dilatation des bronches

Le rôle de l’analyse du microbiome dans la physiopathologie et la gestion de la dilatation des bronches

Le Dr Sanjay Haresh Chotirmall a établi les points clés illustrant l’importance d’étudier le microbiome pulmonaire dans le cadre des DDB. Il a passé en revue les techniques de “OMICS” qui pourront aider dans un futur plus ou moins proche le clinicien dans la prise en charge des patients porteurs de DDB.

L’implication du microbiome pulmonaire dans la physiopathologie et l’évolution des dilatations des bronches (DDB) a été tardivement le fruit d’actives recherches. En effet, comparativement au nombre exponentiel de publications concernant le microbiome digestif, l’intérêt suscité par le microbiome pulmonaire est relativement récent. Mais on sait aujourd’hui que l’analyse du microbiome permet d’identifier des patients à “haut-risque”de DDB et que la réduction de la diversité du microbiome est associée à une forme plus sévère de DDB, avec une fréquence accrue des exacerbations et une mortalité plus élevée.

Les interactions microbiennes liées à des profils de patients plus exacerbateurs

L’analyse du microbiome a révélé la présence de mycobiome associé à des profils de maladies et de patients différents. Il a aussi été montré récemment l’importance de l’interaction microbienne dans la survenue des exacerbations 1. Il semblerait même que cette interaction soit plus importante que l’identification des germes eux-mêmes. Cet “interactome”, et plus spécifiquement l’interaction entre Pseudomonas aeruginosa et certains autres microbes, permet également l’identification de profils de patients exacerbateurs fréquents.

Microbiome, résistance aux antibiotiques et environnement

L’analyse du microbiome fournit également un modèle prédictif de réponse aux antibiotiques. Le “résistome” des macrolides, associé au microbiote, a été établi par des analyses de métagénomique 2. Le microbiome est un outil de compréhension des chevauchements entre DDB et BPCO, permettant d’identifier 5 phénotypes caractérisés par son association au protéome 3. L’analyse du microbiome est aussi un outil permettant la découverte de pathobiontes, ces organismes non pathogènes par eux mêmes mais ayant un rôle dans la physiopathologie de la DDB. Enfin, l’analyse du microbiome a permi de souligner l’importance de l’environnement comme source de pathogènes pour le patient. L’analyse du microbiome des dispositifs d’inhalation a identifié une source potentielle de réservoirs de germes multi-résistants soulignant l’importance de tenir compte de l’environnement des patients dans leur prise en charge.

Louise Bondeelle, Département de microbiologie et de biologie moléculaire, Université de Médecine de Genève, Suisse


D’après la communication 2178 « The role of microbiome analysis in the pathophysiology and clinical management of bronchiectasis”, présentée par Sanjay Haresh Chotirmall (Singapour); Session “Bronchiectasis: how recent advances in research can support personalised medicine in practice”, du Lundi 5 septembre 2022.

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Dépistage de la dilatation des bronches en soins primaires : une place de choix pour les infirmières de pratique avancée

En dehors de la mucoviscidose, la dilatation des bronches (DDB) reste largement sous-diagnostiquée. Une équipe de Dundee (Écosse) a donc mis en place des mesures très simples pour tenter d’améliorer le diagnostic de DDB en médecine générale. Les premiers résultats sont particulièrement intéressants.

Le centre médical Hawkhill de Dundee comporte huit médecins qui prennent en charge chaque année environ 12000 patients en soins primaires. Pour améliorer le diagnostic de DDB dans cette population, Emma Fardon et ses collègues ont eu une idée très simple : envoyer un courrier à tous les patients ayant reçu, pour une infection respiratoire dans les 6 mois précédents, au moins 2 cures d’antibiotiques (amoxicilline ; amoxicilline + acide clavulanique ; clarithromycine ; érythromycine ; triméthoprime ; cotrimoxazole ; ou doxycycline). Ce courrier les invitait à venir rencontrer une infirmière de pratique avancée pendant 15 minutes pour répondre à un questionnaire sur leurs symptômes, leurs antécédents et leur statut tabagique, bénéficier d’une prise de sang incluant les marqueurs d’inflammation, un dosage des immunoglobulines et une sérologie aspergillaire et réaliser un examen d’expectoration. S’ils n’en avaient pas eu au cours des six derniers mois, les patients pouvaient également avoir une radiographie thoracique. Les résultats de ces tests étaient ensuite analysés par un médecin qui pouvait prescrire un scanner thoracique et une consultation auprès d’un pneumologue dans les cas suivants : toux productive quotidienne, culture d’expectoration positive, résultat anormal sur le bilan sanguin ou anomalie radiologique constatée.

Après deux campagnes de dépistage, 36 patients ont été invités à rencontrer l’infirmière et 30 sont venus. Parmi eux, 21 remplissaient les critères pour avoir un scanner thoracique et 19 en ont réellement eu un. De manière intéressante, 12 patients (soit 63 %) avaient bien des DDB sur le scanner et 6 autres avaient une autre anomalie. Un seul scanner était donc normal.

Ces résultats intéressants mettent en lumière le rôle important des infirmières de pratique avancée en soins primaires et l’intérêt d’outils de dépistage relativement simples pour améliorer le diagnostic de DDB. Ils devront évidemment être confirmés dans d’autres structures. Le temps nécessaire à la collecte des données a été soulevé comme étant très important et pouvant constituer un frein à la généralisation de cette pratique…

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François-Xavier Blanc, service de pneumologie, l’institut du thorax, hôpital G. et R. Laënnec, Nantes

D’après la session E.Fardon. Development of a Primary Care Screening Tool for Bronchiectasis. Am J Respir Crit Care Med 2018 ; 197 : A1970.

A57 Bronchiectasis

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© iSPLF – Mission ATS – MAI 2018

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Dilatations des bronches : Bien choisir où vivre…

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Dilatations des bronches : Bien choisir où vivre…

L’impact de la circulation automobile sur les maladies respiratoires est souvent mis en cause. Une étude récemment conduite par P. Goeminne a cherché à étudier les liens entre la pollution automobile et le risque de décès chez des patients porteurs de dilatations des bronches.

Entre juin 2006 et octobre 2012, les auteurs ont étudié la survenue de décès dans un groupe de 189 patients porteurs de bronchectasies (hors mucoviscidose) en fonction de la distance entre leur habitat et les grands axes de communications.

Plus les patients atteints de dilatations des bronches vivent éloignés d’une route à fort trafic, plus leur risque de décès diminue (HR = 0.40 à chaque fois que cette distance est multipliée par un facteur 10).

Vivre près des grands axes de communications augmenterait donc le risque de décès chez les patients porteurs de bronchectasies.

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Sandra DURY, service des maladies respiratoires, CHU de REIMS
Liens d’intérêt avec la brève : aucun

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Présentation :P. Goeminne. Impact of chronic air pollution exposure on non-cystic fibrosis bronchiectasies : Hit the road ? (Session 66 ; Abstract 402)

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© iSPLF septembre 2013 – En direct de l’ERS 2013

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