respectivement de 9,3% et de 8,7% ; p=0,25), la survenue de pneumothorax (respectivement de 0,24% et de 0,18% ; p=0,37) ou de choc (respectivement de 0,3% et de 0,3% ; p=0,32).

Ces résultats très rassurants sont à mettre en parallèle avec ceux d’une étude pédiatrique qui vient d’être publiée et qui a analysé les données de 398 537 enfants qui se sont présentés aux urgences en Californie, dans le Vermont ou le Massachusetts 1 Dans cette étude, on notait significativement moins de passages aux urgences durant le week-end par rapport aux autres jours de la semaine (0,9 visites de moins pour 100 enfants/années les week-ends).

Les asthmatiques vivant aux Etats-Unis peuvent donc être rassurés : les adultes pourront continuer à faire leur exacerbation le week-end sans craindre une perte de chance et les enfants ne devront plus hésiter à venir aux urgences durant le week-end pour éviter le traditionnel pic de fréquentation du lundi !

François-Xavier BlancUniversité de Nantes; CHU de Nantes, l’institut du thorax, Hôpital G. et R. Laënnec, Service de Pneumologie; INSERM UMR 1087, CNRS UMR 6291, Nantes. 


D’après la communication de Al Khateeb M. Impact of weekend admission on mortality in acute asthma exacerbation: A nationwide analysis. Am J Respir Crit Care Med 2022;205:A4328. Session C50.

Exacerbations graves de l’asthme chez l’adulte : existe-t-il une perte de chance si l’on est hospitalisé le week-end ? Lire la suite »

Retour en haut
SPLF-APPLI

GRATUIT
VOIR